HARMFUL T.1/T.2

CHAPITRE 37

Aiden

— Tu ne dis rien ? Tu crains qu'elle t'en veuille de m'avoir frappé, moi ? Allons Aiden, tu ne te dégonflerais pas ?

Tout le monde nous regarde et a entendu la provocation de Caleb. Les garçons sont prêts à intervenir, Ridley également sur le coup. La main dans le creux de ses reins, je dépose un baiser sur sa tempe. Ce geste ne fait que raviver sa haine envers moi, et il ne se gêne pas de reprendre :

— Dis lui que je suis le bienvenu Faith et que ses menaces ne feront qu'accroître mes intentions.

Il continue de débiter encore et encore. Putain, tout ce qu'il mérite, c'est que je lui rouvre sa cicatrice. La rage monte en moi, et je sens mon poing se crisper, prêt à lui faire payer ses provocations. Mais je dois me contenir. Pas ici, pas maintenant.

— Je... Tu... elle soupire, dépassée par la situation. Tu peux rester.

Un silence de plomb règne jusqu'à ce qu'il le rompe dans un rire presque machiavélique. Il est complètement taré. Il s'avance jusqu'à moi et, quand il me contourne, il murmure :

— Tu seras toujours son second choix Aiden, tu peux la baiser si ça te chante, celui qu'elle aime, c'est moi.

La rage prend le dessus, et nos regards se croisent une fraction de seconde avant qu'il ne continue son chemin vers le fond de la salle, me tournant le dos. Tous assis à table, nous prenons place pour dîner. Faith est à ma gauche, et je l'attire davantage à moi, sa main dans la mienne. Caleb, quant à lui, est face à nous.

Je garde mon attention fixée sur Faith, cherchant à lui transmettre du réconfort. Je ne veux pas qu'elle ressente la tension qui émane de Caleb, mais son regard sur elle me rend nerveux.

— Qui aurait pensé qu'un jour, tu t'intéresserais à elle, hein ? D'après ce que j'ai entendu dire, tu enchaînais les plans culs.

À peine installés, Caleb reprend son jeu de piques. Ses mots sont aiguisés comme des flèches, mais ils ne m'atteignent pas. Je garde mon calme, mais une inquiétude sourde s'insinue en moi : et si ses attaques l'atteignaient, elle ?

— Oh non, excuse-moi. Ton seul plan cul, c'était Lindsay, t'a été fidèle à l'une d'elles.

Contrairement à toi, enfoiré.

— C'est qu'elle est très bien foutue n'empêche, il s'approche, et enchaîne dans une tonalité plus basse. Ça m'étonne que tu aies décidé d'un tel revirement de situation, il désigne Faith d'un hochement de tête discret.

Elle n'y prête pas attention ; je me demande même si elle entend nos échanges. Caleb fait tout pour que ce soit le cas.

Avec mon verre de whisky à la main, l'autre main dans celle de Faith, je perds mon sang-froid et abats violemment mon verre sur la table. Il se brise instantanément.

Le bruit attire tous les regards, et un silence de plomb s'installe dans la salle. L'atmosphère devient tendue, et Caleb affiche un sourire satisfait.

— Ah !

Des éclats de verre étincelants jonchent la surface, tandis que d'autres s'enfoncent dans la paume de ma main, me provoquant une douleur vive. Je tourne la tête à gauche et un gémissement attire mon attention.

Je l'ai blessé. Le verre l'a touché.

Autour de moi, la panique s'installe comme une vague soudaine ; le bruit des verres brisés résonne encore dans l'air, et tous les regards se tournent vers l'incident. Les visages sont marqués par l'inquiétude, certains se couvrent la bouche, d'autres échangent des regards alarmés. Kyle, qui se trouve à l'autre bout de la table, ne perd pas une seconde. Il se lève, ses mouvements rapides et déterminés trahissant l'urgence de la situation. Sa silhouette se faufile entre les chaises alors qu'il se précipite pour lui porter secours.