HARMFUL T.1/T.2

1. AIDEN (tome II)

L'été commence petit à petit à laisser place à l'automne. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, cette ville fait prolonger la saison aussi longtemps que possible. En plein mois d'août, l'air se rafraîchit légèrement et certaines feuilles prennent des teintes orange voire rougeâtres. Il fait une chaleur à n'en plus pouvoir.

À m'écouter, je ne fais que me plaindre des températures de cette ville. Seul le printemps et l'automne sont agréable ici.

Les touristes, eux, ont envahi la ville tandis que les New-Yorkais, favorisent les Hampton durant la période estivale ou autre destinations éloignées de la grosse pomme. Des destinations plus tropicales.

C'est chez oncle Rob, allongé face au plafond que je me retrouve à compter les minutes qui défilent. J'ai essayé d'éviter cet endroit le plus possible après l'accident et les dernières révélations qui m'ont été balancés à la figure. Être ici me bouffait de l'intérieur un peu plus chaque jour.

C'est ici, dans cette pièce que nous nous sommes embrassés pour la première fois. Ici, que nous avons partagé un moment d'intimité sans pareil et que j'ai su... que j'étais tombé amoureux d'elle.

Il y a un mois, quand elle s'est réveillée, je ne les plus jamais approché de trop près. Je veillais sur elle à bonne distance. Plus rien n'avait d'importance que sa sécurité, encore plus quand j'ai su ce que Caleb avait essayé de faire, deux mois auparavant.

«  — Qu'est-ce qu'il lui est arrivée ? Vous avez passé la soirée ensemble Ridley, tu ne vas pas me faire croire qu'elle s'est maladroitement cognée contre le meuble de sa cuisine, je vocifère perdant patience à chaque fois qu'elle appuie son mensonge.

— Aiden n'insiste pas s'il te plaît, ce n'est pas à moi de t'en parler !

— Alors, il y a bien quelque chose.

Une semaine que l'accident a eue lieu et que son visage marqué d'une ecchymose me hante jour et nuit. Si elle pense qu'elle va me faire croire qu'elle a accidentellement trébuché et rencontré son meuble de cuisine, elle se met le doigt dans l'œil et me prend pour le plus débile de tous.

— Parle, Ridley !

Je perds patience et m'entends hausser le ton d'une octave ou deux.

Ryan et Tom sont là eux aussi, à admirer le spectacle qui se présente face à eux. Ça m'étonne toujours autant qu'ils soient là et qu'ils ne m'aient pas laissé tomber. Ils leur étaient impensables de m'abandonner dans ce merdier. Pour eux, c'était du tout ou rien, ils se sont engagés, alors ça sera jusqu'au bout.

Aucun retour en arrière comme l'a si bien dit Tom.

— Très bien ! Tu l'auras voulu, oui, c'est Caleb qui lui a fait ça et il lui a infligé pire en essayant d'abuser d'elle physiquement, elle crache sèchement, s'avouant vaincue et sa voix se fend sur la fin de cette révélation.

La peau qui vibre, les mains qui tremblent et le cœur meurtri par ce qu'elle vient de m'avouer. Le sang pulse dans mes veines et la colère bat son plein dans tout mon être.

Il a essayé...

Il a...

Je saisis le premier objet à portée de main, -un verre- et l'envoie valser contre le mur de son salon. La colère m'envahit, mais la culpabilité et la tristesse s'emparent de moi à chaque fois que mon subconscient me la montre...