Tu es trop sage, Aurore

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Ma nouvelle batterie achetée, Zach nous conduit au centre commercial. Nous sommes à la veille de l'automne (enfin !) et j'ai besoin de me trouver des vêtements chauds. Bien sûr, mon chauffeur n'en manque pas une pour se la jouer personal shopper... Et il a la critique facile.

— Non, c'est pas ton style ça.

J'examine un pull sur son cintre, discret malgré les paillettes qui l'habillent.

— Ce n'est pas ton style, tu veux dire ? Moi j'aime bien. J'adore même. Je crois que c'est les paillettes. Je vais l'essayer.

Il lève les yeux au ciel et continue de slalomer entre les rayons. Depuis que nous sommes arrivés, j'ai l'impression d'être accompagnée d'un gamin hyperactif. Il me propose diverses tenues plus ridicules les unes que les autres, comme s'il y connaissait quoi que ce soit en mode féminine. De temps en temps, il tente de me glisser une tenue « plus pour moi » ou « carrément sexy » entre les bras, mais je le repousse chaque fois.

— Ok, celle-là il te la faut.

— Non c'est non, Zach.

— Essaie-la au moins !

— C'est une robe, je t'ai dit que j'ai besoin de vêtements chauds.

— Elle est à moins trente pourcent.

Pauvre que je suis, en entendant ces doux mots, j'accorde un regard curieux à la robe. De couleur chair, sa longueur me semble correcte à première vue, et le décolleté paraît convenable...

— Ok, je veux bien l'essayer.

Il patiente sur un banc pendant que je saute d'une tenue à l'autre dans la cabine. Il valide la plupart de mes choix, mais je vois à ses yeux qu'il n'attend qu'une chose, c'est de me voir dans la robe. Je la garde pour la fin, histoire d'entretenir le suspense.

Son tissu glisse aussi naturellement sur ma peau que l'eau d'une rivière sur la roche. Elle est moulante et... zut. Zach avait raison. Elle est parfaite pour moi. Et sexy. Mais pas de façon ostensible, ce qui en fait son atout. Et je n'ai jamais eu un aussi beau décolleté qu'en la portant. Je sais que Zach m'attend dehors, mais je passe bien une minute à m'admirer sous tous les angles dans le miroir. Elle a un côté classe que j'apprécie ; je me vois bien la porter pour les oraux de fin de semestre.

J'arrête de me reluquer quand mon téléphone se met à vibrer dans mon sac. Je suis tentée de l'ignorer, sachant pertinemment que c'est Lucas. Hélas, il faut vraiment que je lui réponde, surtout après l'avoir zappé tout la soirée hier. Le truc, c'est qu'avec Zach à côté, c'est délicat.

— Allô ? je réponds à voix basse.

— Aurore ? Ça va ?

— Ouais super, et toi ?

— Ouais, je suis en pause là. Pourquoi tu chuchotes ?

Mince, pourquoi je chuchote ? Au secours, je n'ai aucune excuse qui me vient !

— Moi ? Je ne chuchote pas. Je suis en ville avec Sophia-Rose.

— Ah cool, vous faites quoi ?

La tête mécontente de Zach apparaît de derrière le rideau. Par pitié, ne dis rien...

— On fait les boutiques, dis-je sans trop faire attention à la conversation.

Je fais les gros yeux à Zach, le suppliant de la garder bouclée. D'un coup de menton, il me demande qui c'est. Je hausse les épaules et désigne la fermeture éclair dans mon dos. Il écarte le rideau et entre dans la cabine pour la remonter. J'étudie ses airs concentrés dans le miroir.

The love theory [Tome 1/2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant