Un carton dans les bras, je manque de tomber en avant quand je me prends les pieds dans le sac à dos de Rylan. Je râle, sachant pertinemment qu'il ne peut pas m'entendre. Il est en bas avec les garçons, en train de sortir leurs affaires du coffre de la Jeep. En traînant des pieds pour ne pas me laisser surprendre une seconde fois, je dépose le carton dans ma chambre.
Oui, vous avez bien lu. Ma chambre.
Notre première visite n'a rien donné. L'appartement sentait l'humidité et nous craignions que la peinture fraîche ne soit qu'un cache-misère. Alors nous en avons visité un deuxième, puis un troisième. Aucun d'eux n'a rien donné. Trop insalubre, ou trop loin de la fac. Pendant un mois nous avons cherché. Finalement, notre dévolu s'est porté sur cette pépite.
Donc me voilà, déballant mes affaires dans une charmante pièce de douze mètres carrés. Elle est entièrement mienne. Du papier peint au style art déco, jusqu'à la moquette couleur crème. En passant bien sûr par les longs rideaux occultant. Tout est à moi !
Et je ne vous ai pas encore parlé de la penderie. Elle prend toute la largeur d'un mur ! Porte coulissante revêtues de miroirs, seize étagères (oui, j'ai vraiment compté), des tiroirs, dont un spécialement conçu pour les pantalons... C'est le rêve. Et je n'ai pas à en partager une seule parcelle avec Zach. Ne vous méprenez pas, je lui suis infiniment reconnaissante de m'avoir accueillie. Ça, et je garde d'excellents souvenirs de nos nuits ensemble (les innocentes comme les moins innocentes), mais il était grand temps que je passe à l'étape suivante. Et l'étape suivante, c'est cette magnifique chambre.
Ma chambre.
L'appartement quant à lui est plus grand que l'ancien. Mais, contrairement à ce dernier, la pièce à vivre n'est qu'une et grande pièce. On y retrouve une cuisine américaine avec un comptoir pour manger, un salon spacieux et, cerise sur le gâteau, un accès au balcon par une baie vitrée. On a vu sur le parc au pied de l'immeuble d'un côté, et le parking de l'autre. Honnêtement, que demander de plus ?
J'ouvre le carton. Dedans, mes manuels sont rangés avec soin façon tétris. Je les classe par ordre alphabétique sur les étagères au-dessus de mon bureau. Au fond du carton, j'ai planqué mon carnet « Z ». Je crois qu'il est temps de le balancer à la poubelle, comme me l'a si souvent suggéré Max. Or je n'ai pas encore trouvé de poubelle pour ma chambre, et il est hors de question que je le jette dans celle de la cuisine. Comme j'entends les garçons revenir, je me contente de le laisser sans trop de considération sur mon bureau, puis je quitte ma chambre pour les aider à déballer les cartons dans le salon.
— Aurore, c'est à toi ça ?
Zach désigne le carton qu'il porte dans les bras. Dessus, je vois écrit « hiver » au marqueur.
— Oui, c'est une partie de mes vêtements. Tu peux le poser sur mon lit ?
Je n'avais pas autant de biens en arrivant à New London. C'est fou les choses que j'ai accumulées depuis que j'ai emménagé avec Zach !
— Les gars, faut vraiment qu'on parle de la cave. On rend l'ancien appart demain et on ne l'a toujours pas nettoyée.
Tarik exprime aussitôt son dégout, tandis que Rylan fait mine de partir. Je le rattrape par la capuche de son sweat.
— Pas si vite ! Je vous propose un tournoi de pierre, feuille, ciseaux. Les deux perdants s'occupent exclusivement de la cave, et les gagnants nettoient le reste de l'appart.
— Même ma chambre ? s'enquiert Rylan.
— Oui, même ta chambre.
— Ça me va.
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The love theory [Tome 1/2]
Romance𝘊𝘢𝘮𝘱𝘶𝘴 𝘙𝘰𝘮𝘢𝘯𝘤𝘦 | J'aime formuler des théories farfelues sur tout et sur rien. C'est pourquoi lorsque je me cogne contre Zach Stone, un étudiant aussi grossier qu'insolent, je ne peux pas m'empêcher de me pencher sur son cas. Théorie n°1...