The Black Storm

Chapitre 49

▪︎ Lola ▪︎

Deux heures plus tard, Jacob est toujours en train d'opérer le bad boy et ainsi lui sauver la vie. Avant ça, il a pris le temps d'expliquer à Ty comment extraire la balle qui s'est logé dans ma cuisse.

N'ayant pas le matériel nécessaire, il a dû inciser à vif. Le blond s'est confondu en excuse, affirmant vouloir faire vite pour ne pas me voir pleurer. Ni même m'entendre hurler de douleur. Les sensations sont intenses, pourtant aucune larme ne menace de couler. Je n'ai probablement plus assez de larmes en réserve pour que celles-ci se mettent à dévaler mes joues.

- Ma chérie, il va s'en sortir d'accord ? Jacob sait ce qu'il fait, vraiment, ne t'inquiète pas. S'exclame Ty en jetant la balle et les gants pleins de sang à la poubelle.

- Je ne doute pas de Jacob, à aucun moment d'ailleurs. Mais au fond.. je crois que j'ai perdu tout espoirs..

- Hé, ne dis pas ça. L'espoir est la seule chose qui nous permet de garder la tête hors de l'eau. Si tu n'as plus d'espoir, alors ton existence est vouée à broyer du noir encore et encore.

- Ty.. Je suis venue à Seattle pour étudier et pas pour me retrouver mêlée à vos affaires de gangs.. En arrivant dans cette ville, je pensais rester seule, peut-être même me faire un ou deux amis. Mais à aucun moment je n'ai envisagé de me retrouver dans cette situation.. J'ai été enlevée, menacée, plantée, on m'a tiré dessus et j'ai tuée quelqu'un.. Alors excuse-moi de penser qu'à vingt-deux ans ce n'est pas la vie rêvée.. Dis-je d'une voix tremblante.

Il se précipite vers moi. Délicatement, Ty passe ses bras autour de mon corps pour m'attirer à lui avant de caresser mes cheveux.

- Je sais et c'est dur, je te comprends. Mais malheureusement la vie n'est pas rose. Tu trouveras toujours des gens capables de faire ce genre de mauvaises actions. Seulement, tu es forte Lola, tu réussiras à passer au-dessus.

- Comment ? Quand ? Ty, mon frère est mort par ma faute. Ils l'ont tué parce que je ne me suis pas rendue comme convenu. Jace est mort pour me protéger et Alec est entre la vie et la mort. Alors dis-moi comment je pourrais passer au-dessus ?

Le blond resserre son étreinte en me murmurant que seul le temps pourra soigner mon cœur meurtris.

Il reste impassible et pourtant lorsqu'il parle, ou quand il me serre contre lui, je ressens à quel point il est brisé. Derrière cette façade d'homme fort se cache un jeune homme apeuré et détruit.

- Où est mon père ? Demande Nate en arrivant.

- Il me semble qu'il est resté auprès.. de Jace.. Répond Ty.

- Bien. J'ignore comment, mais nous allons devoir préparer les funérailles de Maria, Jace et Scott. Ajoute Nate.

- Ton père voudra brûler la villa, il ne souhaite pas déplacer les corps. Alors laissons lui du temps pour faire ses adieux et que Jacob arrive à stabiliser l'état de santé d'Alec.

Nate ne répond rien. Lui non plus n'arrive plus à pleurer. Ses yeux, gonflés et rouges, prouvent que ça n'a pas été facile pour lui non plus. Alors je me défais de l'étreinte de Ty pour faire un câlin à Nate et essayer de prendre un maximum de sa douleur.

Tu es responsable de leur malheur, Lola. Tout est de ta faute, si tu n'étais pas restée auprès d'eux, Jace et Maria seraient toujours en vie...

Je prends ma tête entre mes mains en répétant "je suis désolée". L'angoisse commence à monter, à pulser dans mes veines.

Meurtrière.

Meurtrière.

Ta faute.

Tout est de ta faute, meurtrière...

- Lola ! Disent les garçons en chœur.

- Tout est de ma faute ! Crié-je en pleurant.

Ty me prend une nouvelle fois dans ses bras pour tenter de me calmer, de me rassurer.

- Rien n'est de ta faute. Jace savait ce qu'il faisait et Maria connaissait les risques en travaillant pour mon père. Personne ne t'en veut et ils ne t'en veulent pas non plus. Calme-toi, respire. Ajoute Nate.

- Ma chérie, calme-toi. Nous sommes là, tout va bien. Respire, Lola. S'il te plaît, respire. Murmure Ty.

J'essaie de me concentrer sur la voix des garçons plutôt que d'écouter ma voix intérieure me hurlant que tout est de ma faute.

Au bout d'une dizaine de minutes, je finis par me calmer en inspirant une grande bouffée d'air frais, qui indirectement me brûle les poumons tellement j'ai été privée d'oxygène pendant ma crise d'angoisse.