The Black Storm

Chapitre 69

▪︎ Alec ▪︎

J'ai conduit jusqu'à la maison de mon enfance. En me garant devant celle-ci, je suis incapable de prononcer le moindre mot, d'avoir la moindre pensée, je suis tout simplement immobile.

Mon corps refuse de bouger. Et mon regard se retrouve attiré par ces lieux où la joie et l'insouciance ont fait partie de mon quotidien. Tout me semble soudainement si loin. Après un court instant qui m'a semblé être une éternité, j'arrive enfin à bouger et en prenant une immense bouffée d'air, je quitte mon véhicule.

‹‹ Sa longue cheveulure noires, descend en cascade sur ses épaules. J'observe ma mère pleine d'entrain dans la cuisine, elle concocte l'une de ses spécialités en dansant sur ‹‹ Take On Me ›› du groupe A-Ah. Cette musique datant des années quatre-vingts, résonne fortement dans la petite cuisine.

Je sursaute lorsque quelqu'un toque à la porte et je me précipite pour ouvrir. Je croise un regard noir et un regard vvairon me faisant sourire en découvrant mes deux amis devant chez moi.

- Maman, Jace et Kyle sont arrivés. Nous montons dans ma chambre. Hurlé-je pour qu'elle puisse m'entendre de la cuisine.

- D'accord, mon chéri. Soyez sages les garçons. Hurle-t-elle à son tour.

Nous montons les escaliers en courant pour rejoindre ma chambre. Je me jette sur mon lit, Kyle s'assoit par terre en attrapant une manette de jeu et Jace ouvre la fenêtre en désignant le paquet de cigarettes qu'il a volé à son père.

Je rejoins mon meilleur ami et prends une cigarette que je coince entre mes lèvres avant de l'allumer et de manquer de m'étouffer avec la première bouffée de nicotine, arrachant un éclat de rire de la part des garçons.

Jace s'en allume une à son tour et comme un expert, il recrache la fumée dehors. Il range le paquet et le briquet dans la poche de sa veste et continue de fumer comme s'il avait fait ça toute sa vie.

Finalement, Kyle allume la console et la télé pour se lancer une partie de Mario Kart. Je l'observe en continuant de fumer pour essayer d'impressionner le blond assit à mes côtés.

- Alors avec ta copine ? Demande Jace à Kyle.

- Hope n'est pas ma copine. Elle me repousse à chaque fois en insistant sur le faite que je ne sois pas assez viril pour elle. Répond l'intéressé sans quitter l'écran des yeux. Elle pense que si je reste avec son demi-frère, Justin, je pourrais prendre ses habitudes et devenir l'homme qu'elle veut.

- Tu serais prêt à changer pour une fille ? Questionné-je subitement.

- Carrément, ouais. Tu ne la connais pas, Alec, crois-moi elle vaut le coup.

Je n'insiste pas et médite sur ses mots. Comment peut-il penser que changer pour quelqu'un est une bonne idée ? Tout ça me dépasse, je préfère encore essayer d'impressionner mon meilleur ami en faisant ce qu'il fait.

- Être amoureux te fait faire certaines choses. Commence Kyle. Enfin c'est ce que mes parents n'arrêtaient pas de me répéter quand ils étaient ensemble. Pour ma part la seule fille que j'aime me repousse et franchement je ne suis pas décidé à la lâcher.

- Tu as déjà couché avec elle ? Demande Jace en se tournant vers Kyle.

- Oui. Je suis son premier de ce qu'elle m'a dit. Et vous ? Vous avez fait votre première fois ?

- Ouais, avec la rouquine de notre classe. Rigole Jace. Elle m'avait fait une fellation dans les toilettes du collège, ensuite je l'ai baisée chez elle.

Le regard des garçons se posent sur moi et pour une raison que j'ignore, j'entre dans leur jeu en inventant un mensonge sur ma première fois.

Ils écoutent attentivement et semblent me croire sur parole. Bien-sûr, il faudrait que je rende ce mensonge réel et pour ça je dois faire ma première fois.

- Les garçons à table. Crie ma mère en bas des escaliers.

Rapidement, j'éteins ma cigarette et parfume ma chambre en laissant la fenêtre ouverte pour aérer. Avec Jace nous faisons un bain de bouche en vitesse avant de descendre dans la cuisine où la table est parfaitement dressée.

- Madame Lewis, ça sent très bon. Disent mes amis en même temps.

Ma mère sourit et nous sert pendant que l'on prend place autour de la table. Une fois qu'elle s'assoit à son tour, nous commençons à manger.

Personne ne parle, trop occupé à savourer le délicieux plat que ma mère nous a préparé avec amour. Elle nous regarde avec son éternel sourire dévoilant sa dentition blanche, puis me caresse les cheveux.

- Maman, je ne suis plus un gamin. Arrête faire ça, tu sais que je n'aime pas.

- Mon cœur, tu peux même avoir quarante ans, pour moi tu seras toujours mon bébé.

Je soupire. Elle a raison et c'est pour ça que je n'ajoute rien de plus. Cette femme a endossé le rôle de père en plus de celui d'être ma mère, alors même si ça me fait chier qu'elle me traite comme un bébé, je ne peux pas lui en vouloir vu tous les sacrifices qu'elle a faits depuis que mon père nous a abandonnés.. ››

Je ne me suis pas rendu compte que je pleurais en revivant cette journée. Finalement, je les essuie et attrape le trousseau de clés dans ma poche et rentre dans la maison.

Caleb m'en avait fait cadeau à ma majorité. Il pensait que ces lieux pouvait être l'endroit idéal où me réfugier quand ça n'allait pas. Alors en entrant dans la maison, j'observe la décoration qui est restée la même après toutes ces années.