Chapitre 88

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▪︎ Alec ▪︎

L'alcool coule à flot lors de cette soirée chargée en émotions. Le regard rivé sur les flammes, je laisse mon esprit divaguer sur des pensées salaces où la brune est nue sous mon corps, gémissant mon prénom. Nos corps ne formant qu'un, nous prenons un plaisir intense avant d'atteindre la délivrance.

J'avale une nouvelle gorgée de whisky pour effacer cet instant de débauche qui prend mon cerveau en otage. Son corps me manque, tout me manque chez elle et je suis sur le point de devenir fou. Comment peut-on effacer ces moments de bonheurs en compagnie de l'élue de son cœur ? Existe-t-il une façon d'oublier la personne que l'on aime ?

Un mouvement me sort de ma rêverie. Je relève la tête pour voir ce qu'il se passe. L'ancienne génération ramasse les nombreux gobelets et bouteilles vides déposés çà et là dans le gazon bien entretenu. Ils se lèvent et quittent le jardin, rapidement suivis de Ty et Jacob. Il ne reste que Jace, Lola et moi devant cet immense bûcher qui continue de nous réchauffer et illuminer le coin où nous sommes.

- Nous devons discuter de ce qu'il se passe entre nous. Ça ne peut plus durer ! Dit Jace, sèchement. Notre triangle amoureux est toxique pour tout le monde. Trouvons une solution ou arrêtons, mais bordel je suis fatigué de toutes ces conneries !

- Ça me fait mal de l'admettre, mais il a raison sur la toxicité de notre relation. Nous sommes tous les deux amoureux de toi et tu l'es de nous. Mais maintenant, il nous faut une réponse. Tu ne peux pas jouer sur deux tableaux en même temps..

- Je te trouve bien culotté de me dire ça alors que quelques heures avant ta langue se trouvait dans la bouche de cette fille ! Répond la brune, froidement. Alec, je t'aime c'est vrai. Mais putain, je suis fatiguée de subir tes sautes d'humeur.

On se toise un long moment en silence. Je me concentre sur les crépitements des flammes pour ne pas envenimer la situation en balançant toutes les horreurs que j'ai sur la conscience. Rester calme est sans doute la meilleure chose à faire, alors j'essaie vraiment de prendre sur moi.

Je fouille dans mes poches à la recherche de mon paquet de cigarettes. Un grognement de frustration s'échappe de mes lèvres en réalisant que je ne l'ai pas sur moi. Jace me tend le sien avec son briquet que je prends sans hésiter. Je l'allume est tire une première taffe, laissant les toxines envahir mon corps et me détendre lentement. Un nuage de fumée blanchâtre s'élève autour de moi, tandis que je continue de fumer comme si ma vie en dépendait.

Le blond prend une bouteille de vodka. Il boit directement au goulot, puis s'essuie la bouche avec la manche de sa chemise avant de faire tourner la boisson. À mon tour, je bois plusieurs grosses gorgées. Ce liquide transparent me brûle la gorge. Une chaleur réconfortante envahit tout mon corps, me rappelant certains souvenirs de nos soirées trop arrosées avec mon meilleur ami. Il s'agit de l'époque où notre seule préoccupation était de préserver la vie d'autrui. Ces moments où nous n'avions que les Demons of Death comme ennemis.

- Je ne suis pas un jouet, Alec. Tu ne peux pas me jeter dès que tu en as envie, pour me reprendre ensuite. S'énerve Lola.

- Bordel, je le sais ! Répondis-je en tirant sur mes cheveux pour essayer de me contenir. Putain, ce n'est pas mon but de te faire souffrir !

- Pourtant tu le fais, Alec ! Hurle-t-elle. Ce soir-là, tu étais sur le toit avec moi. Tu m'as dit ces choses que je voulais absolument entendre de ta bouche ! Tu me disais que nous étions une famille ! Putain, tu t'es excusé pour tout ce que m'as dit et fait ! Lo marque une pause, pour avaler plusieurs gorgées de vodka. Depuis que j'ai perdu notre bébé, tu te comportes comme un connard avec moi ! Au fond de moi, j'en viens même à me dire qu'il aurait été préférable que je crève à la place de notre enfant ! Et après tu as le culot de me balancer que tu es amoureux de moi ? ARRÊTES DE JOUER AVEC MOI, ALEC !

- LOLA LIGHTWOOD, JE NE JOUE PAS AVEC TOI ! Dis-je, rageusement.

Lola rigole nerveusement. Elle prend une cigarette à Jace et se lève en l'allumant. Ses iris vertes s'assombrissent à mesure que ses pupilles se dilatent. La colère anime ses sens et je me fais violence pour ne pas répondre à ses accusations.

Je me lève précipitamment. Ma mâchoire se contracte et mes poings se serrent, faisant apparaître les jointures blanches de celles-ci.

Ne me pousse pas à bout.

Son regard est vide. Merde, l'aurais-je détruite à ce point ? Il n'y a que le néant dans ses yeux et les remords commencent tout doucement à s'accaparer de mon être. Comment ai-je pu ne pas le remarquer plus tôt ?

Je ne suis qu'un putain d'égoïste.

- Écoute-moi. Souffle Jace en s'adressant à moi. Nous sommes amoureux de la même fille, c'est vrai. Cependant, ce que je n'arrive pas à saisir c'est que TU as rompu avec elle. TU l'as poussée dans mes bras. Alors pourquoi est-ce que tu te sens obligé de lui faire du mal lorsque tu nous vois ensemble ? Demande-t-il en s'allumant une clope. Pour le coup, il faudrait que tu m'expliques. Tu baises avec d'autres meufs depuis que tu n'es plus avec Lola. C'est ton droit, tu es célibataire. Ajoute-t-il avant de boire. Tu ne devrais même pas lui en vouloir. Si nous suivons la logique des choses, tu devrais m'en vouloir d'être tomber amoureux d'elle.

Ce qu'il dit est vrai. Alors dans ce cas pour quelle raison, est-ce que je n'arrive pas à lui en vouloir ?

Je ne lui en veux pas d'être tombé amoureux d'elle, car les sentiments ne se contrôlent pas. Cependant, je mentirais si j'affirmais vouloir la voir heureuse avec lui plutôt que moi.. Finalement, je suis la source de toxicité dans toute cette histoire. Parce que je veux être la source de son bonheur..

The Black Storm Où les histoires vivent. Découvrez maintenant