Chapitre 63

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▪︎ Lola ▪︎


Après son départ inattendu, je suis partie me réfugier dans la cuisine où Maria continue de nous concocter l'une des spécialités de son pays natal.

J'hume l'air si enivrante en prenant place sur l'un de ces nombreux tabourets encerclant l'îlot central. J'examine soigneusement chaque faits et gestes de la soixantenaire. Tout en restant concentrée sur sa tâche, elle fredonne un air mélodieux d'une musique assez connue sortie en deux-mille quatre.

‹‹ Juanes - La camisa negra ››

Cette femme aussi magnifique que mystérieuse, respirant la joie de vivre, se dandine légèrement devant le plan de travail où ses ingrédients y sont disposés. Je me délecte de cette scène, le sourire aux lèvres. J'ai conscience que Maria sait que je suis derrière elle, et pourtant celle-ci agit naturellement comme si le monde autour d'elle s'était arrêté pour la laisser seule dans son univers de prédilection : la cuisine.

- Tu as besoin d'un coup de main ? Demandé-je en m'approchant.

- Peux-tu couper les tomates et commencer à préparer la salade pendant que je m'occupe du plat principal, s'il te plait mi hija ?

Je lui souris et pars me laver les mains avant de toucher la nourriture. J'attrape ensuite les tomates, un couteau et une assiette pour les couper.

La bonne humeur est au rendez-vous dans cette pièce. Nous rigolons ensemble sans nous soucier de tout ce qu'il se passe en ce moment autour de nous.

Maria me change les idées, car comme si elle l'avait senti, elle sait que quelque chose ne va pas entre Alec et moi. Pourtant, elle ne cherche pas à se montrer intrusive. La ‹‹ grand-mère ›› des Black Storm respecte mon choix, celui de conserver le silence sur le sujet.

La porte de la cuisine s'ouvre subitement sur Alec qui m'observe. Je n'ai pas le temps de bouger que Maria se trouve déjà devant lui à l'agresser avec la cuillère en bois.

Je glousse en voyant la vieille dame le menacer avec la casserole. Le noiraud prend donc ses jambes à son cou en rigolant dans les couloirs de la villa.

- Ce petit con, je vais vraiment le punir de nourriture.

- Je suis certaine que tu finiras par le nourrir parce que tu l'aimes trop.

- Ne dis pas n'importe quoi. Quand il fait le con, je ne l'aime plus. Mi Hija, tu as de la chance d'être enceinte.. Dit-elle avant de se taire.

Je l'observe pour comprendre. Un sourire sadique étire ses lèvres lorsqu'elle s'approche de moi.

- Tu ne lui rends pas la tâche facile. Un bon coup de cuillère en bois sur la tête pourrait t'aider à te remettre les idées en place.

Je lui souris et sors de la salle une fois la salade terminée. Je parcours ces longs corridors à la recherche du noiraud.

Discrètement, j'arrive par derrière et enlace mon copain qui se tient immobile devant la fenêtre. J'embrasse son dos en caressant son torse à travers le tissu fin de son t-shirt, lui moulant à la perfection son buste athlétique.

Il frissonne quand mes mains trouvent refuge sous son haut et que je trace ses abdominaux du bout des ongles. Sans se défaire de ma prise, il se retourne et se penche en avant pour m'embrasser délicatement.

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