Chapitre 92

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▪︎ Jace ▪︎



Le cœur lourd, nous quittons tous la propriété par la sortie de secours. À cet instant, le silence est de rigueur afin de ne pas attirer l'attention des anciens qui doivent sûrement se demander pourquoi nous mettons autant de temps à discuter avec le vieux.

Nous regardons tous une dernière fois la villa et croisons le regard de Caleb à travers la fenêtre du première étage. Ses traits sont tirés, montrant la peine immense qu'il ressent en voyant ses fils partir loin de lui. Loin de tout ce qu'il a mis tant d'années à construire pour nous offrir une vie meilleure.

Alec essuie rageusement une larme qui coule le long de sa joue rougie par le froid. Notre second nous ordonne d'un signe de la tête de monter dans les véhicules. On se précipite à l'intérieur, après avoir mis nos affaires dans les coffres.

La première voiture est composée du noiraud qui s'est installé derrière le volant. Lola est assise à ses côtés. Tandis que je suis vautré sur la banquette arrière. Ty se trouve dans la seconde, une clope à la bouche et sa main gauche sur le volant.

- Allons-y. Annonce Alec en regardant Jacob monter dans la seconde voiture. Je ne sais pas encore où nous irons. Mais nous devons partir d'ici au plus vite..

Les gars démarrent simultanément, faisant rugir les moteurs des voitures de sport. Notre fuite devient réelle dès l'instant où nous franchissons le portail. Plusieurs souvenirs traversent aussitôt mon esprit. Tous datant de nos débuts en tant que BS. Des moments joyeux, des moments tristes. C'est lorsque je rencontre les yeux humides de mon meilleur ami par le biais du rétroviseur central, que j'éclate en sanglot.

Ils nous ont tout pris.

Les Bloody Killers, ces salauds sans conscience, ceux qui ne pensent qu'à tuer et à régner en maître. Ces putains de salauds, qui ne connaissent que le chaos, ont frappé fort en nous arrachant nos frères, notre grand-mère. Ils nous ont collé une étiquette sur le front, celle de proies.

Je déclare officiellement que la chasse à l'homme a commencé. Débutant une partie du chat et de la souris. Mais lequel de nos deux camps survivra ? Je l'ignore sincèrement, mais j'espère malgré tout que nous sortirons indemne de cet affrontement.

La sonnerie de nos téléphones, indiquant l'arrivée d'un message, me sort de mes pensées. J'attrape le cellulaire et consulte la notification.

De Caleb à la nouvelle génération :

Je viens d'effectuer un transfert d'argent sur vos comptes bancaires. Partez pour la Nouvelle-Orléans. Au Vieux Carré, un vieil ami vous attend pour vous remettre en main propre vos nouveaux papiers avec vos nouvelles identités.

Notre destination est donc le quartier français se trouvant en Louisiane. Elle se situe sur les rives du Mississipi. À proximité du golfe du Mexique. Cette ville est réputée pour sa vie nocturne, ses concerts de musique et sa cuisine épicée et singulière reflétant le brassage des cultures française, africaine et américaine.

- Je sais que Caleb Wood est excessivement riche. Mais bordel de merde ! Vous avez vu le montant qu'il nous a transféré ? S'écrit Alec.

À mon tour, je vais sur l'application de la banque. En tapotant sur l'écran pour mettre mon mot de passe, je me demande ce qui a pu choquer le noiraud. Mon téléphone tombe au moment où je vois tous ces zéros.

Un million de dollars.

- Il a pété les plombs le vieux. Dis-je, toujours sous le choc.

- J'étais justement en train de me faire la même réflexion. Ricane le noiraud en restant concentré sur la route. Bordel, je crois que nous n'avons jamais eu autant d'argent de toute notre vie. Même en effectuant le sale boulot.

- Non, c'était maximum cinquante mille dollars. Histoire de pouvoir payer notre inscription à l'université de Seattle, notre loyer, nos factures et conserver de la tune jusqu'à la fin du mois pour le reste.

Caleb est tellement bon. Tellement juste avec nous. Même en étant loin de lui, il s'assure que nous ne manquions de rien. Il continue de veiller sur nous, sur notre sécurité, notre bien-être.

Mon téléphone sonne, affichant le numéro de Ty. Je décroche et mets sur haut-parleur pour que tout le monde puisse l'entendre.

- Il lui arrive quoi à l'ancêtre ? Demande-t-il. S'il nous donne autant d'argent à chaque fois que nous devons fuir, je le fais avec grand plaisir. À défaut d'être une pute de luxe, je veux bien être un fugitif. Finit-il en rigolant.

- Combien la nuit ? Dit notre second en rigolant.

- Pour toi c'est gratuit, mon mignon.

- Vous êtes tellement épuisants. Dit Lola, hilare.

J'appuie sur le bouton qui enclanche le mécanisme de la fenêtre, et m'allume une clope. La nicotine s'introduit doucement dans mon corps. Lentement, je me détends en sentant les effets que cette drogue a sur moi.

- La Nouvelle-Orléans, sera notre foyer jusqu'à nouvel ordre. Ajoute notre second.

The Black Storm Où les histoires vivent. Découvrez maintenant