Chapitre 100

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▪︎ Jace ▪︎

« Je regarde par la fenêtre, fixant l'endroit de son agression. Ma jambe tressaute nerveusement et je serre violemment les poings sous la table. Mon cerveau continue de me torturer en rejouant encore et encore cette scène que j'essaie désespérément d'effacer de ma mémoire.

La porte s'ouvre brusquement, interrompant le cours de mathématiques. Mon regard rencontre celui du directeur de l'établissement scolaire. Il s'excuse auprès de son enseignant et marche dans ma direction. L'homme d'âge mûr pose ses mains ridées sur ma table, puis se penche pour que je sois le seul en mesure de l'entendre :

- Je suis désolé, mon garçon. Murmure-t-il.

J'esquisse un faible sourire et enfile ma veste des Black Storm. Une fois debout, un agent des forces de l'ordre me passe les menottes et me pousse hors de la pièce sous les regards curieux de tous mes camarades.

***

- Monsieur Williams, souhaitez-vous un verre d'eau ? Me demande l'agent devant moi.

J'acquiesce en conservant mon air renfrogné. L'homme en uniforme inspecte mes menottes, s'assurant qu'elles soient bien attachées à la table. Il quitte la salle d'interrogatoire en laissant cette foutue porte ouverte, attisant la curiosité mal-placée de ses collègues qui doivent forcément s'interroger quant à la présence d'un mineur ici.

Au bout de cinq minutes, l'agent revient et dépose mon verre d'eau devant moi. Je soupire et tire sur mes liens. Le bruit du métal tapant sur le bois attire son attention. Il libère l'un de mes poignets, me permettant de m'hydrater.

- Julian Gonzalez a porté plainte contre toi. Annonce le vieux en feuilletant le dossier qu'il tient dans sa main droite. Il est écrit que ce jeune souffre d'une commotion cérébrale.

Le silence est la seule réponse qu'il obtient de ma part. J'esquisse un sourire pour le troubler. L'homme d'âge mûr se pince l'arrête du nez, signe que sa patience s'amenuise.

- Est-ce que vous reconnaissez avoir agressé ce jeune ? M'interroge-t-il. Pour quel motif ?

Nos regards se croisent. Cet imbécile espère recevoir un aveu pour clôturer cette affaire et probablement pouvoir rentrer chez lui auprès de sa famille. Il se trompe lourdement.

- La loi stipule qu'il est strictement interdit d'interroger un mineur sans la présence de son représentant légal, Monsieur Miller. Gronde Caleb en entrant dans la pièce. Détachez-le. Immédiatement.

L'intéressé obéit en gardant la tête baissée pour ne pas rencontrer le regard assassin de mon leader. En soupirant, l'homme recule et s'appuie contre le mur. Finalement, ce connard de flic n'est pas stupide. Il comprend que mon chef lui est supérieur dans tous les domaines.

- Tu vas m'attendre dans la voiture. Dit l'ancêtre. Allez, mon fils..

Je sors en courant. Dehors, je m'allume une cigarette et sourit en voyant Nate s'approcher de moi.

- Mon père t'aime tellement. Nous avons frôlé la mort à de nombreuses reprises sur la route pour sortir ton gros cul du commissariat. Rigole-t-il.

- Dis la vérité, tu pleurais comme une merde dans la voiture pour me sortir de là. Répondis-je, hilare.

- Peut-être. Répond-il en haussant les épaules, un sourire en coin. Montons dans la bagnole avant qu'il ne revienne. »

- J'ai besoin de voir les autres. Dis-je.

Mon meilleur ami hoche positivement la tête et me relâche. Nous jetons notre mégot dans le cendrier mis à l'entrée du centre hospitalier et nous remontons en courant. C'est essoufflés, que nous pénétrons dans la chambre de la brune.

- Les gars, nous devons découvrir où Caleb a été enfermé.

- J'en fais mon affaire. Annonce Ty.

- Il nous faut un ordinateur ou un téléphone. Commence Jacob. Nous avons eu connaissance de son arrestation grâce à internet. Peut-être que nous obtiendrons une piste en épluchant l'article.

- Un téléphone prépayé fera l'affaire. Ajoute le noiraud. N'oubliez jamais que Logan peut nous retrouver !

Ty hoche la tête et s'installe dans le fauteuil. Nous imitons son geste et soupirons simultanément. Rien ne va être simple et nous le savons. Mais nous savons également qu'il nous faut le vieux pour ne pas mourir bêtement. Je fixe le blond à mes côtés. Il sourit.

Venant de lui, je m'attends au pire..

- J'ai une idée. S'écrit l'imbécile de service en se remettant debout pour tous nous voir. Pour commencer, nous trouvons la prison. Notre cher second désignera qui ira au parloir..

Quelque chose me dit que son plan est chaotique..

- Le chanceux préviendra Caleb sur la situation et là BOUM la prison explose, et nous faisons évader le vieux. Termine-t-il.

J'éclate de rire en me tenant le ventre. Le blond nous regarde sans réellement comprendre l'hilarité générale, puis se gratte nerveusement la nuque.

Ce qui m'inquiète à cet instant, n'est pas le plan foireux de Ty. Mais plutôt l'air sérieux de notre second qui semble passer en revue les possibilités dans son esprit.

Ne me dites pas qu'il est d'accord avec lui..

- C'est décidé. Dit le noiraud. Nous aiderons l'ancêtre à s'évader de prison.

Bordel, c'est une blague..

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