The Black Storm

Chapitre 97

▪︎ Alec ▪︎

Bloody Killers.

Leader.

Mon père.

Tout ça n'est qu'un cauchemar. Si, je me blesse. Vais-je réussir à me réveiller ? Ces quelques minutes vont-elles s'effacer ? Putain, bien-sûr que non. Tout est vrai. Mon père nous fait face avec son gang d'assassins. Il nous suit depuis des semaines pour éliminer la brune à mes côtés. Je suis le fils d'un tueur, d'un menteur..

Samuel Lewis n'est autre qu'une ordure..

Comment peut-il être l'amour de sa vie ? J'essaie de comprendre, d'assembler les pièces manquantes du puzzle de notre vie en tant que famille. Ma mère racontait qu'ils ont tout eu pour être heureux. Maryse et Samuel Lewis vivaient le parfait amour. Qu'est-il arrivé ? Je dois savoir. Il faut que je comprenne.

- Tu viens de voir un fantôme ? Ricane mon père.

Aucun son ne sort de ma gorge. Tout ce que j'ai sur la conscience meurt lentement, s'enfermant dans un coin de ma tête. Je n'arrive pas à formuler une phrase cohérente. Un poids s'installe dans mon estomac, tordant mes entrailles dans tous les sens. La nausée me prend subitement. Je peine à croire qu'il s'agisse bien de la réalité. Rester dans le déni va-t-il réellement m'aider à surmonter les fantômes de mon passé ?

Inconsciemment, je recule pour sentir la présence et la chaleur de celui qui est resté à mes côtés durant toutes ces années. Le blond saisit fermement ma main dans la sienne et effectue une légère pression dessus. Ce simple geste fait remonter d'innombrables souvenirs. Jace a toujours été avec moi.

- Je suis là. Murmure Jace. Je te suivrais jusqu'en enfer.

Mon regard rencontre celui du blond. Il caresse le haut de ma main avec son pouce. Je souris et ferme les yeux afin d'empêcher mes larmes de couler. Mon cœur se gonfle de joie en comprenant que même devant mes démons, les Black Storm ne m'abandonnent pas. Ils restent à mes côtés. Je me ressaisis et sans lâcher la main de mon meilleur ami, je me dirige au centre des deux gangs.

- Tu ressembles beaucoup à Maryse. Annonce Samuel en m'observant. Elle me manque..

- FERME TA GUEULE ! Hurlais-je. Comment peux-tu me regarder dans les yeux en affirmant qu'elle te manque ? TU NOUS AS ABANDONNÉS, BORDEL ! TU NE MÉRITES PAS DE PRONONCER SON PRÉNOM. Enculé, tu étais où quand elle s'est faite tuer ? Rigolais-je nerveusement. TU ÉTAIS OÙ QUAND J'AVAIS BESOIN DE TOI ? Tu t'en foutais de nous. Même de maintenant encore. La seule chose qui te préoccupe est de pouvoir empocher le fric que les DOD vous ont promis.

La similitude entre nous me trouble. Je lui ressemble plus que je ne voudrais l'admettre. Nos yeux, notre manière d'observer et bien d'autres choses sont identiques. Malheureusement, je n'arrive pas à l'assimiler à cette figure paternelle qui hantait mes rêves étant gamin.

Ce n'est qu'un inconnu.

Je patiente dans l'espoir d'obtenir des réponses. Il ne prononce aucun son. Samuel se contente de m'observer. Il me nargue et attend que j'ouvre les hostilités. Cet homme ne semble pas être stupide. Tout me prouve qu'il sait exactement ce qu'il fait. Mon père tire la situation à son avantage. Je ne veux pas prendre de risque en exposant mes amis. Nous n'avons aucune stratégie pour survivre. Nous ne possédons pas le talent de ces assassins.

Les Black Storm se feront tous tuer.

Qu'est-ce que le vieux ferait dans une situation pareille ? Mon cerveau surchauffe pour trouver une solution qui pourrait nous tirer d'affaire. Les Black Storm présents me regardent, accentuant mon angoisse. Je ne suis pas fait pour être un leader. C'est impossible, je suis déjà incapable de me sortir tout seul de mes problèmes.

- Peu importe ta décision, nous l'accepterons. Nous croyons en toi, Alec. Dit Ty en posant sa main sur mon épaule. Tu es le seul à pouvoir nous sortir de cette situation.

Je ne mérite pas votre confiance..

Vous allez tous mourir à cause de mon incompétence..

J'aurais la mort de mes amis sur la conscience..

- Alec, cite-moi trois choses qui ne peuvent pas être cachées très longtemps. Souffle Jace.

- Le soleil, la lune, la vérité.

- Continue de te le répéter. Ajoute-t-il.

Le soleil.

La lune.

La vérité.

Le soleil.

La lune.

La vérité.

Je continue de le répéter pour me focaliser dessus et calmer mon angoisse. Au bout de quelques minutes, je me sens calme et détendu.

- Ça va mieux ?

- Ouais, merci.

Il me fait un petit signe de la tête. Le blond s'allume une clope et me la donne pour que je puisse vraiment me détendre grâce aux toxines de la cigarette.

Tu me connais tellement bien..

Je recrache aussitôt un nuage de fumée blanchâtre. Puis tire une seconde taffe dessus et encore une autre. Une fois terminée, je lâche le mégot sur le sol et l'écrase avec la pointe de ma chaussure.

- Tu ne pourrais pas comprendre pourquoi. Murmure Samuel. Mais sache une chose, je vous ai vraiment aimés ta mère et toi.

- Ne me prend pas pour un con.

- Dans la vie, nous sommes forcés de faire des choix, Alec. Et malheureusement, ils ne sont pas toujours bons..