(Corrigé) TW : stress post-traumatique
Tori et Haylin étaient humaines.
Lyria était immobile, le cœur qui battait la chamade était la seule musique présente dans ses oreilles. Elle n'entendait même plus les soldats sur les quais en train de crier de les rattraper et de jeter des ordres à tout-va. L'une ne fit pas attention à elle, et lui passa devant en coup de vent en se dirigeant vers le gouvernail. Elle saluait les Insurgés comme si de rien était. Comment avaient-ils pu laisser un détail pareil de côté ?
- Aelis tu peux redescendre mon vieux. Le vent est assez fort, je prends les commandes, et s'il te plaît emmène ton frère dans la cabine, pas question qu'il tâche le plancher que j'ai passé des heures à frotter.
Elle portait une longue veste rouge sur une chemise blanche serrée par un corset marron rentré dans un pantalon assorti. Une fine épée était attachée à sa taille. Ses bottes frappaient le bois d'un pas assuré, et il était indéniable qu'elle connaissait ce bateau comme sa poche. Son teint était frais et aussi foncé que celui de Weldon et ses cheveux bouclés entouraient un visage ovale aux pommettes rebondissantes qui faisait ressortir des yeux clairs qui tremblaient de vie.
- Tu as l'air totalement secoué mam'selle, Lyria avait presque oublié la seconde qui l'interrogeait d'un air presque sympathique.
Elle avança de quelques pas, mais Lyria recula brusquement, sa défense en alerte. La femme qui lui faisait face était bien en chair, habillée d'une tunique délavée et d'une épaisse ceinture, elle respirait la confiance. Ses cheveux dorés coupés au carré étaient couverts d'un tricorne orné de plume grises assorties d'extravagants bijoux.
- Ho halte-la ! Elle mit ses mains en avant, ne prenant même pas la peine de prendre son poignard à sa taille. Je ne suis pas ton ennemie.
- Lyria tout va bien, essayait de la rassurer Ronan, elles sont de notre côté.
Il avait une main posée sur l'épaule de Lisar pendant que l'autre se dirigeait vers Lyria pour essayer de la calmer.
- Je te présente Tori et Haylin, Weldon ponta du doigt respectivement la femme en face du gouvernail et celle sur le pont, tu n'as rien à craindre. Vous n'avez rien à craindre.
Il jeta un coup d'œil à l'homme à côté de Lyria qui n'avait toujours pas montré son visage. Il restait en retrait, la tête étrangement baissée.
- Je pensais que vous étiez des elfes, elle déglutit difficilement et ne put contrôler sa voix tremblante.
Les Insurgés savaient ses ressentiments envers les humains. Savaient la situation des Spectres et ce qu'ils avaient enduré dans les Arènes. Elle ne pouvait pas rester là. C'était trop tôt. Si elle pouvait s'empêcher de les avoir écoutés et de les avoir suivis, peut-être ne serait-elle pas coincée sur un navire avec ces personnes qui ne faisaient que la replonger dans ses cauchemars. C'était presque comme si le Maître était avec eux.
Elle vit celle qui s'appelait Tori la regarder du haut de son perchoir, immobile. Lyria recula encore, s'éloignant de Weldon, et planta son regard dans le sien, incapable de faire face à la fille derrière lui.
- C'est plus compliqué que tu ne le penses, essaya-t-il, elles sont de nos alliés.
- Non, non tout cela est très clair.
Elle sentait son sang bouillonner, ses émotions se contredisaient, s'entremêlaient. Elle ne voulait pas croire ce qu'elle voyait et pourtant, elle était là, debout sur un bateau qui quittait un port rempli d'humains avec deux femmes qui leur ressemblaient. Elle s'était jurée qu'à chaque fois qu'elle croiserait la route de l'un de ces monstres, elle ferait en sorte de leur rendre la monnaie de leur pièce. Mais voilà que les personnes sur qui elle était supposée compter n'étaient que des traîtres de leur patrie.
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Vitaris- The Lost Gods (complet)
Fantasy[Les Dieux Perdus] "Elle a fui les enfers pour venger les siens, Il a quitté son palais dans l'espoir de les retrouver" Dans un monde abandonné par les dieux et déchiré par une guerre vieille de cent ans, Lyria Reynan, une elfe, membre d'un ordre...