Vitaris- The Lost Gods (complet)

QUATORZE - Anciens 1/2

 (corrigé)

  L'imprévisible et l'inattendu faisaient une paire étrange. Pendant que l'un pouvait parfois prendre un tournant sombre et mortel, l'inattendue représentait l'entre-deux bancal d'un avenir inconnu, de la surprise du lendemain. Lyria décrirait la vue qui s'étendait devant ses yeux, inattendue. Elle pouvait voir l'immensité de l'espace qui se trouvait devant elle. Lisar n'avait pas mâché ses mots quand il parlait d'une faille dans la terre.

  La cité de Solbrunnin était construite dans la pierre, lui faisant penser à Lemont. Bien que les détails finement gravés aux encadrements des ouvertures trahissaient l'architecture elfique dans le brute de la roche.

  La vue était à couper le souffle, même lorsque la couverture étoilée saupoudrait le ciel. Les deux parois étaient reliées par des centaines de ponts qui creusaient vers l'intérieur et vers des plateaux suspendus. Plus loin, vers la gauche, une grande tour trônait au centre, si bien que toute la ville semblait être construite autour. Plusieurs dizaines de fenêtres faisaient le tour du bâtiment et Lyria déglutit en ne voyant pas la fin en bas. Des lampadaires éclairaient chaque recoin, ouvertures et passages entre les deux parois de la fissure.

  Le climat bipolaire du désert semblait être un lointain souvenir grâce à la nature invisible du Clan. Et Lyria put enfin profiter du calme des températures moyennes.

  C'était une impression étrange qui prit possession de ses pensées. Même si elle n'était pas à Xilinos, elle ressentait l'atmosphère solennelle elfique qui lui avait tant manqué pendant sa captivité. Même la ville de Lemont ne sut lui faire retrouver ses racines.

- Nous devrions aller nous reposer, la voix de Weldon la secoua de sa contemplation, nous avons une longue journée demain.

  Lyria aperçut Maven avec la même expression ébahie. Lyria ne pouvait s'empêcher de ressentir un peu d'amertume en le voyant marcher entre ces roches sacrées pour son peuple. Il lui était difficile d'être en accord avec sa présence en ces lieux. Elle voulait tant comprendre les paroles d'Aldryn. Pourquoi leur avenir était mêlé. Elle ne voulait pas avoir affaire avec lui plus qu'il ne le fallait. Elle voulait en finir avec les Anciens et laisser toutes ces interrogations loin derrière elle.

  Ils se dirigèrent vers l'énorme pont qui s'étendait jusqu'à l'autre côté. Il était orné par deux statues sur le devant qui s'effleuraient la main représentant les deux divinités qui veillaient sur le désert de Varyn : Deton et Zamarie. Elles étaient toutes deux sculptées dans un habit de combat pourtant très cérémonial. Des armures qui couvraient leurs épaules ainsi qu'une longue cape qui garnissait le reste. Tout deux avec un sceptre dans l'autre main, les deux quasi-identiques : un cercle au bout de la tige assorti d'une étoile pour Zamarie et des rayons pour Deton. Ils étaient magnifiques, leur visage peignait une expression mélancolique bien que déterminée et leurs cheveux, détachés dans le vent, donnaient l'impression qu'ils étaient vivants.

- Ce n'est pas encore l'heure d'aller se coucher l'en ai bien peur, une voix fine surgit de nulle part, vous êtes en retard. 

  Une jeune elfe fit son apparition, son regard onyx se posa un instant sur Maven. C'était une Élue aux cornes aussi noires que ses cheveux qui partaient du dessus de ses sourcils et remontaient légèrement vers la pointe. Elle portait un tissu orangé qui ne lui couvrait qu'une épaule d'une peau hâlée.

- Les autres sont tous arrivés depuis des jours, nous commencions à croire que ne viendriez plus, son ton ne dégageait aucune amabilité.

- Nous avons rencontré quelques obstacles, Aelis s'avança.

- Ceci n'est pas une excuse, le coupa-t-elle, l'humain et le Spectre sont attendus par les Anciens en cet instant.

  L'elfe ne rencontra que des regards incrédules. Ils avaient rencontré les Anciens ? Qu'y avait-il de si important pour faire sortir ces cinq être de l'ombre ?