Chapitre 25 - Tyler

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Quand la voix de Harper me parvient, je crois mourir de l'intérieur.

Mon coeur se met à battre bien trop vite.

Mon taux de cortisol augmente, faisant grimper en flèche mon stress.

Ainsi, ni une ni deux, sans réfléchir, je pénètre dans les toilettes féminines.

Je ne peux pas permettre qu'il lui arrive quelque chose. Après tout, nous nous représentons l'un l'autre. D'autant plus que si elle va mal, on dira sans doute que je m'occupe mal d'elle et qu'elle n'est pas heureuse.

Les médias aiment jouer avec la réalité et s'en éloigner un maximum si cela peut être utile à leur réussite.

Mais je me demande s'ils se rendent compte qu'ils jouent avec la vie des autres, simplement pour une augmentation.

— Tyler ? demande Harper d'une voix paniquée.

— Je suis là, confirmé-je. Que se passe-t-il ?

À travers la seule porte fermée, je l'entends soupirer.

— J'ai un problème. Un gros problème.

Merde, elle me fait peur. Ne peut-elle pas simplement dire quel est le souci ?

— Dis m'en plus.

Soudain, la porte s'ouvre, me faisant sursauter.

— Quoi ? la questionné-je quand elle plante ses yeux dans les miens, un air d'attente dans ceux-ci.

Elle baisse un instant la tête et se retourne.

J'éclate alors soudain de rire.

— Vraiment ? Mais comment tu t'es débrouillée pour faire ça ? me moqué-je.

Elle lève les yeux au ciel.

— Ha ha ha. Moque-toi si tu veux, mais tu vas devoir m'aider.

— Pourquoi ferais-je ça ? la défié-je.

— Parce que si je sors des toilettes comme ça, tu vas avoir autant la honte que moi.

— Alors n'en sors pas, dis-je comme si c'était une évidence, alors que je sais que ce n'est même pas une possibilité.

Elle m'ignore, sachant très bien que je m'amuse seulement avec elle.

Cela lui a pris plusieurs jours, mais elle semble enfin comprendre mon humour. Et ça m'arrange bien, parce qu'il m'était difficile de savoir comment me comporter avec elle pour ne pas faire une autre gaffe.

J'ai peur de ressentir, mais je sais aussi que s'il y a une seule personne dans ce monde qui est capable de me troubler autant, c'est bien elle.

Je ne suis sûr de rien, et je veux rester en retrait encore un moment, me contentant de tenter des rapprochements sexuels parce que je sais aussi bien qu'elle qu'elle finira par me céder tant je l'attire.

D'ici là, je garde en moi la peur de souffrir, la peur de ne pas comprendre, la peur de ne pas ressentir ce que je voulais.

Harper est importante pour moi, j'en suis relativement certain, mais à quel point ?

— Plus sérieusement, repris-je, je te propose que tu restes ici et que tu me laisses m'occuper de tout. Je vais trouver une tenue de rechange au plus vite, quitte à ce que je doive faire chaque magasin de cette ville moi-même.

— Tu n'es pas obligé, refuse-t-elle instantanément.

— Bordel, je fais pas ça pour tes beaux yeux, Harper. Bien sûr que j'en suis obligé. Comment on va me voir – ou même voir notre couple – si je n'agis pas ? La presse va encore avoir quelque chose à dire. Si je ne t'aide pas, c'est probablement parce qu'on ne s'aime pas, ou parce qu'on s'est disputé. Ils vont réussir à faire un lien avec la fin de notre couple ou son inexistence. Alors oui, je vais t'aider. Mais pas parce que c'est toi. Je le fais parce que contrairement à ce que tu dis, j'en suis obligé.

Scandal [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant