Chapitre 70 - Harper

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J'ouvre les yeux dans une chambre que je ne reconnais pas.

Mais où suis-je, bon sang ?

Autour de moi, j'aperçois des machines. Machines auxquelles je suis reliées par des fils.

Je grimace alors que les images de la pride me reviennent soudainement en tête.

Après avoir avoué ce que j'avais fait à Tyler, faisant attention à ne pas l'incriminer, une femme a tenté de me tuer.

J'aurais cru à un mauvais rêve, si je ne m'étais pas réveillée dans une chambre d'hôpital, branchée à tant de machines.

Je suis d'accord avec ce qu'elle a dit, juste avant de tirer.

"Tu ne mérites pas Tyler".

Non, je ne le mérite pas. J'ai fait des choses ignobles et impardonnables, suffisamment pour dire que Tyler mérite bien mieux qu'une personne comme moi.

Cependant, de là à mourir ? Je ne considère même pas que le pire criminel mérite une telle sentence. En fait, je pense même qu'en un sens, c'est une libération plus qu'une prison. J'ai tendance à penser qu'une personne ayant fait du mal autour de soi doit payer pendant sa vie avec les regrets, la prison, et toutes ces choses inventées pour punir. Nous mourrons tous un jour, et nous rejoindrons tous l'endroit qui nous convient le mieux. L'Enfer pour moi, par exemple. Mais je serais déjà morte, je n'aurais plus rien à perdre. Alors que pendant ma vie, celle-ci étant limitée, je n'ai pas le droit d'accéder à Tyler, je n'ai pas le droit d'être heureuse, même si la justice ne me considère pas comme une criminelle au point que je passe le reste de mes jours en prison.

Ainsi, je serais ma propre prison, c'est tout ce que je mérite.

— Madame Sinclair ? demande soudain une voix, me faisant sursauter.

Un médecin est à présent en face de mon lit, un dossier que j'imagine être le mien dans la main.

— Oui ?

— Comment vous sentez-vous ?

Je secoue la tête.

Comment je me sens ? Mal, coupable, déçue de moi-même. Mais je sais qu'il se fiche de ça. Il parle seulement de la blessure par balle qui m'a fait venir dans cet hôpital.

Je ne sais pas si c'est la morphine ou simplement parce que c'est ce qui m'importe le moins, mais je n'ai pas mal. Je me sens même en pleine forme.

— Très bien.

— Vous avez été blessée par balle, c'est impossible de vous sentir "très bien". Vous n'avez pas mal ?

Je secoue négativement la tête.

— Non. Je vais bien, vraiment.

— Très bien. Nous allons encore vous garder en observation plusieurs jours, votre corps est faible et traumatisé par ce qui vous est arrivé. Reposez-vous autant que vous le pouvez.

— Merci, docteur.

Il hoche silencieusement la tête et sort de la chambre.

Alors que je pensais que j'allais être seule, comme punie de la quelconque visite, j'entends de nouveau la porte s'ouvrir.

— Vous avez oublié quelque chose, doc...

Au milieu de ma phrase, je m'arrête soudain, bouche bée.

Mes parents ainsi que mon frère et ma soeur entrent dans ma chambre, me faisant me relever à une vitesse bien trop rapide.

Immédiatement, je regrette mon mouvement. J'ai comme l'impression que mon corps vient de se déchirer de l'intérieur tant je souffre.

Scandal [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant