Chapitre 24 - Harper

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— Tu vas mieux ? demandé-je à Tyler une fois que nous avons pénétré à l'intérieur de la salle réservée aux invités.

— Oui. Et toi ? s'inquiète-t-il. Tu avais l'air angoissée avec cette question.

— Bien sûr. Qu'aurait-on répondu si tu n'avais pas dit ça ?

Il hausse les épaules.

— Que nous n'avons pas à prouver notre amour à qui que ce soit d'autre que nous-mêmes, j'imagine.

J'opine du chef.

— Oui. On peut peut-être se lâcher, à présent, il n'y a plus vraiment de photographes.

— Faisons tout de même attention, dis-je en baissant la voix. On reste entourés de gens qui peuvent être dangereux. Si j'ai été capable de donner le nom de ton café préféré, ils seront capables sans soucis de dire au monde que l'on n'est pas réellement en couple.

Elle grimace.

— Ouais. Merde de me rappeler que tu as ruiné ma vie.

— Je suis désolé, noté-je.

— Cela ne me donnera pas le droit de pouvoir m'y rendre de nouveau sans être reconnue.

— C'est vrai. Je trouverai une solution. Je réparerai ma connerie. J'ai été con. Mon but n'a jamais été de te faire du mal ni même que tu me détestes. (Je soupire.) Au contraire, je voyais ça comme un jeu pour rire ensemble... Quand tu as renversé ton milkshake sur moi, j'avais pas compris que c'était à cause de ça. Je pensais seulement que tu avais décidé que tu me détesterais. Je l'ai raconté à un ami, qui m'a simplement dit que je suis trop con pour savoir agir si mon but n'est pas de baiser.

Je baisse la tête.

Au fond, comment pourrais-je lui en vouloir ? J'aurais pu détruire sa carrière, et tout n'est pas encore terminé. Nous mentons au monde entier. Qui me dit qu'avant la fin, des preuves ne seront pas publiées ?

— Ce n'est pas le moment de parler de ça, éludé-je pour fuir la conversation.

— Tu as raison, avoue-t-il. Mais tout de même. Je suis désolé. Je m'en veux beaucoup. J'aimerais qu'un jour tu me pardonnes.

— On verra, conclus-je d'un ton sans appel. Garde ton sourire, ai toujours l'air amoureux de moi. Glisse une main sur mes reins quand on est arrêté longtemps pour discuter. Bref, fais ce qu'on t'a demandé de faire. C'est la seule chose qui est importante pour le moment. Clair ?

— Clair, acquiescé-je.

Ainsi, nous nous dirigeons vers le monde alors que jusqu'ici, nous étions restés dans notre coin.

Pour autant, même si je lui ai demandé d'être sérieux, je suis incapable moi-même de me concentrer sur l'événement.

L'expression qui dit que c'est plus facile à dire qu'à faire s'applique parfaitement à ce moment.

Mais la situation est particulière et me trouble.

Je ne sais pas quoi faire ni comment le faire.

Je veux me laisser croire que c'est facile d'ignorer le fait qu'une personne a publiquement suggéré que nous faisons semblant.

Et je veux surtout oublier que Tyler était contre moi, alors que je le sentais bander contre ma jambe.

Merde, il me fait chier.

C'est suffisamment difficile comme ça de vivre et de partager mon espace avec lui. S'il commence à montrer autant d'intérêt que cela envers moi, je ne sais pas si je vais tenir.

Scandal [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant