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Je veux écrire
Sur toi peut-être et sur cet amour.

Cet inépuisable amour se revendique roi dans ma tête.
Je me sens si stupide, j'ai cherché des lignes et des vers pour m'assoupir dans ce que je connais.
J'y ai vu des pages vides et des livres qui collaient.
Je n'arrive plus à lever les yeux sur ce miroir.
Sous substance mon regard noir se trouve sans substance.
J'ai plongé longtemps, trop longtemps dans ce qui fut abîmé.
J'ai découvert des parapluies gelés dans des flaques,
des verres de pluie se briser sur des têtes.
Des têtes faites à mon image et les leurs.
Des leurres défigurés, sans charme et j'ai eu envie d'écrire.
Comme je ne sais plus écrire.
Comme de mon corps ingrat mes mots sortants sont fades.
Comme je sens si faible ce qui devrait être si fort.
Comme j'inverse tout l'amour et après ce tout me brise.
Comme je ne sais rien du ciel bien que je m'y pavane.
Comme j'ai l'impression de me fondre à la masse, à la ramasse de me morfondre.
Comme j'ai écrit, je vis pour toutes ces choses.
Peut-être qu'après ça, toi aussi tu es plutôt morose.
Je sais qu'à nous deux on découpe des sabliers en suspendant les grains.
Les petites morts on multiple, sans attachement l'amour est craint.
De nos vices cachés et du sang qu'on a  déversé en secret.
Avec nos ventres creusés, on enfante d'une autre vie à se créer.
On s'absente pour se heurter à un passé oppressant.
On présente le passé dans un futur absent.

J'ai écrit.
Sur toi peut-être, cet amour peut naître.

Jaune PissenlitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant