U.

133 7 0
                                    

Vous vous êtes enfermés en vous-même, vos visages se ressemblent tous !
Ils sont d'une austérité apparente avec des cactus nichés dans les commissures de vos lèvres. L'œil rond, vous nourrissez des restes des nuits comme un hibou crevard et endormi qui me donne le cafard.
Vous vivez un jour sur deux ou seulement lorsqu'il fait bleu.
Chère vous, il manque à votre teint blafard un parfum de muguet et sur vos nuques déliées des joues coquelicot.
Vous, vieillesse, comprenez mes absences car moi aussi j'ai longtemps fermé les yeux sur les images ternes d'avant la couleur où la mémoire s'échoue.
Et même s'il me manque un morceau de bras et un bout de mon chapeau, j'ai la tête assez pleine, les bras assez grands pour étouffer tous vos maux.

Jaune PissenlitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant