« Les meilleurs poisons sont ceux qui s'immiscent lentement dans nos veines, doucement dans notre chair, sournoisement dans notre cœur. Ils nous laissent apeuré, sans défense, sans espoir, avec une vie bien pire que la mort. »
Le Phénix Rouge
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Sa main me paraît soudain plus lourde dans mon dos. Elle remonte pour ébouriffer mes cheveux et reste un instant sur ma tête m'enfonçant dans l'oreiller moelleux. Je suis si fatiguée que je ne réagis pas à cette pression pourtant étouffante. Il relâche enfin sa prise et je suis à nouveau libérée de son étau. Je ne me sentais pas si fatiguée. Mon corps me pèse.
— Tu ne vas pas dormir toute la journée.
Cette voix ! Je sursaute. Ce n'est pas celle d'Owen. Rien qu'à ce touché, j'aurai dû le comprendre. Les yeux maintenant bien ouverts, je me retourne pour découvrir l'intrus et je me couvre aussitôt la tête de cette douce couette protectrice, le temps de reprendre mes esprits. Premier constat, je ne suis pas dans ma chambre. Les draps ont une odeur virile, enivrante et je ne porte qu'une chemise d'homme. Aucun sous-vêtements et malheureusement, aucun souvenir non plus de cette nuit.
Qu'est-ce que j'ai foutu ? Évidemment, Théo me guette et jauge toutes mes réactions. Le mec le moins prévenant de la terre et qui passe tout son temps à me juger est à mes côtés pour mon réveil. Je m'attends au pire tout en espérant qu'il n'hurle pas trop fort. J'ai un mal de tête horrible même dans le silence assourdissant.
D'un autre côté, une fille sans culotte dans le lit de mon mec, je péterai un câble à sa place. J'aurai déjà viré ladite fille de mon antre. Moi, jalouse ? Non, je ne suis juste pas prêteuse. C'est une question de principe. Je choisis de cacher ce léger détail à Théo. Il va tout de suite s'imaginer le pire. Dans mon malheur, j'ai de la chance. La chemise est suffisamment grande pour cacher mon anatomie. N'allons pas titiller l'aigle ? Son regard perçant me fait suffisamment froid dans le dos.
— Il est treize heures, Barbie. Il est temps de quitter les bras de morphée et accessoirement notre lit aussi. Tu en as eu marre des ronflements de ta copine ? se moque mon cher beau-frère.
La réaction de Théo me surprend. D'habitude, il m'aurait déjà mis à terre. Moi dans son lit, il aurait vu rouge. Mais pas là ! Non, il est détendu et se moque gentiment.
— Tu sais que cela fait du bien de te voir enfin normal et pas la parfaite petite provinciale.
— Que veux-tu dire ? Grogné-je sous la couverture que je ne suis décidément pas prête à quitter de la journée temps qu'il est dans la pièce.
— Je pensais que tu ne savais pas faire la fête. Que les gros délires, ce n'était pas ton truc. Et ce strip-tease ! Mamma Mia.
Je jaillis de ma cachette. Mes cheveux hirsutes lui arrachent un sourire moqueur. Le rapace n'est pas si loin. Je dois me méfier.
— Quel strip-tease ?
— Tu nous la jouais effeuilleuse. J'ai cru qu'Owen allait faire une crise cardiaque. Tu étais trop drôle. Tu ressemblais à la tour de Pise en version Bimbo. Sexy, drôle, d'ailleurs, plus drôle que sexy à bien y réfléchir.
Oh ! Non, la honte ! Voilà, pourquoi Théo est si cool avec moi et que mes sous-vêtements ont disparu. Il m'a vu dans le plus simple appareil. J'imagine plus que je ne me rappelle la scène. Moi, chancelante sur mes escarpins à tenter le coup de la fille torride. L'alcool me désinhibant, j'ai dû me ridiculiser au grand plaisir du mec de mon frère.
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Emprises
RomanceEnfant, Barbara a vécu difficilement le divorce de ses parents. Dans cette tempête émotionnelle, elle fait la rencontre de son demi-frère Owen. Si devant leurs parents, il est froid, hautain et n'hésite pas à l'humilier. A l'ombre des regards, il de...