« Il n'est de secours que de vrais amis. »
Proverbe français du XVI ème siècle.
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Je n'étais pas sûr qu'elle accepte de me répondre et encore moins de m'héberger.
Une semaine que je l'ignore. Mais elle n'a pas posé de questions, m'a demandé de l'attendre cet après-midi car elle était chez ses parents ce week-end. Elle prenait le premier train pour m'ouvrir sa porte.
J'avais erré dans les rues de Paris, mettant mon téléphone en sourdine. Pas encore décidé à mettre Owen sur ma blacklist. Il ne cessait de m'appeler, de m'envoyer des textos. Il réclamait que je rentre. Il fallait qu'on s'explique.
Que voulait-il me dire que je n'avais déjà pas très bien compris ? Je pensais qu'on avait des liens forts, unique mais il m'avait traitée d'erreur, de "one shot" face à son collègues de travail. Il lui avait ordonné de ne pas me toucher car sa famille lui en voudrait mais lui, cela ne l'avait pas vraiment dérangé. Si Charly n'était pas là, si je n'étais pas sa fille de cœur, son fils m'aurait volontiers prêté à ses potes. C'est dégueulasse.
Alors oui, je ne vois pas trop ce qu'il pourrait me dire qui effacerait tout ce que j'ai entendu, et tout ce qui me donne l'impression d'être sale. Les heures s'égrènent et je reçois enfin un texto de Léonie. Elle est arrivée.
Quand elle me voit, elle ne commente ni mes yeux rougis ni ma valise à mes pieds.
— Mi case es tu casa, m'accueille -t-elle avec son plus beau sourire et je fonds dans ses bras.
Cette phrase me tue. Le pote d'Owen l'avait dit un peu plus tôt dans la journée. C'était pour parler de moi. Elle me laisse sangloter et quand je suis vidée, elle descend nous acheter deux pots de glace. Un pour mes secrets que je lui refuse d'avouer et un autre pour sa rupture définitive avec son petit copain. Dans son cas, on dirait plus que c'est une fête qu'un deuil.
Léonie est loin d'être idiote. Elle note mon téléphone qui ne cesse de vibrer sur la table. Le nom de mon frère est affiché. Tous les jours de la semaine, il tentera de me joindre et ma meilleure amie sera la gardienne de mon portable.
Ma mère m'a appris qu'il les avait joints pour prendre de leurs nouvelles et organiser Noël. Bizarre, il s'arrange toujours pour le passer chez sa mère sous prétexte qu'elle n'a pas refait sa vie depuis son divorce et se sent seule. Évidemment, maman est surprise que je ne sois pas au courant de son appel vu qu'elle pense que je vis toujours chez lui. Je ne suis pas prête à lui avouer la vérité. Elle l'a trouvé charmant et pense qu'il a enfin atteint l'âge de la maturité. Heureusement, elle ne me voit pas lever les yeux au ciel derrière le combiné.
Alex sait que je vis chez Léonie, que le manque de place pose des problèmes mais que j'ai besoin de prendre de la distance avec mon frère et que je n'ai pas d'autres solutions de repli. Il tente d'amadouer ma copine pour qu'elle vienne chez lui. La nouvelle de sa séparation avec son mec lui a donné beaucoup d'espoir. Léo le fait mariner mais je sais qu'elle meurt d'envie de succomber.
Ce week-end, les gars nous invitent à jouer à Mario Kart. Je ne sais pas si c'est une bonne idée de revoir Amaury. Quand je m'aperçois que c'est surtout pour Owen que je pense ça, je me rends compte que je ne lui dois plus rien. Si je suis une erreur, autant aller dans son sens.
Je me prépare avec autant de minutie que Léonie. Ma copine me prête ses vêtements. C'est trop cool d'avoir la même taille. En mode "Sexy mais pas chaudasse" dixit la jolie brune, je rentre dans l'appartement d'Amaury qui me paraît encore plus grand que la dernière fois. Vivre dans un appart-placard doit y jouer sur ma vision du palace de jeune avocat. Mon chemisier blanc dévoile le renflement de mes seins mis en valeur par un Push up noir dont les dentelles dépassent ouvertement. Ma jupe fendue sur le côté jusqu'à mi-cuisse caresse ma peau. Pantois, Alex n'arrive plus à détacher ses yeux de moi.
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Emprises
RomanceEnfant, Barbara a vécu difficilement le divorce de ses parents. Dans cette tempête émotionnelle, elle fait la rencontre de son demi-frère Owen. Si devant leurs parents, il est froid, hautain et n'hésite pas à l'humilier. A l'ombre des regards, il de...