Sous le coup de l'insulte, il recule et je respire enfin.
— Alors enfin réconciliés ? nous interpelle Léonie toute enjouée. Je préfère ça quand tout le monde est beau, tout le monde est gentil.
Alex et ma copine nous scrutent. Leurs yeux brillent et ils se tiennent la main. Inversement à la nôtre, leur relation a dû évoluer positivement dans la soirée.
— Génial, Barbara, tu vas pouvoir réintégrer ton immense chambre. Je t'aime à la folie mon coeur mais un peu d'espace entre nous, nous ferait du bien.
— Tu vivais chez elle, s'étonne Owen.
Je me retourne et fronce les sourcils. Où pensait-il que je m'étais réfugiée? Je n'avais pas mille solutions et puis, la réponse m'apparaît : Amaury.
— Je viens bientôt emménager chez Théo, déclaré-je plus pour le blesser que pour l'en informer.
— A ce sujet, ma chérie. Comme Owen et toi avaient fait la paix ce soir, j'ai demandé à notre adorable Théo si je pouvais être sa prochaine colocatrice et il a accepté.
— Léo ! grondé-je.
Derrière moi, j'ai bien conscience que mon traître de frère est ravi par tous ces rebondissements. Je me maudis de ne pas avoir dit à Léonie pourquoi j'ai fui l'appart. Elle n'aurait pas joué le rôle de l'entremetteuse et n'aurait pas cette attitude de sauveuse.
— Bon, je louerai ta chambre de bonne à ta place, proposé-je.
— C'est idiot, bébé, puisqu'on vient d'enterrer la hache de guerre entre nous, commente Owen puis il continue plus bas pour que je sois la seule à l'entendre. Et puis, ça te permettra d'économiser de l'argent pour acheter des vêtements avec plus de tissus.
Je me retourne avec une furieuse envie de le tuer. Je me démène et quand je suis enfin libérée, je me jette sur lui pour le frapper mais mon geste s'arrête quand je sens son excitation contre moi. Un sourire de revanche sur mes lèvres se dessine. Cette proximité ne sera pas un avantage que pour lui et dans un murmure sensuel, je lui fais une promesse.
— Elle te fait de l'effet cette robe. Je demanderai à mon chéri de ne pas trop l'abîmer quand quand il me la retirera. Cependant s'il décide de « me fourrer » avant de me déshabiller, je ne te promets plus de garder intacte ce petit bout de tissu. Rip, petite robe.
Quand je me lève, il ne me retient plus mais les éclairs jaillissant de ses yeux promettent un sacré orage. M'en fous ! Je n'y retournerai pas. Amaury nous rejoint et aussitôt, je me love contre lui. Cependant, Owen n'en a pas fini avec moi et après avoir annoncé fermement qu'on avait besoin d'une réunion de famille, il m'arrache de mon refuge loin de tous ses yeux curieux. Il récupère nos manteaux et je le suis, curieuse de savoir ce qu'il me veut car pour ma part, je n'attends plus rien de lui.
A peine sortie, il me prend dans ses bras et me serre à m'en étouffer. Comme une litanie, il me supplie de le pardonner, de revenir, de ne plus le laisser seul. Il me dit que mon départ l'a tué, qu'il ne comprend pas pourquoi je l'ai quitté. Je suis désorientée car pour moi, tout était clair. Je n'ai rien inventé. Il m'a traité comme une moins que rien, un mouchoir qu'on utilise et qu'on jette. Ne rencontrant que mon silence, de son index, il relève mon visage vers le sien.
— Putain, qu'est-ce que tu m'as manqué, jusqu'à ton odeur. Je suis devenu fou sans toi ? J'ai cru crever cent fois. Dis-moi que tu vas revenir !
J'entends du bruit derrière moi. Mue par un sixième sens, je pressens que c'est Amaury, et je m'éloigne de quelques pas d'Owen. Je ne veux pas qu'ils nous voient ensemble. En tout cas pas comme ça, pas dans cette promiscuité malsaine.
Pourtant, c'est inutile. Nous sommes à la vue de tous. Il n'a rien dû perdre de ce pitoyable spectacle.
— Barbara, on rentre. Tu viens ? dit-il d'une voix atone.
Je regarde une dernière fois mon frère. Je voulais ses excuses. Je ne les ai pas eues.
Je prends la main qu'Amaury me tend et pars sans un au revoir. Léonie et Alex nous attendent un peu plus loin et nous rentrons sans un mot. Ils ne doivent rien comprendre. Aucun frère, aucune sœur ne se comportent comme nous le faisons. Théo n'arrêtait pas de me le reprocher mais il restait le seul témoin de nos déboires. Aujourd'hui, nous nous sommes donnés en spectacle et je me sens sale.
Avant de monter, Amaury m'arrête et nous restons seuls dans le hall.
— Ça y est. Tu as géré ton bordel ? me dit-il froidement.
Je fais mine de ne pas comprendre. Il est tard. il fait froid et je suis fatiguée. Je n'ai qu'une envie : aller dormir. D'ailleurs, dans cet état, je ne dirai que des conneries.
— Arrête de me mentir ! Théo m'a dit qu'Owen et toi avaient une relation fraternelle particulière. Je n'avais pas compris mais ce soir, la façon dont il te touche, dont il te parle alors qu'il sait que tu as un mec, dit-il en plongeant une main nerveuse dans ses cheveux, et ta manière d'être avec lui. Écoute, je refuse un ménage à trois. Si tu es avec moi, tu dois y être d'une manière exclusive parce que moi, je t'aimerai de cette manière-là. Je ne te partagerai pas et tu ne me partageras pas avec aucune autre. C'est la relation que je te propose. Si elle ne te convient pas, on s'arrête tout de suite.
Je soupire et m'aide du mur pour soutenir mon corps épuisé. Amaury est un type bien, pas un imbécile. Il a le droit à des explications et il est temps que je les lui donne.
— Ok, je vais te parler de nous mais pas ici.
XXX
Aurrais-tu réagi de la même manière qu'Amaury ? Il est patient mais je crois que Barbara a atteind ses limites, ou est-ce Owen qui est arrivé à son but: détruire leur couple ?
N'oublies pas de me laisser un mot, un vote !
L.P.R

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Emprises
Storie d'amoreEnfant, Barbara a vécu difficilement le divorce de ses parents. Dans cette tempête émotionnelle, elle fait la rencontre de son demi-frère Owen. Si devant leurs parents, il est froid, hautain et n'hésite pas à l'humilier. A l'ombre des regards, il de...