21.2 Nouvelle donne

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A peine sortie, deux mecs entrent dans ma chambre en se moquant de la déco très « fille à papa ». A quelques mètres d'eux, Owen se marre en leur expliquant que c'est dû au côté très Girly de son ex. Les deux incrustes sautent sur mon lit et se gaussent comme des gamins près à faire les cons. Ils sont complètement déchirés et quand je tente de les sortir en m'approchant du matelas, Owen s'approche rapidement et me retient en m'attrapant par la taille. Avec autorité , il me plaque mon dos contre son torse. Son haleine est alcoolisé et une odeur de beuh a imprégné ses vêtements.


Génial ! Je vais encore vivre un grand soir. Nos yeux se télescopent. Les miens pleins de reproches, les siens très amusés. Je n'aime pas son état . Il le sait et il aime ça. Pour appuyer mon impression, sa voix traînante volontairement provocante murmure :

— Réfléchis bien avant de les rejoindre, bébé !


Quand je me détourne de son aura sombre, je surprends les deux intrus en train de se rouler une pelle aussi obscène que leurs mains qui se dénudent mutuellement sans aucune gêne. Ont-ils conscience qu'ils ne sont pas seuls ? Qu'ils ne sont pas chez eux ? Que mes draps ne souhaitent pas accueillir leurs ébats ?


— Si ça t'excite, me murmure Owen, on peut les rejoindre.

Je sens son sexe durcir contre mes fesses. Ses bras continuent à m'encercler et m'obligent à regarder la scène qui se joue devant moi. Est-ce que cela m'excite? Non, il y a quelque chose de malsain dans cette situation. Ils sont dans ma chambre, dans mon lit, souillent mon intimité. Les lèvres d'Owen effleurent mon oreille. Même si je ne peux le voir, je ressens son envie de les rejoindre ou cherche-il à nouveau à me déstabiliser. Quand il a bu, c'est une manie chez lui.

— Vas-y si tu veux, le provoqué-je. T'as pas besoin de moi pour te faire du bien, cher grand frère.

Il tique sur l'emploi du terme frère que j'ai volontairement accentué. Je desserre l'emprise de ses doigts sur ma taille et le contournant, je me dirige vers la cuisine le laissant observer le spectacle de deux mecs trop soûls pour réfléchir. Finalement, je vais la boire, cette bière.

Contrairement à ce que j'avais pensé, il ne reste pas avec ses potes et me suit. La pièce est enfumée. J'ouvre les fenêtres. Il est toujours à mes côtés. Le vent frais de novembre s'engouffre mais je préfère geler plutôt que suffoquer. Les yeux errants sur la rue en bas, j'occulte les personnes qui m'entourent. J'entends Owen rire, parler mais toujours pas très loin de moi . Son corps lui sert de remparts et personne ne m'approche comme s'il avait une confiance limitée des personnes qui l'entourent.


Ma bière finie, j'ai enfin le courage de regarder le carnage de cette fête improvisée. La musique est trop forte. Très bien, les flics ne vont pas tarder et je vais pouvoir récupérer mon lit, non sans avoir changé mes draps et désinfecté les lieux. Je note que la porte de ma chambre est fermée. Pas si exhibitionnistes finalement !

— Eh mais t'es nouvelle, tonne une voix à côté de moi.

Mes yeux tombent sur un mec complètement déchiré. Titubant, il s'approche de moi en essuyant ses mains sur son jean. Il se recoiffe difficilement comme s'il ne savait plus où étaient ses cheveux. Son pas gauche l'oblige à s'accrocher à moi à défaut de trouver un meuble pour maintenir son équilibre. Il est bien trop lourd pour ma frêle épaule et je tente de le pousser.


— T'as un mec ? me dit-il s'approchant un peu trop de mes lèvres comme s'il voulait ne pas rater le souffle de ma réponse.


Je sais que si je lui réponds la vérité, il sera encore plus collant.

— Oui, et il est hyper jaloux, mens-je et le dernier qui a osé me draguer a fini à l'hosto.

— Mais il est con ton mec, s'énerve-t-il.

EmprisesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant