22- Jeux interdits

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« Mieux vaut un petit feu qui réchauffe qu'un grand qui brûle »

Proverbe français du XV ème siècle

***

La bimbo me sourit de toutes ses dents, très satisfaite de son dernier commentaire. Elle bombe le torse servant à Owen ses nichons sur un plateau.

Honnêtement, je devrais m'en foutre et ce pour deux raisons : une, Owen est encore en plein chagrin d'amour pour un homme et de deux, sa langue était fourrée dans ma bouche quelques minutes plus tôt. Je suis sûre que la pouffiasse devant moi l'a vu. Elle, d'office, je ne l'aime pas et je pense que c'est réciproque. Son faux sourire va bien avec ses faux cils.

— Je te présente Natalia, une pote qui travaille au cabinet, me présente-t-il.

Ah ! Une collègue d'Amaury aussi. Comment en travaillant avec cette miss parfaite, Amaury peut-il être intéressé par moi ?La nature a parfois de sacrés mystères. Je continue à la scruter. Inutile de lui dire que je suis ravie de la rencontrer. Ce serait un mensonge.

— Oui, Owen et moi travaillons ensemble. Quand il quitte son bureau tard, c'est souvent à cause de moi. Je ne peux plus me passer de lui, minaude-t-elle en le bouffant du regard. Il est tellement dur en affaires et a toujours des tonnes de propositions plus excitantes les unes que les autres. Il est tout simplement incroyable, continue-t-elle en se mordillant la lèvre inférieure.

C'est moi ou on dirait que son discours a des tonnes de sous-entendus. Heureusement, la fameuse Natalia est interpellée par un groupe de gars au fond du salon et toute guillerette d'être demandée par des mâles, elle nous quitte non sans dandiner son postérieur en partant.

— Quelle chaudasse ! M'exclamé-je sans réfléchir

.

Le rire de l'homme contre mon dos raisonne dans tout mon corps et il se penche vers mon oreille.


— Jalouse ? Me taquine-t-il.


D'un coup d'épaule, je me dégage et vais me chercher une seconde bière. Mon frère ayant marqué son territoire comme un sale capot, n'a plus rien à craindre et s'en va rejoindre son groupe d'amis sans gêne. Maintenant, la musique n'est plus qu'un fond sonore. Dommage pour les flics ! Je ne vais pas pouvoir me coucher de sitôt.

J'observe Owen faire la fête. Notre différence d'âge nous a empêché d'aller à des soirées ensemble. Ramener sa petite sœur, ça faisait tache. Il est très à l'aise et m'a complètement oubliée. Je remarque que la porte de ma chambre reste fermée. Soit ils sont des démons du sexe, soit à une heure du mat, ils se sont endormis.

Quelques personnes partent pour aller en boite et je suis bien contente de voir "Natalia la pouffe" se casser de chez moi. Un fauteuil se libère et je tombe lourdement sur l'assise. J'ai l'impression d'être complètement transparente et jeune, très jeune. Ils ont tous la trentaine, habillés avec classe. Ils parlent avec des mots compliqués pour une heure aussi tardive. Je comprends vite qu'ils travaillent tous dans le même milieu.

— Tu as l'air de t'ennuyer, s'inquiète une voix masculine au-dessus de moi.

Je ne l'avais pas vu se rapprocher. Il n'est pas très grand pour un homme. Sa silhouette arrondie et ses lunettes qu'il remonte sans arrêt sur le nez sont rassurantes. Il s'assoit sur le rebord de mon fauteuil.


— Je m'appelle Benjamin, se présente-il. Je suis dans le même service qu'Owen et Natalia. Et toi ?

— Barbara, répondis-je en souriant.

— Ah oui ! L'étudiante qu'il héberge.


Deux fois de suite que des personnes me définissent ainsi, et deux collègues de travail d'Owen. Pourquoi ne m'a-t-il pas présenté comme un membre de sa famille ? A-t-il honte de moi ?

— Dis-moi ! Après le départ de Théo, vous ne cherchez pas un autre coloc ? Je n'ai repéré que deux chambres mais vous n'étiez pas trois à vivre ici ?

Je n'ai pas le temps de répondre qu'Owen vient s'interposer entre nous, à croire qu'il continue à me surveiller malgré ses nombreuses occupations.


— Pourquoi toutes ses questions, Ben ? L' intérroge-t-il sèchement.

— J'aimerai me rapprocher du boulot. Ton appartement me plaît bien et comme Théo est parti ...

— Je ne mélange pas vie professionnelle et vie privée, le coupe Owen. Je te voie suffisamment toute la journée. Je n'ai pas envie de rencontrer ta tronche au réveil.

— Peut-être que Barbara est d'un autre avis, se défend-t-il gêné.


Owen se penche vers moi et, prenant mon visage en coupe, il pose un baiser tendre sur mes lèvres.

— Bébé, on va rester un peu seuls tous les deux. Je t'ai déjà dit que c'était déjà un peu trop tôt pour un plan à trois.


Ben avale de travers sa salive et commence à s'étouffer. Pour ma part, je suis heureuse d'être assise car je suis estomaquée du petit jeu malsain de mon frère.

— Je ne savais pas pour vous deux, s'excuse son collègue rouge de honte. Je ne propose pas de ...Je suis pour la paix des ménages. J'ai pas compris que Théo était parti pour vous laisser seuls.

Owen me tire vers lui et dans un mouvement souple, je me retrouve assise sur lui et lui dans mon siège. Ses bras s'arriment à moi. Sa possessivité est de retour. Il est trois heures du mat, trop fatiguée pour le combattre, je pose ma tête au creux de son cou. Il me caresse la joue.

— Demain, nous aurons une discussion Owen Demaisons, murmuré-je à moitié endormi.

—- A quel sujet ? S'enquiert-t-il en continuant son doux touché sur ma peau.

— Pourquoi tout le monde pense que je suis ton étudiante ? Pourquoi tu n'arrêtes pas de m'embrasser ?

— J'aime que tu sois mon étudiante et j'aime t'embrasser, me confie-t-il très naturellement.

— Seul le Owen qui a trop bu, aime m'embrasser, rectifié-je à moitié-endormie.


Je sens son sourire dans mes cheveux et mes yeux se ferment. Dans cette position, je vais me réveiller en ayant mal partout mais il n'y a pas d'endroit plus sûr pour m'endormir. Morphée m'emporte.

Mon corps s'étire. L'oreiller moelleux, la couette chaude me découragent. Je veux garder mes paupières closes. Son odeur est partout autour de moi. Aucun doute, je suis dans sa chambre. Je sors un de mes bras pour vérifier la température extérieure. Beaucoup trop froid pour sortir de cet Éden. A mes côtés, son corps chaud m'attire et je me love contre lui pour me rendormir. Mission réussie, je repars pour quelques heures de sommeil.

C'est une douce pluie de baisers qui me réveille. Je ronchonne un peu, juste par principe car la sensation est exquise. Son rire s'invite. Je sens le matelas bouger. Il vient de quitter la chambre et le son de la douche m'apaise. 

J'ouvre un œil. Il est dix heures. Mon frère rentre et passe devant moi avec juste une serviette autour des hanches. Quelques gouttes tombent de ses cheveux. Comme il ne me voit pas, j'en profite pour l'épier. Soudain, sa serviette tombe et je peux admirer ses fesses musclées par des kilomètres de courses. J 'aime son côté sportif. 

Quel réveil agréable !


— Je te laisse encore me mater ou c'est maintenant qu'on discute.

XXX

Théo parti,  Amaury hors jeu, un véritable boulevard se présente pour Owen qui compte bien se rapprocher de Barbara.

Au début du roman, beaucoup d'entre vous attendait avec impatience ce rapprochement.

Et maintenant, que penses-tu du couple Owen-Barbara ? 

Un mot, une étoile, ne l'oublie pas si tu as aimé ce chapitre !

L.P.R 🔥

EmprisesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant