De cœur ou de carats

Ravageuses pensées

Cela faisait maintenant six semaines que la célèbre Lucibelle s'était présentée à l'un des comptoirs du showroom de chez BARNOY, tout de suite suivie de son service de sécurité rapprochée.

Tibère, le chef des ventes était venu à sa rencontre et la star Lucibelle était reparti discrètement avec la commande d'une énorme bague au diamant de plusieurs carats. Son montant dépassait largement les cinq chiffres et était considéré comme le plus grosse vente de ces derniers mois.

Depuis cet événement, la Maison BARNOY était en toute effervescence.

Laurette, dernière embauchée du service atelier et réfection s'était vu accorder quelques faveurs dépassant largement les responsabilités de son poste actuel.

Fleur bleue et toujours à rêvasser, son quotidien se rythmait entre son travail chez le fameux joaillier et son amour caché pour un si bel inconnu.

Les deux filles respectivement Sandra et Mila étaient toujours absentes au sein de l'atelier du sous-sol. À présent, en centre de rééducation, elles concédaient à glisser un peu de leurs nouvelles aux autres filles mais n'avaient aucunement donné suite à l'offre de concours de Noël.

Quelques créations étaient arrivées dans le bureau de Tibère. Une grosse urne mise à disposition à cet effet et décorée comme un chalet de Noël bloquait déjà presque tout le passage.

Chacun guettait les fameuses soumissions au détour d'un couloir ou depuis l'aquarium de l'équipe de créatifs aux aguets des nouveautés.

D'autres précisions avaient été apportées au règlement car Laurette avait remonté tous les questionnements glanés à droite et à gauche. Tout le monde attendait la divulgation des prix à gagner.

3ième prix : Deux nuits dans un célèbre palace Parisien

2ième prix : Un voyage à Londres avec accueil VIP.

1 er prix : Un bracelet « Milady » de la marque Maison BARNOY.

Certains auraient préféré le bracelet « Bradley », c'est dans la nature humaine de toujours rêver de plus. Un « Milady »faisait déjà son effet à quiconque s'y connaissait en pierres précieuses mais il est vrai qu'il n'était pas trop dans les tendances actuelles, trop classique et bien plus fin qu'un Bradley.

Le jury serait constitué des élèves de l'école de Joaillerie de Versailles ainsi que de membres des bureaux BARNOY au coefficient de 3.

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Dernièrement, il y en avait eu du passage devant les vitrines du 27 Avenue des Dômes, la haute direction de BARNOY ne lésinait pas sur les berlines. Des personnes venues des bureaux de Londres, un vol aller-retour vers ces locaux pour Tibère et toujours rien n'avait réellement fuité aux oreilles du personnel BARNOY.

Pendant ce temps-là, chez RIVERTZ, la vie suivait son cours.

Les commandes de Noël affluaient, à en croire la bousculade des samedis après-midi.

Alors que chez BARNOY, on conservait les ventes « bonne famille » de fin d'année et chacun n'attendait plus qu'un gros évènement qui redorerait l'image de cette grande bijouterie.

En attendant, Laurette passait la journée s'attelant à sa tâche mais s'évadant facilement à la moindre occasion dans les méandres de ses pensées amoureuses.

Comment s'appelait le bel inconnu ?

Que faisait-il constamment dans les parages ?

Était-il du grand banditisme comme avait insinué Mimi ?