De la Neige dans le salon

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Huit jours de repos avaient été conseillés à Laurette, pourtant elle aurait préféré retourner directement au travail. La pression des dernières semaines l'avait épuisé, trop de surmenage et d'idées noires submergeaient son moral, elle n'avait plus le choix. Au point de se voir sermonner par Mimi.

- Le médecin des urgences m'a dit que tu étais tellement fatiguée que tu avais un petit souffle au cœur à surveiller. N'en fais pas trop ma chérie, ce ne sera jamais toi qui récoltera le blé que tu as semé.

Laurette n'écoutait qu'un mot sur deux et les jours commençaient à se ressembler.

Heureusement, Mimi, lui avait offert un incroyable cadeau. Sa fille l'avait découvert au milieu du salon. Un chat tout blanc était apparu de derrière le sofa, l'animal était venu directement se lover derrière ses jambes.

- C'est un chat d'intérieur m'a indiqué la vétérinaire du refuge. Il s'appelle « Neige » mais tu peux changer son nom après tout, il n'a que neuf mois.

Laurette avait accueilli Neige avec joie, tout en précisant à Mimi que maintenant fumer dans l'appartement était révolu et que le balcon serait la « place to be » à tout fumeur. Une expression empruntée à Tibère.

Ce n'était pas facile pour Laurette d'héberger sa mère, chacune devait trouver sa place et maintenant un félin pointaient ses moustaches. Neige allait devoir partager les humeurs de l'une et de l'autre. Elle avait trouvé un confident sur qui elle pourrait compter. Il lui rendrait bien en miaulements et patouilles. Il trouvera forcément sa place et peut-être qu'un jour les femmes de la maison le remercieront de bien vouloir les tolérer chez lui, comme tout félin, il prendra forcément ses aises.

Les chats trouvent rapidement leurs marques dans un nouvel environnement. Quant à Ricardo, il s'efforcera de laisser de la place sur le sofa au retour de sorties nocturnes.

‑ Ah, chouette idée, pourvu que lui, Neige, supporte les ronflements de Ricardo!

A coup sûr, Laurette retrouverait le moral, elle se sentirait d'attaque pour aborder cette semaine à venir au travail.

Il lui faudrait garder à l'esprit que maintenant, elle devrait se ménager intérieurement et mettre en veilleuse son cœur.

La Maison BARNOY.

‑ Ah, Laure, comment vous sentez-vous ? Is it okay ? Je vous ai fait venir dès cette première heure pour être le premier à vous informer de tous les changements à venir au sein de notre maison.

Tibère était aux anges, c'était également ce qui apparaissait sur ses chaussettes, des chérubins à trompettes surplombant un sapin de Noël, même si elles se plissaient comme un accordéon aux chevilles. Rien ne changeait à trois semaines de Noël de ce coté là.

‑ Nous avons beaucoup travaillé sur votre création, voici les premiers résultats. Les enregistrements de Lucibelle pour la soirée télévisée du réveillon seront orchestrés dans dix jours. Son collier sera prêt dès la fin de semaine. Tout le monde se plie en quatre pour y arriver. Je n'ai jamais vu une telle osmose entre les différents services.

- Je suis ravie que cela avance si rapidement.

Elle se fit servir un café car aimable, Tibère devançait ses désirs, il avait une propension à spontanément proposer ses services quand les choses allaient dans son sens.

‑ Vos collègues à l'atelier ont hâte de vous revoir d'autant plus que Sandra est revenue de convalescence, la bonne humeur va sans doute reprendre rapidement. Ah, je me félicite que La Maison BARNOY soit une véritable famille. Cependant, je ne sais pas comment toute l'équipe du bas prendra cette nouvelle.

De cœur ou de caratsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant