A trois semaines de Noël donc, il était temps de finir les derniers préparatifs et cela concernait aussi les cadeaux.
La mère et la fille s'étaient rapprochées considérant qu'elles y étaient allées un peu trop fort dans leur chamaillerie. Laurette avait demandé à Mimi ce que Ricardo souhaitait pour Noël et à lui-même ce qui ferait plaisir à Mimi et tout naturellement, ces deux-là, avaient dû bûcher également sur le même sujet concernant Laurette.
Alors que Neige avait pris place sur les genoux de sa jeune maîtresse, la douceur de ses poils et ses ronronnements avaient bercé Laurette et elle s'était finalement assoupie sur le canapé, complètement à bout de force.
Mimi avait sans nul doute encore traîné les friperies et antiquités pour dénicher une pièce de vêtement rare comme la redingote de l'année passée, beaucoup trop grande pour Laurette, ou un vieux bijou comme ce pendentif de camée dont le profil ressemblait tant à Laurette, même si celle-ci en doutait fort.
En ce qui concerne Ricardo, celui-ci n'étant rentré dans la vie de Mimi que depuis huit mois, il serait forcément influencé par les choix de Mimi.
A moins qu'il ne soit plus perspicace que ça.
‑ On a parfois des surprises. C'est toujours intéressant de savoir comment les gens vous perçoivent, si proches sont-ils, et c'est bien souvent à travers un cadeau que cela se révèle. On se fait offrir des horreurs parfois. Elle éclata de rire en se rappelant un ours affreux de son enfance.
C'était samedi, ils étaient tous deux partis, sans convier Laurette. Elle avait aussitôt compris qu'ils fricotaient quelque chose. C'était donc le meilleur moment pour se reposer.
Neige, lui, l'avait discerné instinctivement et savourait ces quelques heures, seul avec sa maîtresse.
Se faire câliner le week-end était devenu une petite routine, d'autant plus que Laurette le brossait et lui parlait doucement à l'oreille à chaque fois.
Et toi Neige, tu m'offrirais quoi comme cadeau de Noël, vas-y, fais pas ta carpe ?
Aussitôt, Laurette pensa à Mado, sa collègue de l'atelier qui avait pour habitude de balancer des noms de poisson à tout bout de champ.
Elle avait trouver en cette femme forte, un formidable soutien.
D'autant plus, qu'elle s'était un peu plus rapproché d'elle quand elle était encore à l'atelier, il serait impensable à présent qu'elle se confie à elle sur sa petite enquête interne.
Personne ne lui serait de bon conseil, elle était de toute façon allée trop loin.
Certaines questions tournaient dans sa tête.
Elle avait découvert que son subordonné avait légué d'une manière ou d'une autre le gain du concours de Noël à Éva, la vendeuse, concurrente de chez RIVERTZ.
Le duo, avait-il une liaison et dans ce cas en quoi cela la regardait-elle ?
Une liaison pouvait bien arriver entre deux collègues, pourquoi sera-t-elle si tendancieuse entre deux concurrents ?
Benoît de Belmont l'avait coincé dans un coin pour lui forcer un baiser et offrait un bijou précieux à une autre fille, peu de temps après, quelque chose lui échappait.
Elle avait le sentiment qu'on lui cachait d'énigmatiques vérités, c'est ce qui la tourmentait, elle voulait vraiment en savoir plus.
Elle serra contre elle le coussin pour finir par s'endormir sans détour. L'image de Kane lui était apparue dès que ses yeux s'étaient refermés.
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De cœur ou de carats
RomanceLaure Minois, tout juste recrutée au sein de "La Maison BARNOY" paraît peu ambitieuse en acceptant une place à l'atelier plutôt qu'au showroom. Pourtant, elle sera vite remarquée par la direction de la joaillerie de la Place des Dômes. Son ascensio...