Neige sur le toit

38 4 5
                                    

Laurette avait pris un taxi pour arriver dans le plus bref délai à son appartement.

Sur le siège arrière, elle repensait à sa journée de la veille et cette rencontre fortuite avec sa collègue Arlette.

Si stupéfiante fût cette vision, son romantisme la ramenait à cette nuit avec Kane.

Que d'instants merveilleux, elle avait passé depuis que les deux « Pomona, mon amour » étaient apparus au-dessus de chacune de ses épaules, l'autre soir au concert.

Le regard de Kane, toujours taquin, lui revenait sans cesse en tête. Elle ne connaissait que peu de chose de lui, mais une indicible complicité les embrasaient corps et âme depuis.

Le lieu magique où ils avaient passé la nuit lui resterait gravé longtemps en mémoire. Après tout, il n'est pas commun de passer une première nuit dans un palace, paré des plus belles lumières de Paris. Laurette n'en demandait pas tant. Plus qu'un endroit féerique, elle voulait vivre avec intensité son tout nouveau bonheur.

A aucun moment, Kane ne l'avait contrainte, c'était même plutôt elle qui avait mené le jeu.

Laurette n'était pas de celles qui attendent dans un plaisir masochiste d'avoir validé tous les points rigoristes d'une future relation. Du haut de ses vingt-trois ans, elle voulait jouir de l'instant présent, en profitant au mieux de ce que la vie pouvait lui offrir.

Au fur et à mesure que l'ascenseur s'élevait, elle eu de la peine pour son chat qui devait être si effrayé de se trouver dans cette dangereuse position sur le toit.

Même si les chats retombent toujours sur leurs pattes, du cinquième étage, il y avait peu de chance qu'il n'en réchappe.

Mimi et Ricardo l'attendait de pied ferme sur le palier.

C'est pas faute d'avoir essayé, mais ce bougre de chat ne répond pas à nos appels, il regarde les oiseaux en position de tortue sur le faîtage du toit. Annonçait Ricardo avec empressement.

Au travers de la fenêtre de la chambre, Laurette avait appelé à maintes reprises le félin. Celui-ci restait tétanisé, seule sa tête oscillait dès qu'un volatile surgissait.

Dans un sursaut de bon sens, Laurette eu l'idée de prendre son jouet à bâton pour le déconcentrer.

Aucune réaction.

Je ne vais pas quand même appeler les pompiers de Paris pour le chat, ils ne vont pas se déplacer.

‑ C'était pourtant la solution, en plus, il y en a de très beaux 

Maman, j'ai du mal parfois avec ton humour.

‑ On lui met un peu de nourriture prés de la fenêtre et on attend, qu'est-ce que tu veux ?

Ricardo était tout fier de son idée.

Un chat a toujours l'estomac vide, c'est bien connu ! rajoutait-il.

­  Top là, je n'y aurais pas pensé!

Laurette retrouvait espoir.

C'était peine perdue, ils avaient attendu près de quarante cinq minutes dans la chambre.

Vers 11 h, Ricardo avait décidé qu'il serait raisonnable de préparer le déjeuner mais auparavant, il devait aller chercher une bonne baguette de pain pour agrémenter toutes ses préparations.

Il est impossible que Ricardo monte sur le toit, il se ferait mal, tu comprends, c'est le spectacle de Noël samedi, il ne faudrait pas que...

De cœur ou de caratsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant