Tous les trois étaient rentrés en plein cœur de la nuit après avoir passé cette journée libre à Paris. La dame au chat avait joué sa toute première représentation au théâtre et ils avaient rejoint la troupe dans une auberge afin de relever d'éventuelles erreurs au spectacle.
Laurette, avait peu dormi, elle devait impérativement se rendre à son travail, dès la première heure.
Au fond de son lit, elle n'avait fait que penser à Lucibelle et à quel point elle se trouvait égoïste d'avoir refusé son amitié.
Peut-être que la star avait peu de personnes de confiance autour d'elle, peu de gens en qui avoir foi. Certainement était-elle entourée de beaucoup de piques assiettes ou de gens futiles que seule la célébrité n'intéresse. La star lui avait fait des révélations sur son enfance, loin de ses parents. Elle s'était confié à elle comme on le fait envers une véritable amie. Lucibelle n'était pas proche de sa mère comme Laurette, elle était seule dans la vie.
‑ Mince alors ! Il est possible que la vie de star vous éloigne du bonheur des vraies relations. Estimait Laurette.
Elle avait été indifférente envers la chanteuse et cela la déchirait en son for intérieur.
Par ses appels incessants, la starlette avait voulu se rapprocher d'elle. Ce n'était pas forcément pour séduire Kane. C'était pour être sa confidente, sa complice, sa meilleure amie. Cette pensée ne la quitterait plus maintenant.
Dans le train.
‑ Je suis décidément trop nulle ! Grognait-elle au moment de s'extirper de la rame.
Mais à présent, son plus grand tourment, c'était le retour de Kane.
Il serait là aujourd'hui, ce n'était plus qu'une question d'heure, elle se sentit intimidée par avance.
Comment faire le lien sans son portable ?
Qu'allait-il penser de son mutisme ?
Rien qu'à y penser Laurette chancelait au milieu des passants, l'incertitude de la journée lui pesait trop.
Ce vendredi s'annonçait très spéciale au bureau. C'était la veille du grand spectacle de Noël.
Monsieur BARNOY était revenu en pleine forme. Le showroom ne désemplissait pas, les affaires de la grande bijouterie fleurissaient comme à la belle époque.
La veille, un énorme D lumineux avait été monté sur la façade. Les travaux sur la place continuaient avec une autre équipe et l'effervescence de Noël donnait vie à tous les environs de la zone commerciale. C'était une véritable ambiance de Noël, chaleureuse, joviale et pétillante.
L'idée d'avoir contribué à cet environnement la remplit de fierté. Si seulement ses sentiments ne la tiraient dans les souterrains de l'incertitude.
- Mon cœur n'en fait qu'à sa tête. C'est barbant ! II faut que je passe à autre chose... ah, si c'était si facile. Se ravisait-elle.
Plutôt que d'aller directement se calfeutrer derrière la verrière, elle préféra traîner un peu dans les couloirs et escaliers de La Maison Barnoy après tout, elle était comme chez elle.
A l'atelier, les filles remplissaient les sacs de cadeaux de bienvenue des invités VIP pour le lendemain, jamais les fêtes de Noël n'avaient été si fastueuses.
‑ Nous sommes à 430 petits sacs cadeaux « DRB's ». C'est dingue comme il y a une quantité phénoménale de sponsors cette année ! Premiers arrivés, premiers servis et pas un de plus pour Lucibelle.
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De cœur ou de carats
RomanceLaure Minois, tout juste recrutée au sein de "La Maison BARNOY" paraît peu ambitieuse en acceptant une place à l'atelier plutôt qu'au showroom. Pourtant, elle sera vite remarquée par la direction de la joaillerie de la Place des Dômes. Son ascensio...