Au showroom, Madame BARNOY demandait aux policiers s'ils pouvaient abréger la partie enquête ou tout du moins la reporter au lundi.
Le spectacle du soir au grand salon avait déjà bien commencé et il était grand temps de relâcher un peu cette pression pour en profiter pleinement.
Le bal des véhicules défilaient sur la place pour ramener en hâte les derniers convives au repas de Noël. La première vendeuse, bien trop affectée par le braquage, ne souhaitait pas assister à cette soirée spéciale.
Il y avait parmi les véhicules, Aresa en personne qui revenait chercher sa femme et Benoît qui semblait égaré après tant de mouvements.
‑ Laure et si on y allait à moto, elle est là, au garage.
‑ En tenue de soirée ? Avec ma robe longue en tulle ? Laurette en mourait d'envie.
Cette moto avait été le fantôme de ses fantasmes et toujours au centre de ses rêveries ces sept dernières semaines.
‑ Kane, je n'ai pas de casque, le problème est vite réglé.
‑ Nous prendrons celui de ma belle sœur, je sais où il se trouve.
‑ J'ai du mal à imaginer Madame DEMONGEOIS sur une moto.
‑ Okay je l'ai acheté en avance, espérant qu'un jour...Tu te serreras très fort à ma taille et nous filerons entre les voitures sans souci.
Rien qu'à l'idée de sentir Kane contre elle, d'être totalement sous son contrôle, Laurette ne put décliner sa proposition. Il était si doux pour elle de se laisser embarquer dans un périple sauvage au cœur de Paris avec celui qu'elle avait tant désiré.
Elle était là, rutilante, docile et hargneuse à la fois. Kane la faisait pétarader au sous-sol et d'un seul coup, Laurette se demandait si elle n'avait pas plusieurs fois auparavant entendu son écho dans les bureaux.
La moto rouge et noire afficherait un indéniable caractère à chaque départ au feu vert.
‑ A nous les rues de Paris ! Lança Kane pleinement satisfait.
Sous les lumières de Noël et dans une brume de tulle rose évanescente, Laurette et Kane traversaient, heureux, les pavés luisants des vieilles rues de la capitale.
Au grand salon pour le dîner de Noël.
Laurette prit place à la table de Mimi et Ricardo tous deux en tenue de cérémonie. Tibère et Arlette faisaient partie des autres convives de la tablée.
Kane avait sa place à la table d'honneur avec la famille BARNOY et RIVERTZ ainsi qu'Aresa accompagné de sa femme.
Sur celle des invités spéciaux se trouvaient Lucibelle et quelques têtes connues des médias et des affaires et tout ceci venait couronner la cérémonie. Heureusement, Kane se trouvait de profil et déjà un premier regard entre lui et Laurette s'était échangé. Ils n'avaient raté que les mises en bouche et l'entrée arrivait accompagnée des flamboyants danseuses et danseurs sur la scène.
Laurette s'ennuyait déjà.
Même si les remarques grivoises de Mimi sur les tenues des danseuses et danseurs divertissaient trois tables autour d'eux, Laurette était absente.
‑ Bois ce bon vin, Laurette, cuvée de Noël ! Ça te donnera des couleurs, tu as l'air d'avoir si froid. Proposait Ricardo.
Puis il rajoutait à l'assemblée,
‑ J'ai bien montré mon derrière pour le bien d'un spectacle de jonglerie au tout début des années 80.
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De cœur ou de carats
Roman d'amourLaure Minois, tout juste recrutée au sein de "La Maison BARNOY" paraît peu ambitieuse en acceptant une place à l'atelier plutôt qu'au showroom. Pourtant, elle sera vite remarquée par la direction de la joaillerie de la Place des Dômes. Son ascensio...