Une scène impressionnante

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Lorsque Laurette arrivait au Grand Palais, une foule impatiente piétinait devant la grande entrée. Cette longue file d'attente interminable n'en finissait pas à perte de vue. D'après le grondement de la sono à l'extérieur, la fête avait déjà bien commencé.

Elle se dirigea directement dans la queue réservée à La Maison BARNOY, avec son carton d'invitation à la main.

Quelle étrange impression pour Laure d'être confrontée à la concurrence de la Maison RIVERTZ dans un cadre moins formel qu'à l'habitude.

A la lecture de son nom, l'agent de sécurité lui tendit une petite enveloppe sur laquelle était inscrit.

Mademoiselle Minois,

Préparez-vous à monter sur scène pour le coup d'envoi des festivités et la présentation officielle des équipes.

DEMONGEOIS - RIVERTZ - BARNOY

‑ Mince ! Et si j'étais déjà en retard ?

Prise de panique, elle se mit à courir les jambes à son cou. Au loin, la scène était vide et cela la rassura immédiatement.

L'aile gauche du somptueux Palais était l'endroit réservé aux enfants. De grandes structures de jeux gonflables et différents stands remplissaient la toute première pièce. Dans une cacophonie de chants de Noël et de cris de bambins, Laurette cherchait sa mère et Ricardo alias Père Noël et Mère Noël.

Laure n'avait pas rallumé son portable depuis la veille au soir, ils avaient dû s'inquiéter de ne pas la voir arriver à l'heure.

A peine, avait-elle déposé sa longue cape noire au vestiaire que déjà, on l'appelait au loin.

Némo avait revêtu son uniforme de capitaine pour la circonstance.

Tout de blanc vêtu, il portait avec droiture une casquette rehaussée de cordons d'or sur laquelle était inscrit «Demongeois ».

Viens, Laure, je vais te montrer mon bar à Champagne. Aujourd'hui, je représente la famille Demongeois et son prestigieux Champagne, demain qui sait où je serai.

Une gigantesque proue immaculée, semblant sortir des eaux glacées de l'Alaska, était remplie de bouteilles du fameux Champagne DEMONGEOIS.

Un iceberg de coupes vides attendait de fondre au fur et à mesure que les invités se présentaient.

J'ai oublié de te faire remarquer que tu étais ravissante dans ta longue robe noire. Une coupe ? C'est le meilleur, tu sais ?

Laure ne se fit pas prier, car elle était d'un seul coup, très intimidée de devoir monter sur scène d'autant plus, qu'elle ne savait pas à quel moment, cela lui serait demandé.

Elle aurait bien gardé rien que pour elle ce chevalier servant mais Nemo fut appelé à droite et à gauche, intempestivement. Il était en charge d'une troupe de serveurs habillés en pulls rayés. Coordonner toute cette petite armée n'était pas une simple tâche pour lui et Laure se serait sentie bien égoïste de le garder rien que pour elle comme chaperon. C'est donc seule qu'elle allait explorer encore un peu de ce Grand Palais. Au milieu de toute cette foule, qu'elle ne pût s'empêcher de penser à nouveau à Kane.

Elle aurait tant aimé l'inviter, mais les choses n'avaient pas tourné comme elle l'avait prévu.

Il lui fallait impérativement s'imprégner de la fête, revêtir un semblant de gaîté et malgré tout, profiter.

Laure savait qu'on ne guérit pas d'une peine de cœur si facilement. Même en y employant la meilleure volonté, les images vous torturent, les mots résonnent en soi, les lieux se présentent à nouveaux sur votre chemin, les odeurs et les sons se rappellent à tout.

De cœur ou de caratsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant