Après un temps de sidération, Laurette, ravalait trois fois sa salive douloureusement et se dirigeait vers Lucibelle, le pas hésitant, la gorge nouée.
La starlette avait tout d'une jeune fille de son âge, au naturel, dépouillée de tous ses artifices, elle affichait une certaine innocence même.
‑ Je suis passée avec une bande de jeunes en bas, ils ne m'ont pas reconnu et m'ont même tenu la porte.
Elle ôta sa capuche en molleton.
‑ Mes gardes du corps sont en bas dans le van avec Simon, mon secrétaire.
‑ C'est Lucibelle! Belle!
Mimi, son torchon à la main, reculait de trois pas.
‑ Par ici, Mademoiselle, vous voulez vous joindre à nous? Nous sommes avec quelques amis, mettez à vous l'aise. Proposait Ricardo.
Mimi venait de comprendre qu'il s'agissait de cette fille connue dont parlait souvent Laurette, Lucibelle si reconnaissable du grand public au travers des talk-shows, des jeux télévisés, des reportages, des journaux à potins.
Plus Mimi remettait son visage, plus Mimi se sentait pâlir, voire très étourdie d'avoir une telle invitée chez elle, enfin, chez sa fille, un simple appartement de banlieue Ouest.
‑ Je voulais m'entretenir avec votre fille Laurette, ensuite oui, bien sûr, je ferai connaissance, je veux bien, oui. Lui répondit-elle calmement. Son sourire semblait traduire de la timidité, elle était beaucoup moins à l'aise que sur les plateaux télévisés.
‑ Allons dans ma chambre, sinon. Proposait Laurette qui avait du mal à réaliser.
Prise d'une panique intérieure, elle aéra la chambre, elle recouvrit le lit et s'excusa pour le bazar ambiant.
Sa chambre était rangée, seul son lit était défait.
La starlette parcourait des yeux les quatre murs roses de la chambre de Laurette.
‑ Je t'ai réveillé ? Non ? J'espère pas...Elle est sympa ta chambre,... ta mère aussi.
Elle sauta sur le lit que Laurette venait de recouvrir avec précipitation.
‑ C'est, c'est Tibère qui vous envoie, c'est ça ? Comment auriez-vous mon adresse autrement.
‑ Non, je lui ai demandé, mais il m'a dit de plutôt te guetter à la sortie mais il a neigé pendant deux jours. Je suis parti au soleil, pour mon teint, un clip à tourner, vas-y, tu me tutoies, hein?
Circonspecte, Laurette attendait la suite. Elle aurait bien était incapable de trouver le moindre sujet de conversation avec une personne si connue de tous. Elle la laisserait donc parler. La situation était si incongrue au réveil que de toute façon elle n'aurait pas les idées claires.
Laurette laisserait donc Lucibelle s'expliquer sur sa présence dans sa chambre, daaans saa chammbre !!! Elle n'y croyait tellement pas.
‑ J'ai eu ton adresse, quoi, par mes agents. La chanteuse haussa les épaules. Tu sais, je ne le fais jamais d'habitude, tu dois me trouver sans gène.
Laurette l'écoutait alors qu'elle essayait de cacher le magazine sur lequel figurait la vedette. La curiosité lui avait fait acheter, au kiosque en bas du «Nouveau Marché», trois semaines auparavant, après que la moto de Kane, avait soulevé toutes les affiches.
‑ Je suppose que vous, tu... viens pour «Le renard des neiges» ? Suis-je bête, c'est une évidence.
‑ As-tu connaissance de ton formidable talent? Pour moi, c'est comme si mon passé ressurgissait devant moi.
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De cœur ou de carats
RomanceLaure Minois, tout juste recrutée au sein de "La Maison BARNOY" paraît peu ambitieuse en acceptant une place à l'atelier plutôt qu'au showroom. Pourtant, elle sera vite remarquée par la direction de la joaillerie de la Place des Dômes. Son ascensio...