Ce jeudi était une journée libre pour Laurette. Elle allait prêter main forte à Mimi et Ricardo parce qu' ils avaient prévu de se rendre à Paris pour les toutes dernières retouches avant le spectacle de Noël. Celui-ci se déroulerait au Grand Palais, samedi jusqu'à tard dans la soirée.
Il était rare qu'ils se retrouvent ensemble un jour de semaine et il y avait une certaine euphorie dès la première heure du jour.
‑ Il faut trouver des bottes hautes à Ricardo, avec la meilleure des volontés, j'arriverai pas à en fabriquer avant même en feutrine. Avait déclaré Mimi qui boutonnait sa jupe en s'efforçant d'y rentrer son ventre malgré sa gaine dernier cri.
‑ Le Roi ne va pas tarder, je ne suis pas encore prête, Maman ! Envoie-lui les clefs par la fenêtre dès qu'il est là, s'il te plaît.
Elle sautait à cloche pied avec le chat dans les bras.
Laurette avait à peine fermé l'œil de la nuit sauf pour quelques petits cauchemars.
Kane la hantait de son absence. Elle se voyait perdue dans la brousse à faire la cuisine pour tout un régiment de singes ou comme infirmière à faire des piqûres en urgence, suite à l'apparition d'une fièvre étrange parfois sous les ordres de Mademoiselle Lucibelle, la reine du village. Kane, lui était toujours détaché, indifférent à son amour.
Elle se réveillait alors en sursaut, tout en nage, plus abattue que jamais.
Il était grand temps qu'il revienne, Laurette souffrait tant. Rien ne lui manquait plus que ses tendres baisers dans le cou et ses paroles qu'il prononçait avec douceur si près de l'oreille.
En y pensant, Laurette se mit à frémir de tout son corps.
‑ Nous avons tout ? Les mesures, le numéro de l'agence, le plan du placement sur la scène, les vêtements ? Ricardo était arrivé.
Il laissa passer les dames sur le palier.
‑ Ma parole, il se prend vite au sérieux, tu as vu comme il est galant ?
‑ Chaque fois que j'ai un rôle, je l'habite toujours au préalable. Une porte pour la reine, deux portes pour le Roi. Plaisantait-il.
Au moment de fermer la porte de l'entrée, Laurette se souvint qu'ils étaient susceptibles de ne rentrer que tard dans la soirée. Elle prit la décision de faire une gamelle supplémentaire à Neige et découvrit, posé sur le guéridon, le portable de Mimi.
Il était son seul espoir d'avoir des nouvelles de Kane.
Comment Mimi pouvait-elle avoir oublié le téléphone, elle qui était la seule à pouvoir être jointe par la jeune fille du train?
Elle enjambait le chat.
- Il paraît que ça porte bonheur d'enjamber un chat. Chat enjambé, soucis envolés !
En premier lieu, ils avaient visité les petites friperies du Marais. Mimi connaissait tout le monde et obtenait tous les rabais qu'elle souhaitait.
‑ C'est tout ce que je cherchais ! De la fausse fourrure blanche pour les bottes de Ricardo.
‑ Reste plus qu'à trouver ces fameuses bottes.
‑ Positivons, ma Laurette! Dis-moi, tu es bien pâlichonne?
‑ L'amour qu'est-ce que tu veux ! Mimi traversait tous les étalages jusqu'au rayon chaussures.
‑ Allez-y, ici, y a tout pour le Drag Queen, ça chausse du combien, ça ? Le vendeur détaillait tout de la silhouette de Ricardo. Hmm, du 46 à vue d'œil ! N'est-ce pas mon bichon ?
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De cœur ou de carats
RomansaLaure Minois, tout juste recrutée au sein de "La Maison BARNOY" paraît peu ambitieuse en acceptant une place à l'atelier plutôt qu'au showroom. Pourtant, elle sera vite remarquée par la direction de la joaillerie de la Place des Dômes. Son ascensio...