Les gars de la marine

62 4 0
                                    


Kane savait que Laurette était exténuée de cette virée à moto au travers des rues de Paris, au grand froid et ajouté à ça, cette escapade en Normandie dont elle avait était si surprise. Trop d'émotions en une seule journée, l'air iodée de la côte Normande, les ardeurs de leur amour avaient finis par la faire sombrer dans un profond sommeil. Arrivés sur Paris, Kane lui proposait de rester se reposer quelque temps.

Il l'embrassait longuement, Kane partait seul au pub comme prévu.

Il va se faire gentiment enguirlander par son frère et c'est un peu à cause de moi. Pensa Laurette alors qu'elle gravissait l'escalier de son immeuble complètement à bout de souffle.

Dans l'appartement, elle surprit Ricardo et Mimi au milieu de la cuisine, encore vêtus d'habits de fêtes.

‑ Vous êtes toujours là, à discuter ?

‑ Oui, on parlait des braquages. Tu as l'air vraiment exténué ma fille, et ta robe est toute...

‑ Sale et déchirée, ... La mer. C'est vrai, je vais me reposer. Kane repasse me prendre dans une heure. Une douche, j'enfile un jogging et dodo !

Enfin dans son lit, bien au chaud, elle trouvait cette journée de la veille très rocambolesque. Si Kane avait été véritablement braqueur, elle en était sûre, le rythme aurait été beaucoup moins effréné. Elle plongeait dans le sommeil, sa boule de Noël entre les mains.

Deux heures et demie plus tard, Kane était dans la chambre.

Elle entendit sa voix entre rêve et réalité puis alors qu'il lui caressait le dos, elle s'éveilla.

Laure, on doit aller au Trocadéro, ils ont retrouvé le camion de Nemo vidé de tout son contenu, il ne faut pas perdre de temps, tous nous attendent !

‑ Ah bon ?

Mimi n'était toujours pas couchée, Ricardo lui, sommeillait un peu sur le canapé.

- On y va tous alors ! Lançait-elle, encore d'attaque.

‑ Hmmm. Fit Ricardo en brassant sa moustache.

‑ Ricardo, tu y vas comme ça, en Père Noël ? Pour parler avec les gendarmes ?

‑ Ils ont l'uniforme eux alors pourquoi pas moi ?

‑ Son rôle jusqu'au bout ! On lui a demandé de le revêtir à la fin du dîner pour monter sur scène avec les danseurs, heureusement, je l'avais emmené son beau costume !

Tous les quatre montaient dans le pick-up de Kane, direction les jardins du Trocadéro.

Une fois sur place, ils découvrirent que le camion de Nemo était au milieu d'une allée entre deux bancs, les portes grandes ouvertes, semblant dévasté de parts et d'autres.

Alors qu'ils le contournaient, tous tombaient sur la famille BARNOY au grand complet, ils étaient interrogés à nouveau par la gendarmerie.

L'un des gendarmes s'adressait directement à Kane.

‑ Monsieur DEMONGEOIS, seules les coupes de champagne ont été retrouvées et en sale état, la plupart brisées. De plus, comme vous pouvez le constater, il y a des tags de toutes sortes de noms de gangs de banlieues ainsi qu'un graffiti inconvenant, derrière. La dernière syllabe de « DEMONGEOIS Champagne » est rayée, DEMONCUL Champagne, ils ont écrit à la place. C'est de la prose de banlieue dans tout ce qu'elle de plus fleurie.

De cœur ou de caratsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant