Séparation, jour un

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Tout au long de son trajet vers son travail à La Maison BARNOY, Laurette avait relu les SMS qu'ils s'étaient tous deux échangés. Ils étaient tous plus enflammés les uns que les autres.

Huit jours plus tôt à la même heure, elle aurait été bien incapable d'anticiper ce merveilleux week-end.

Seule ombre au tableau, Kane partait pour l'étranger.

Même si celui-ci, lui avait promis de rentrer au plus vite, il lui manquait déjà atrocement.

Cela lui arrachait le cœur de revivre par la pensée cette séparation en bas de son immeuble.

Laure se demandait si à l'identique Kane souffrait autant de cet éloignement forcé.

Elle l'avait senti si désemparé de s'être engagé six mois plus tôt dans cette mission de sauvetage de singes araignées. Il ne pouvait pas annuler, il en allait de son honneur. Laurette l'avait très bien compris.

Tandis que d'autres ne semblaient uniquement motivé qu'à faire des profits, Kane lui, pensait à sauver des primates. Il était doté d'une si belle âme, comment avait-elle pu penser un seul instant qu'il était braqueur de bijouterie. Voilà ce qui la réconfortait au plus profond de son être. Alors, elle pouvait tout de même sacrifier un peu de son bonheur personnel à cette bonne cause également.

Le lendemain

Dés l'instant où elle avait descendu la dernière marche du train, elle avait ressenti la froideur extérieure lui figer les pommettes et envelopper le reste de tout son corps.

La peau de son visage, irritée de ses baisers fougueux de la veille, lui rappelait à quel point, ils s'étaient aimés. Un centimètre de barbe n'avait eu de cesse de lui râper ses joues et pourtant, elle en avait toujours redemandé.

Cela n'était rien comparé à ce manque intérieur qu'elle endurait.

C'est le cœur douloureux qu'elle traversait la place des dômes encore dans la pénombre à cette heure.

Tandis qu'elle allait en contourner le centre tout décoré d'habits de Noël, elle eut l'idée de passer devant le banc d'où Kane était apparu par miracle l'autre soir.

Un frisson se mit à l'engourdir quand elle se postait au même endroit que le vendredi passé.

Tout le monde attendait Kane sur scène à l'intérieur et il avait préféré la chercher partout à la pause du concert. Se plaisait-elle à le penser.

Elle fut rapidement stoppée de ses agréables rêveries.

Le vendeur du chalet de Noël, allumait les petites lumières et ouvrait son comptoir à gaufres, il lui précisa qu'il ne vendrait pas avant neuf heures.

Bien entendu, il ne pouvait se douter pourquoi Laurette se trouvait là.

Huit heures trente et déjà, l'odeur de la première gaufre arrivait jusqu'à elle. Elle se souvint des plaisanteries de Kane et de sa frénésie à vivre à fond leur premier rendez-vous dans Paris.

Elle ne pouvait se mentir, son amour pour Kane la morcelait d'émotions toutes plus ravageuses les unes que les autres.

Cinq jours, elle devait tenir cinq jours, le dernier message de Kane remontait à 15 heures la veille et depuis, plus aucunes nouvelles.

Laure saluait le vendeur de gaufres et son pèlerinage sentimental prenait fin à cet instant.

C'est les yeux vaporeux qu'elle découvrit les somptueuses décorations à l'entrée de La Maison BARNOY.

Deux gigantesques renards des neiges se tenaient de chaque côté de la porte du showroom et un tapis blanc se déroulait jusqu'à la route. Le service marketing s'était démené pour le lancement du collier de Lucibelle « Le renard des neiges » et de son album éponyme.

De cœur ou de caratsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant