Un cadeau idéal

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Mimi sourcillait à l'histoire que sa fille avait bien voulu lui confier. Les moments ensemble se présentaient de plus en plus rares. Étant donné le nouveau planning de Laurette et ses nouvelles responsabilités, il y avait peu de chance qu'elle s'attarde sur le sofa comme avant et Mimi s'en trouvait vraiment attristée.

— Et bien, moi, tu connais mon culot, je demandais direct au barman qui était ce type.

— Ce type, mon Kane ? Mais ça ne se fait pas ! Tu te rends compte, je suis cadre maintenant et ce pub regorge de collègues et concurrents qui n'attendent qu'un faux pas pour ternir mes ambitions. Tu entends, je suis là-haut, maintenant.

— Oui, je suis au courant de ta fulgurante ascension. Plus dur sera la chute !

—De quoi, mon job ou mes amours ?

-Éh, les deux pardi ! Regarde moi, j'ai plus rien, j'ai fait confiance à des hommes d'affaires du milieu de l'art et du spectacle et me voilà à 53 ans, logée chez ma fille!

—54, Maman !

— Et alors, c'est pareil. Tu verras, plus le temps passe, moins ça fait de différence. Je te trouve bien bizarre, dernièrement. Il y en a que pour toi, jamais tu ne me demandes si je vais bien, si je cherche du travail.

— Je préférerais te demander si tu en trouves!

— J'ai eu un entretien et même pas tu ne le sais, tu ne me le demandes jamais. Même Ricardo dit que tu changes trop !

— Quoi ? Quoi ? Vous deux...Vous savez quoi et ben....

Laurette claquait la porte de sa chambre, elle n'avait plus envie de s'épancher sur quoi que soit.

Mardi matin, Showroom de la Maison BARNOY.

La petite cheffe du service création avait revêtu l'uniforme de chez BARNOY pour officier tout au long de la matinée au showroom, en remplacement d'Élise.

Un badge spécial lui avait été fourni sur lequel était apposé « Laure Minois, Cheffe de service ». Une attention particulière qui devait être l'œuvre de Tibère.

Ce remplacement d'Élise au showroom tombait plutôt bien.

D'ici, elle avait la vue sur la place des Dômes, avec toutes ses décorations de Noël.

De derrière le comptoir, elle accueillerait les clients et mettrait en application son formidable esprit commercial et non loin de là, elle aurait accès à l'archivage des ventes passées des différentes collections BARNOY... et donc du bracelet Milady.

Oui, ça ne pouvait pas tomber mieux.

Si Kane arrivait sur la place pour d'hypothétiques travaux ou des actions de repérages en vue d'un braquage ou bien, s'il avait passé commande d'un bijou au showroom comme elle avait pensé le voir la veille, alors elle ne pourrait être mieux placée.

D'autant que par la même occasion, elle irait chercher dans la base de données, la date de sortie des bracelets Milady, car elle avait en effet eu comme un sixième sens à ce sujet.

Avant de faire des conclusions hâtives, il était important qu'elle vérifie certains faits.

Comment une simple vendeuse de bijouterie pouvait-elle s'offrir un tel bracelet ?

De cœur ou de caratsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant