Le show continuait avec les « Plymouth Rock », pendant qu'une armée de petits mitrons et pâtissiers préparait dans la précipitation un gigantesque buffet sucré pour l'après-midi de fête.
Dans la bousculade du programme, Monsieur BARNOY avait considérablement écourté son discours. Le public allait pouvoir profiter en avance du show musical et des buffets.
Là, d'où elle s'était isolée, Laurette ne perdait pas une miette du concert. Elle fut cependant perturbée par l'arrivée de Benoît de Belmont qui s'affichait avec de grosses lunettes noires lui dévorant la moitié du visage.
Cela paraissait très intrigant. Celui qui venait d'être nommé officiellement, nouveau Directeur de RIVERTZ ne se serait même pas présenté sur scène et se payait le luxe, par dessus tout, d'être en retard à la cérémonie de Noël.
Par pudeur, elle évitait de lui poser trop de questions et se tenait à l'écart. Pourtant, elle aurait bien aimé découvrir la raison de ce look d'ennemi public numéro un.
Laurette n'aurait pas longtemps à attendre pour connaître l'explication de cet accoutrement. Eva, la vendeuse de chez RIVERTZ arrivait toute pailletée des pieds à la tête.
‑ Félicitations pour ta promotion, Laurette ! On a tous appris ça en même temps ! Elle rajoutait. Par contre, Benoît de Belmont, Directeur ! Ça, ça ne m'enchante pas ! Je vais radicalement faire une demande à Tibère pour une embauche au showroom de BARNOY. Imagine-toi, avoir cet individu dans les pattes du matin jusqu'au soir.
Elle levait les yeux au ciel.
Laurette écoutait à mi- mot. Plongée dans les pensées du déménagement de Kane à la boutique BARNOY de Londres, elle n'avait pas réagi à sa propre promotion comme Responsable des ventes à l'international et tout se bousculait maintenant.
A qui devait-elle cet avancement de carrière fulgurant ?
Madame BARNOY, Tibère, Kane ?
Son esprit s'embrouillait maintenant.
Intègre, elle voulait être méritante et non pas bénéficier de certaines faveurs.
Passer pour une pistonnée, jamais de la vie !
Elle n'entendait plus Eva qui continuait à parler de sa carrière et Élise qui vint se joindre à elles.
- Félicitations Laurette ! T'as couché ? Je plaisante ma biche, je savais que tu n'étais pas ordinaire. Tu as vu ? Benoît, il porte des lunettes noires car il s'est battu au pub hier avec ce Kane. Qui soit dit en passant est l'homme le plus sexy de Paris. Quant à l'autre, il a un coquard gros comme ça !
‑ Non, j'étais là, Élise ! Kane l'a simplement sorti pour lui dire de se calmer. L'image des BARNOY et RIVERTZ était en jeu. Nemo venait de rejoindre Laurette et contestait radicalement la version d'Élise.
‑ Pas d'accord avec toi, il a dit tout fort dans le pub « Alors, tu vas garer ta Porsche en banlieue parisienne maintenant ? » J'ai rien compris. Et Kane lui a foutu une de ces baffes !
Elles jubilaient.
‑ N'écoute pas, Laurette. C'est vrai, De Belmont a dit un truc dans le genre, peu importe, il avait déjà trop bu. Je te l'assure, Kane ne l'a pas brutalisé. Je suis bien le premier témoin de ce qu'il s'est passé dehors.
Eva, Élise ne surent que répondre à ça.
‑ Je vais aller danser sur les tubes de la star, elle a la classe avec son boa en plumes roses et son jogging blanc, la Lucibelle!
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De cœur ou de carats
RomanceLaure Minois, tout juste recrutée au sein de "La Maison BARNOY" paraît peu ambitieuse en acceptant une place à l'atelier plutôt qu'au showroom. Pourtant, elle sera vite remarquée par la direction de la joaillerie de la Place des Dômes. Son ascensio...