- J'ai trouvé un job ! Mimi faisait sa diva dans le couloir.
- Pourquoi que tu nous l'as pas dit hier ?
- Ricardo le sait depuis tôt ce matin ! Tiens, il dort dans le canapé, c'est tout l'effet que ça lui fait.
Laurette questionnait sa mère sur ce nouvel emploi, peut-être que sa réflexion de l'autre jour avait fait ses effets. Elle s'en voulut, rien ne pressait, elle ne voulait juste pas que Mimi se laisse aller à la déprime en restant nostalgique de ses belles années à son cabaret.
Ce nouveau job serait-il au niveau de ses attentes ?
- C'est un travail de nuit, dans un cercle de jeux. Je tiendrai le vestiaire, lui avait-elle précisé.
- Génial, Mam ! Ricardo, tu as vu, maman a un nouveau job ?
- Laisse, il boude.
- Maman, je vais discuter avec lui.
Ricardo se détendait sur le sofa, sauf que cette fois-ci, il tournait le dos. Pas de doute, il boudait vraiment.
- Dis donc Ricardo, le roudoudou à ma mère, qu'est-ce qui ne te plaît pas dans le futur travail de maman.
- Ben...
- Ah, n'y va pas par quatre chemins. Je sais que quelque chose ne tourne pas rond.
Il se retournait et se retournait encore une fois.
- Ricardooooo ?
- Les cercles de jeux sont remplis de vieux veufs en manque de compagnie. Il y en aura forcément un pour tomber sous le charme de ta mère... Chutt, ne lui dit rien...mais.
Laurette était peiné de les voir se déchirer tous les deux, elle réfléchissait longuement. Elle eut soudain une idée lumineuse. Ricardo était un homme de théâtre, Mimi aussi !
II gagnait sa vie grâce à Youtube depuis qu'il était retiré de la scène.
Pourquoi ne pas inclure Mimi dans ses sketches. Le public senior adore passer des heures devant leurs écrans à envier les quinquas et sexas afficher leur dynamisme.
- Bon sang mais je t'adore, ma Laurette. Mais ce sera toi qui présenteras la chose à ta mère. Elle n'est pas toujours à prendre avec des pincettes, crois-moi.
- Pfff, elle te lave tes chaussettes tous les jours, je ne l'ai jamais vu comme ça, avec personne. Elle est plutôt du genre, fais ta lessive toi-même !
- Ah bon, moi qui croyais qu'elle avait une passion pour les chaussettes...
- Non, ça ce n'est pas elle... Elle pensait à son chef des ventes.
Laurette était arrivée à 10 h du matin à son bureau de création, la nuit avait été plutôt courte. Elle savait qu'elle travaillerait jusque 19 h ce soir là.
Comme elle avait pas mal de dossiers à étudier, notamment sur les derniers préparatifs de la collection 2024 et déjà celle de 2025, elle s'attela à la tâche. Le travail lui permettait de ne pas trop se disperser dans ses raisonnements. De fâcheuses pensées telles que Lucibelle qui la harcelait au téléphone pour prendre des dispositions pour la soirée du lendemain, l'invitation de Kane si intimidante, le bracelet Milady étrangement au poignet d'Eva...
A 11 H, Sergio du marketing était venu lui proposer de manger avec lui à la brasserie du coin. Il l'invitait car il ne supportait pas cette salle du réfectoire où tout le monde parle trop fort ou bien se surveille l'œil en coin.
Elle déclina aussitôt sa proposition en raison de son arrivée tardive au bureau.
Pourtant, c'est bien à l'heure du repas que les cœurs se lâchent et s'allègent des tourments quotidiens. Laurette allait rater l'occasion d'en savoir plus sur les intentions de la Maison BARNOY car celle-ci ne communiquait plus sur les changements à venir.
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De cœur ou de carats
RomanceLaure Minois, tout juste recrutée au sein de "La Maison BARNOY" paraît peu ambitieuse en acceptant une place à l'atelier plutôt qu'au showroom. Pourtant, elle sera vite remarquée par la direction de la joaillerie de la Place des Dômes. Son ascensio...