Chapitre 38

317 20 0
                                    

Une personne frappe timidement à la porte de ma nouvelle maison et je lui ouvre avec curiosité. Les yeux croisent ceux d'Erika et mon amie saute dans mes bras, abandonnant sa canne. Surprise, je manque de tomber et titube en arrière sous son poids.

« Qu'est-ce que...

— Varunn ! Je suis si soulagée que tu sois revenue, je n'ai pas encore eu l'occasion de te le dire depuis ton arrivée.

— Voyons, je suis rentrée il y a un peu plus d'une semaine.

— C'est que j'avais moi aussi des occupations, pour l'organisation de ton mariage. »

Elle m'adresse un clin d'œil complice et je lève les yeux au ciel. J'avais complètement oublié que c'était demain. Erika ramasse sa canne et me pousse sur le côté pour entrer dans ma nouvelle maison. Je me laisse faire avec un sourire collé sur le visage et observe avec amusement cette vétérane se pavaner dans la pièce immense.

« Eh bien, tu ne te fais pas chier.

— Erika !

— Pardon, pardon. Il faut dire qu'elle est incroyable, cette maison.

— Oui, je commence à m'y faire. Finalement, elle me plaît bien. »

Je pose mes mains sur les hanches et fronce les sourcils, intriguée par son apparition soudaine.

« Puis-je te demander la raison de ta visite ?

— Devine par toi-même.

— Tu cherches peut-être Saevald ? Je ne l'ai pas vu depuis hier.

— Bon sang, elle a oublié. Oui, c'est ça, elle a oublié.

— J'ai oublié quoi ? »

Erika se retourne vers moi avec une expression sévère sur le visage. Elle s'approche de moi en boitant et tape légèrement mon front pour me sermonner.

« Varunn, il est temps de te réveiller. Qu'est-ce qu'une future mariée fait la veille de son mariage ? Saevald s'en est souvenu, lui. Il est déjà en route. »

Je réfléchis en vitesse sans obtenir de réponse. Face à mon ignorance, Erika soupire de façon exagérée et râle en s'avançant vers la porte d'entrée.

« Bien, alors je vais t'apprendre les coutumes. »

Elle ouvre l'entrée et laisse passer quatre femmes plus âgées que moi. J'observe la petite équipe avec des yeux ronds.

« Puisque ta mère n'est pas ici... Et que ta famille non plus, nous nous occuperons de toi. »

Je pose mon regard sur chacune des femmes avec gratitude. Leur sourire est gracieux et réconfortant et provoque en moi une énergie nouvelle. Une d'entre elles s'approche de moi et passe ses mains dans mes cheveux blonds avec admiration :

« La coiffure est l'élément le plus important. Nous devons nettoyer et sublimer ces cheveux pour demain. »

Erika stoppe le geste de cette femme et m'adresse un grand sourire :

« Varunn, ma chérie. Tu sens le crottin de cheval. »

Je baisse les yeux vers le bas de ma tunique et croise les bras :

« C'est parce que je suis allée nourrir les chevaux...

— Je m'en fiche. Suis-moi, nous allons te laver. »

Les cinq demoiselles d'honneur m'emmènent dans la salle de bain de ma nouvelle maison et je les suis sans broncher, telle une enfant qui obéirait à sa mère.

VarunnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant