Chapitre 18 : Bal et caresses (2/4)

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Eldola s'étonna de son ton très cérémonieux dans un tel contexte, mais accepta immédiatement son invitation en saluant courtoisement les Locaux. Une fois éloignés, elle constata que Georges était très irrité, mais qu'il faisait tout pour le dissimuler.

- Il me semblait avoir été assez clair avec votre mari, alors pourquoi faut-il toujours qu'il s'acharne à tout gâcher ? lâcha-t-il en soupirant discrètement.

- Il n'est toujours pas arrivé ? s'inquiéta aussitôt Eldola. Il a juré sur la Raison ne pas pouvoir se libérer en même temps que moi, mais il a promis de venir à une heure acceptable...

- Oh, mais il est là, ricana Georges. Le problème, c'est qu'on ne peut pas ne pas le remarquer. Puisqu'il est le seul à ne pas porter de tenue de bal...

- Je suis sincèrement navrée, je pensais que notre Intendant s'était chargé de la question, s'excusa aussitôt Eldola. Je vais aller lui demander des explications et lui faire comprendre qu'il doit prendre tout cela plus sérieusement.

- Je vous remercie, heureux d'entendre qu'au moins un de vous a conscience de son statut..., soupira à nouveau Georges.

Eldola n'eut effectivement aucun mal à trouver Friedrich : il était la seule et unique personne à être habillée comme un villageois mal dégrossi ; même les domestiques étaient plus élégants que lui... Eldola n'appréciait évidemment pas sa tenue, mais elle avait conscience que c'était un signe de respect envers Georges que de la porter : en venant accoutré ainsi, Friedrich avait fait pire que de ne pas venir, il pourrait tout aussi bien être en train d'insulter ouvertement tous les Administrateurs et proclamer ne pas être l'un d'entre eux. Alors que le but de ce bal était de mieux l'intégrer et d'améliorer sa réputation... Quand il vit Eldola foncer sur lui comme un cheval en plein galop, Friedrich laissa transparaître une foule d'émotions bien trop rapides pour qu'Eldola puisse tout analyser : elle crut le voir dégoûté, puis soulagé, puis furieux, mais elle n'en comprenait pas la raison. Et sincèrement, elle n'en avait rien à faire.

- Friedrich, puis-je savoir ce qui est arrivé à votre tenue de bal ? attaqua d'emblée Eldola.

- Je n'ai pas eu le temps de repasser au manoir, j'avais du travail..., bougonna Friedrich.

- C'est inacceptable comme excuse, et vous le savez très bien. Il va falloir expliquer à tout le monde que votre tenue a eu un fâcheux accident à la dernière minute, c'est la seule solution...

- Vous savez ce qui est inacceptable ? Que je perde mon temps à être exhibé comme un objet de collection par Georges alors que j'ai mieux à faire !

- Friedrich ! Baissez le ton, voyons ! Le Régional Georges cherche à nous aider, pourquoi est-ce que vous vous en prenez à un allié ?

- Georges ne cherche qu'à s'aider lui-même, comme tous les autres Administrateurs, et il ne comprend absolument pas...

- C'est vous qui ne comprenez pas ! En agissant ainsi, vous nous mettez tous les deux en danger...

- Mais... Qu'est-ce que vous portez sur la tête ?

Comme toujours, Friedrich ne remarquait les détails importants qu'avec un retard affligeant.

- C'est la couronne de famille des Desfalaisiers, Betsy l'a retrouvée juste à temps pour le bal.

- Vous n'avez pas le droit de porter ça ! cria Friedrich en lui arrachant la couronne.

- En tant qu'Administratrice Desfalaisiers, si, cette couronne me revient par notre mariage, lui répondit Eldola en s'efforçant de sourire aux Administrateurs voisins étonnés par la brusquerie de Friedrich.

Sur la Falaise [en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant