Chapitre 9

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Trois hommes avaient encerclé Kyoka. Cette fois, elle était coincée. Elle avait imaginé mourir de plusieurs manières, aussi douloureuses les unes que les autres. Mais ce scénario ne lui était jamais venu en tête. Tout ça, c'était la faute de Denki!

— Alors, combien ta famille serait-elle prête à payer pour te retrouver?

— Zéro, pauvre idiot!

Alors qu'elle pensait être à l'article de la mort, le blond sauta d'un arbre pour se mettre devant elle, armé. Étonné de son arrivée, les deux autres hommes levèrent les yeux vers les arbres.

— D'où il sort, celui-là? Je ne l'ai pas vu venir!

— Il a dû sauter d'arbre en arbre.

(Kaminari s'la joue Naruto cette fois😂)

Ils étaient deux contre trois, ce qui n'était pas très équitable. Où plutôt un conte trois, Kyoka étant sans moyen de défense. Et elle doutait qu'il puisse la protéger. Mais sa soudaine intervention la rassurait légèrement. Restait à espérer qu'il ne se fasse pas tuer. Devant eux, l'un des hommes dégaina son épée et lâcha un rire rauque. Il pointa alors la lame du prince avec la sienne, se moquant de cette dernière. Celle qu'il tenait était beaucoup plus épaisse et avait l'air beaucoup plus tranchante. Denki, quant à lui, avait une épée à la lame fine.

— Qu'est-ce que tu comptes faire avec ce cure-dents, petit? Une danse du sabre?

Aussitôt, ses acolytes rièrent avec lui. Sa plaisanterie n'était même pas drôle. Et le moment était vraiment mal choisi pour faire ce genre de chose, selon la brune. Mais c'était le cadet de ses soucis, voyant qu'ils n'allaient pas tarder à se battre. Que pouvait bien faire un homme armé d'une épée contre trois armés de sabres? Étonnement, elle sentit une pointe d'amusement dans la voix du prince quand il se décida à répondre à la provocation.

— Je parie ce que vous voulez que je peux m'occuper de vous trois en même temps.

Mais que faisait-il? S'était-il cogné quelque part? Denki était vraiment le plus idiot des idiots. Il méritait vraiment une médaille pour ça. Les trois personnes ne semblaient pas apeurées par ses mots, esquissant des sourires mauvais, laissant apparaître des rangées de dents sales, bancales et manquantes. Dégoûtant. Kyoka restait toujours en retrait, réfléchissant à une solution pour sortir de là.

Mais à peine avait-elle commencé à analyser les lieux que les trois individus s'élancèrent vers Denki, poussant des cris de guerre. Elle se plaqua à un arbre pour en éviter un dont la lame avait dangereusement frôlé sa joue. Ils s'étaient tous attaqué au blond, la laissant à part. Leurs lames s'entrechoquèrent. Chacun donnait des coups au prince pour tenter de lui faire perdre le combat. Et comme elle l'avait pensé, aucun d'eux ne respectait les règles de l'escrime, même pas Denki. Ils s'envoyaient des coups dans n'importe quelle direction, seulement dans le but de blesser l'adversaire. Il n'allait pas y survivre, c'était sûr.

Kyoka tremblait. Elle était complètement impuissante face à ce combat. Et les mouvements rapides des quatre hommes devant elle la déconcentraient. Il n'y avait aucune attaque loyale. Elle n'arrivait pas à comprendre comment Denki pouvait rester debout avec des adversaires pareils. Il fallait croire qu'elle l'avait sous-estimé car le blond blessa l'un d'eux au bras. Il donna un coup de pied dans le torse de l'un d'entre eux et esquiva une attaque d'un autre. Puis, il se tourna vers elle, toujours pétrifiée.

— Jirou, va t'en!

La brune sursauta. C'était exactement ce qu'il fallait faire. Dans ce genre de situation, le mieux était que l'un d'entre eux s'en aille pour amener des renforts. Il fallait qu'elle l'aide. Décidée à ne pas végéter là, Kyoka souleva sa robe avant de faire demi-tour. Mais le chemin du retour semblait beaucoup plus difficile à traverser qu'à l'allée. Elle n'avait pas pris conscience de toutes des racines, les roches et les bosses de la terre. Dans sa course, elle glissa plus d'une fois.

— Patron, elle s'en va!

— Non, sans blague!

— Je dois faire quoi?!

— Tu peux aller chercher des petits gâteaux pour le goûter!

— Oh, vraiment?

— Mais non, sombre crétin! Va la chercher! Elle peut valoir beaucoup!

Immédiatement, il s'en alla après elle. Malheureusement, la jeune jirou n'était pas assez rapide. Son poursuiveur n'était pas loin d'elle et il menaçait de la rattraper. Elle n'avait jamais autant couru de sa vie. Son cœur martelait sa poitrine, rendant sa cage thoracique douloureuse. La peur se mêlant à cela, sa course se fit beaucoup plus irrégulière. Kyoka regarda derrière elle à certains moments, ce qui avait été une très mauvaise idée. Sans qu'elle ne s'y attende, elle posa le pied sur une surface creuse, foulant sa cheville. Dans un cri aigu, elle tomba par terre, sentant une douleur lancinante s'emparer de toute sa jambe.

Cette fois, Kyoka était prise au piège. Elle était incapable de bouger et son poursuivant venait de s'arrêter devant elle. Ce n'était vraiment pas de cette manière qu'elle imaginait finir sa vie. Tremblante de peur, la jeune femme se tenait la cheville, les yeux posés sur l'homme qui allait la kidnapper. Son souffle se fit plus rapide, alors qu'elle sentait son cœur battre dans ses tempes. Ses mains devinrent peu à peu moites et furent pris de tremblements. Devant elle, l'homme esquissa un sourire mauvais. Il brandit son arme dans un grognement mais elle entendit un autre bruit qui le figea.

L'expression de son visage avait complètement changé. Il regardait dans le vide avant de s'écrouler près d'elle. Derrière le corps inanimé du brigand, elle vit Denki. Ce dernier venait de le frapper avec la poignée de son épée. Son souffle était saccadé et plusieurs coupures étaient visibles sur son visage, mais il ne semblait pas trop souffrir. Enfin, c'était la conclusion de Kyoka avant qu'il ne s'effondre à genoux devant elle. Son cœur loupa un battement quand il leva ses yeux jaune électriques vers elle.

— Ça va? Il ne t'a rien fait? Demanda-t-il en reprenant son souffle.

— Oui... Je vais bien.

— Tant mieux. Tu peux marcher?

— Oui.

Denki se releva et lui tendit la main. Kyoka s'en saisit et se leva avant de s'écrouler lourdement. Mais heureusement, le blond entoura sa taille de son bras, lui évitant une mauvaise chute. Il colla son torse contre le sien, alors que la douleur dans la cheville de la jeune brune se fit encore plus ressentir.

— Tu as mal quelque part? Demanda-t-il, inquiet.

— Je crois que je me suis foulé la cheville.

— Je suis vraiment désolé. Souffla-t-il. C'est de ma faute. Si je n'étais pas parti comme un gamin, rien de tout cela ne serait arrivé. S'il-te-plaît, ne dis rien à mon père.

Kyoka était choquée. Le prince venait de s'excuser d'une chose qu'il n'avait même pas faite. En partie. Oui, il était parti en furie. Mais ce n'était en rien sa faute si des malfrats avaient croisé leurs chemins. Et c'était encore moins à cause de lui qu'elle s'était fait mal. Et la cerise sur le gâteau, il ne semblait pas lui en vouloir de l'avoir suivi. Elle voulait s'incruster dans sa petite bulle de  solitude et le ramener à la réalité. Et il n'avait fait aucun commentaire là-dessus.

La professeure scruta son visage pour voir la moindre hypocrisie, colère ou tout autre sentiments négatifs, mais rien. Il se sentait juste concerné par son sort. Denki se gratta la nuque, soucieux.

— Bah, nous n'avons plus qu'une seule solution.

Il passa son bras sous des genoux et la porta contre lui. La brune ne put s'empêcher de le regarder fixement. Il semblait si différent de l'imbécile incapable d'additionner deux et deux. Se sentant observé, le prince tourna son regard vers elle et lui offrit un sourire sincère. Immédiatement, elle détourna les yeux, gênée.

— Ouah, Jirou, tu es un poids plume! Ça t'arrive de faire du sport?

— Tais-toi et marche.

Apprenti princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant