Chapitre 30

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Quelques jours plus tard, Denki était devant la porte de la salle d'études, attendant que Kyoka sorte. Elle était en train de corriger ses copies. Quand elle aurait fini, ses notes iraient directement au bureau de son père. Mais l'avis du roi de Kana comptait très peu pour le prince. Il n'y avait qu'une seule personne à qui il voulait faire plaisir. Et cette dernière sortit justement de la salle, des papiers en mains.

— Ça donne quoi? Demanda-t-il en marchant près d'elle.

— Très franchement, j'avais pensé que tu aurais un 10,05/20.

— Quoi, ma moyenne a baissé?

— Avec une mentalité pareille, tu as osé me traiter de négative?

— Désolé. C'est l'angoisse qui parle. Alors, combien j'ai eu?

— 11,05/20.

Le prince sauta de joie. C'était beaucoup plus que ce qu'il avait imaginé. Kyoka devait être contente que ses enseignements portaient enfin leurs fruits. Désormais, il pouvait l'appeler par son prénom. Ce n'était qu'un pas minuscule dans son plan de séduction, mais c'était déjà assez pour le rendre heureux.

— Alors, que fait-on aujourd'hui, Kyoka?

La professeure faillit s'arrêter dans sa marche en entendant son prénom sortir de la bouche du prince. C'était tellement étrange. Mais en même temps, c'était agréable à écouter. Il l'avait prononcé avec tant de douceur. Ça avait fait plaisir à Jirou.

— Je vais d'abord ramener tes notes au roi, puis nous verrons.

— Que dirais-tu de sortir?

Sortir? Tous les deux? Seul à seul? Kyoka prit une profonde inspiration pour se calmer, tout en forçant son esprit à ne pas penser à certaines choses. Finalement, c'était une vraie plaie, l'amour. Ça forçait votre esprit à vous imaginer dans des situations impossibles. Mais elle ne savait pas que c'était si puissant. Ça faisait à peine une semaine que la noiraude s'était faite à l'idée qu'elle avait des sentiments pour le prince. Et là, elle s'imaginait déjà avec lui, main dans la main, flânant dans un champ de fleurs sauvages.

Devant son silence, Denki chercha vite une autre réplique pour éviter la gêne. Durant ces derniers jours, il avait conclu par les agissements de la jeune femme, qu'elle ne se doutait pas qu'il cherchait à la séduire. Et c'était mieux ainsi. Il devait trouver quelque chose à dire pour qu'elle continue à ne rien savoir. Le blond voulait qu'elle tombe amoureuse de lui grâce à ses propres efforts. Pas parce qu'elle l'aurait corrigé comme un professeur le ferait.

— On pourrait inviter Shoto et Eijiro, qu'en dis-tu? Plus on est nombreux, plus on rit.

— L'expression, c'est plus on est fou, plus on rit.

— Oui, c'est ça. Donc...?

Donc, ça l'avait légèrement déçue. Malgré le fait qu'elle ne voulait pas se faire d'idées, être seule en compagnie de Denki ne lui aurait pas déplu. Mais effectivement, ce serait moins gênant pour elle s'il y avait quelqu'un d'autre.

— Ça me semble faisable.

Denki se retint de sauter de joie et l'accompagna jusqu'à la porte du bureau de son père. Quand elle ouvrit, elle resta à l'intérieur aussi longtemps que la dernière fois. Mais cette fois-ci, le prince n'avait pas à s'inquiéter pour ses notes. Son père serait probablement satisfait de ce qu'il avait fait. À cette pensée, Denki lâcha un rire. Qui l'eut cru? Le prince stupide et irrécupérable était presque prêt à prendre la relève du roi. Lui-même avait du mal à y croire. Il avait toujours pensé qu'il n'était pas fait pour reprendre le flambeau après son père. Si ça avait continué dans ce sens, la lignée royale aurait été brisée.

Apprenti princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant