— La capitale de l'Inde.
— l'Indonésie!
— La localisation du royaume de Neko.
— Quelque part... autour de... la mer!
— Le nombre d'habitants de Kana.
— Je dirais... mille?
Kyoka déposa son livre sur la table et s'assit sur son fauteuil, tentant de garder son calme. Pour débuter les cours, elle voulait tester la culture générale de Denki. Et c'était un vrai désastre. Jamais dans toute sa vie elle n'avait vu quelqu'un lui répondre de cette manière. Il répondait juste la première chose qui lui passait par la tête sans réfléchir! Son séjour s'avérait être plus difficile qu'elle ne le croyait. Comment osait-il s'appeler "prince"? Ce n'était juste qu'un ignorant!
— Tu le fait exprès, Kaminari?
— Hein? Oh, alors on est passé au tutoiement? Notre relation évolue!
— La seule chose qui va évoluer entre nous, ce sera nos heures de cours. Tu as des lacunes partout! Pour ne pas dire que tu es vraiment stupide.
— Hé!
Un peu plus tôt, Kyoka lui avait fait passer un test de niveau. Et les résultats du prince semblaient alarmants. La quasi-totalité de ses réponses était fausse. Ça avait suffit pour que la jeune Jirou ne lui témoigne aucun respect. Quant à Denki, il était choqué par les propos de son professeur. Comment osait-elle?
— Je te rappelle que je suis un prince!
— Un prince avec la capacité intellectuelle d'une cuillère.
— Pardon?
— Il n'y a que la vérité qui blesse.
Et c'était bien vrai. Denki avait conscience qu'il n'était pas très intelligent. Mais de là à avoir le même quotien d'intelligence qu'une cuillère, c'était un peu exagéré. Le prince croisa les bras, boudeur. Ce n'était vraiment pas le moment de faire l'enfant! Il voulait rendre son père fier de lui. Et ce n'était pas en se disputant avec Kyoka qu'il allait y arriver.
— Bon, et comment je fais pour augmenter mon capacité intellectuelle?
— C'est la capacité. Et je vais te dire comment. J'ai préparé tes cours et on va faire une évaluation hebdomadaire pour voir si tu arrives à assimiler tout ce qu'on a appris en une semaine.
Denki cogita sur ses mots. Un examen par semaine lui posait problème. Ça signifiait qu'il devait réviser tous les jours en vue de l'examen de fin de semaine. Il n'aurait plus le temps de s'amuser. Et le blond n'aimait pas rester enfermé toute la journée devant des livres qui ne l'intéressaient pas. Il grimaça en voyant tous les livres et carnets sur la table de Jirou. Tout ça devait-il entrer dans sa tête? Pitié, non.
— Euh... On est obligé de faire une évaluation de dromadaire? Je n'ai rien contre ça! Mais je n'aurai plus le temps pour mes activités.
Kyoka soupira. Ça allait être vraiment long, ces six mois.
— C'est évaluation hebdomadaire, pas dromadaire, imbécile! Et c'est justement pour t'empêcher de perdre ton temps dans tes activités que je fais ça.
— Empêcher les activités parascolaires, c'est de la maltraitance envers les élèves, je trouve!
Kyoka n'en pouvait déjà plus. Si ça n'avait pas été pour la somme rondelette offerte par le roi, elle aurait déjà quitté le palais dès son arrivée. Sa famille n'avait pas de problème d'argent, mais de moins en moins de personne avait besoin de professeurs. C'était une chance énorme que d'enseigner cet idiot de Denki Kaminari. Son père était vraiment prêt à payer une fortune pour qu'il sache au moins faire une multiplication correcte.
En parlant de multiplication, Kyoka était au bord des larmes en corrigeant le test de calculs de Denki. Elle avait l'impression qu'il mettait un chiffre au hasard, juste pour ne pas laisser un vide dans la case destinée à la réponse. C'était des questions pour des enfants de 10 ans! Littéralement les bases des mathématiques! Qu'avait-il fait pendant son enfance? N'y avait-il pas une enseignante pour qu'il sache ce genre de chose basique? La noiraude sentait qu'elle allait perdre patience très souvent avec lui.
— Bien! Commençons! Nous allons refaire toute ton éducation, j'en ai bien peur.
— Ce n'est pas très gentil, ça.
— Silence et prend note car je ne répéterai pas mille fois la même chose.
S'en suivit de quatre heures à écrire les noms des capitales de tous les royaumes existants, leurs localisations et le nombre d'habitants. Il y avait des informations dont le prince n'avait jamais été mis au courant. C'était vraiment difficile de tout écrire. En plus, il devait étudier la politique de chaque royaume! C'était un cours de géographie ou de politique? Il faudrait savoir! Denki était perdu entre tous ce qu'il avait écrit en à peine quatre heures.
À la fin de la journée, il retourna dans sa chambre pour se reposer. Mais malheureusement, on frappa à sa porte, ce qui le fit grogner dans son oreiller. Cette personne avait intérêt à avoir une excellente raison de le déranger. Denki se leva de son lit et traîna des pieds jusqu'à la porte pour ouvrir à Shoto. Tiens? Il ne dormait pas encore?
— Bonsoir. Comment sont tes cours? Demanda-t-il.
— Fatigants. Qu'est-ce qui t'amène?
— j'ai besoin que tu analyses toutes ces demandes.
Il lui tendit trois dossiers et le prince avait l'impression de vaciller. Il voulait vraiment qu'il examine tout ça? Mais pourquoi? Shoto n'avait jamais refusé de faire le travail administratif pour lui. Pourquoi à cet instant?
— Euh... Tu pourrais le faire, non?
— Non.
— Mais pourquoi?
— J'ai reçu l'ordre de ne plus faire ton travail.
— Et je peux savoir qui t'a donné cet ordre?
— Ton père.
Denki gémit de lassitude. Déjà qu'il avait payé un professeur pour le torturer, le roi osait encore lui donner plus de travail. C'était vraiment trop injuste. À contrecoeur, le blond prit les trois dossiers et Shoto s'en alla, heureux de pouvoir passer une soirée tranquille sans avoir à travailler. C'était au tour du prince.
Ce dernier lisait les demandes des gardes sous sa direction, sans trop comprendre de quoi ils parlaient. Il y avait même des noms d'endroit dont il n'avait jamais entendu parler et où il n'avait jamais mis les pieds. Est-ce que tous ces endroits se trouvaient à Kana? Vu comme son père avait demandé à son bras droit de lui donner du travail, c'était logique qu'il ne s'agissait pas de lieux hors du territoire. Mais il ne savait pas où ils étaient. Et surtout, il ne savait pas comment répondre aux attentes des soldats qui lui envoyaient des demandes.
Découragé avant même d'avoir essayé, Denki sortit de sa chambre et alla frapper à la porte de son professeur. Heureusement, cette dernière ne dormait pas encore. Et elle était étonnée de le voir planté devant sa porte, des dossiers en mains.
— Bonsoir, Jirou. Je te dérange?
— Un peu, oui. Fais vite.
— Bon. Euh... En fait, il y a quelque chose que mon père m'a demandé de faire. Et je dois dire que la tâche est assez difficile. De plus, je ne suis pas sûr de pouvoir retrouver les endroits écrits dans les demandes. Et...
— Viens-en au fait, Kaminari.
— Oui oui. Alors, euh... J'ai besoin de ton aide pour analyser ces demandes.
Il y eut un blanc durant lequel Kyoka réfléchit. Ça pourrait être un excellent exercice pour cet idiot de Kaminari.
— Rendez-vous demain à huit heures, dans la salle d'études.
— Mais pour quoi faire?
— Tu vas régler tes problèmes par toi-même.
Puis, elle lui claqua la porte au nez. Denki soupira et retourna dans sa chambre. Alors, ça y est. Il allait réellement travailler, pour la première fois de sa vie.
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Apprenti prince
Fanfiction"- Soyons honnêtes, votre majesté. Votre fils n'a pas les épaules qu'il faut pour vous succéder au trône. - Je ne le sais que trop bien. mais que faire? - J'ai une solution." Évidemment, personne ne veut d'un prince incompétent. C'est pour cette r...