Chapitre 29

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— Et elle est partie.

— Quoi, comme ça?

— Oui.

— Mais pourquoi?

— Tu l'as sûrement mise mal à l'aise.

— Tes paroles sont toujours d'une sagesse profonde, Shoto. Merci infiniment.

Ignorant le commentaire du roux, Todoroki se servit un verre, attablé sur le bureau du prince. Denki avait raconté ce qui s'était passé la veille au soir, quand il avait été seul avec Kyoka. La jeune femme lui avait crié dessus avant de prendre ses jambes à son cou. La mission séduction s'avérait être beaucoup plus difficile que ce qu'il avait pensé. Lors de son cours du matin, elle avait été froide et distante envers lui. Oui, elle avait arrêté de l'insulter, mais ça avait quand même blessé le prince qu'elle ne le considère plus.

Kaminari soupira en avalant d'une traite le liquide amer dans son verre. Il le posa sur la table avant d'attraper la carafe et se resservir. Eijiro en fit de même, ainsi que Shoto. Les trois amis avaient pour coutume de se retrouver autour d'un verre de temps en temps pour parler de leurs problèmes. Denki avait une mine abattue, tandis que Shoto n'affichait jamais rien. Mais quand il buvait avec ses deux compagnons, c'était qu'il se passait quelque chose.

— Je crois que Shoto a raison. Je l'ai gênée. Je n'ai pourtant rien dit de déplacé. Je n'ai rien dit sur mes sentiments. Alors, pourquoi est-elle partie? Pourquoi est-ce qu'elle cherche à s'éloigner de moi comme si je lui avais dit que voulais trois enfants, un chien, un chat et un hamster?

— Au moins, tu peux encore décider ne pas la séduire. Moi, je suis condamné jusqu'au bout.

Après sa remarque, Shoto but une gorgée. Ses deux amis le regardaient, attendant patiemment qu'il dise ce qui pouvait bien le tracasser.

— Momo n'est pas facile à vivre. Elle est très envahissante.

— Et moi qui la plaignait d'être fiancée à toi. Lança Denki.

— Non, c'est moi qui suis le plus à plaindre. J'ai l'impression qu'elle est plus amoureuse de l'organisation de notre mariage que de moi.

— Elle veut te forcer à faire ce que tu ne veux pas faire, n'est-ce pas?

— Et pas qu'un peu.

Momo Yaoyoruzu était la fille d'un riche marchand, ce qui lui donnait un certain pouvoir. Elle voulait tout avoir sous contrôle, même si elle n'avait pas de mauvaises intentions. Elle en faisait juste un peu trop, parfois, de peur que ce ne soit pas satisfaisant pour les autres. Shoto avait beau lui expliquer qu'elle devait faire ce qu'elle aimait et non ce que les autres aimaient, mais elle n'écoutait pas. La future madame Todoroki lui avait même choisi son costume pour le mariage. Et évidemment, la réception se ferait dans leur domaine, ce qui avait légèrement fâché Enji Todoroki, père du marié. Depuis quand les femmes prenaient le contrôle?

— Et toi, Eijiro? Demanda-t-il.

Le concerné haussa les épaules, indifférent.

— Tout va bien pour moi. Je n'ai aucun problème avec Mina.

— Avoue quand même que ce n'est pas une fille typique. Ajouta Denki.

— Oui, je sais.

— Elle ne te réduit pas au vulgaire rang de simple spectateur de ses prouesses? Demanda le bicolore.

— Non. Je lui fais comprendre qui est l'homme dans le couple.

— Au moins, l'un d'entre nous sait comment gérer sa belle. Lança Denki en terminant son verre.

Apprenti princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant