Chapitre 17

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L'atmosphère était devenue tellement lourde que même l'air semblait s'être réchauffé. Merci à la princesse Himiko. La duchesse Occhaco ne savait plus où se mettre après s'être donnée en spectacle devant toutes ses amies. Kyoka aurait mieux fait de refuser l'invitation.

— Oh, Jirou, vous n'avez pas reçu de broche. Remarqua Pony.

La baronne Tsunotori était toujours prête à faire sourire les autres. Et c'était très gentil de sa part car c'était ce dont elles avaient besoin. Kyoka se prit au jeu, voulant aussi oublier la précédente scène.

— Je n'en ai nullement besoin, ne vous en faites pas.

Mais contre ses attentes, on tapota son épaule. Quand elle se retourna, elle se retrouva face à face avec Denki. Leurs yeux s'accrochèrent et la brune était prête à lui lancer une réplique cinglante. Mais sa bouche resta ouverte sans qu'aucun son n'en sorte quand le blond lui prit délicatement la main et posa ses lèvres sur le dos de celle-ci. Ce contact si léger donna des frissons à Kyoka. La partie où il avait posé ses lèvres lui semblait brûlante, ce qui accéléra anormalement les battements de son cœur.

Puis, Denki se redressa et lui adressa un de ses plus beaux sourires. Il n'en fallait pas plus pour qu'elle rougisse et qu'elle retire rapidement sa main. Le prince lui tendit une broche aux contours d'or et avec une ambre au milieu. La pierre brillait à la lumière du soleil, comme les yeux de Kaminari. Quant à ceux de Kyoka, ils s'ouvrirent grands, sentant la gêne s'installer. Elle repoussa le présent de ses deux mains contre le torse du prince, qui lui fut très étonné.

— Veuillez nous excuser un instant. Dit-elle.

Et rapidement, ils s'écartèrent du groupe. Quand ils furent assez loin, Kyoka explosa.

— Qu'est-ce qui te prends?!

— Quoi?

— Tu ne peux pas m'offrir ça!

— Mais pourquoi? Tu es la seule que je connaisse ici.

— Donner une broche à une dame pendant une partie de chasse est une autre manière de lui faire la cour, triple idiot!

Denki ouvrit la bouche et hocha la tête. Alors, c'était pour ça que toutes ces filles semblaient aux anges en recevant ce bijou.

— Je te l'ai déjà expliqué! Continua-t-elle.

— Euh... Non, tu ne l'as pas fait.

— Bien sûr que si!

— Et moi, je dis que non.

— Dit celui qui est capable d'oublier son propre prénom!

Denki soupira. Mais quelle tête de mule! Il fouina dans sa poche pour en sortir une feuille pliée en Dieu savait combien. Il la déplia soigneusement, de peur de la déchirer. Et quand il arriva à lire ce qu'il y avait d'écrit, il se tourna vivement vers Kyoka.

— Ah, j'avais raison! Tu n'as rien dit là-dessus! Ce n'est pas marqué dans mes notes!

— Vraiment? Donne-moi ça.

Elle avait beau lire et relire ce qu'il y avait d'inscrit – et l'écriture de Denki était étonnement belle – elle ne voyait pas cette explication. Alors, c'était ça qu'elle avait oublié... La professeure redonna la feuille à son propriétaire et soupira. Heureusement qu'il n'y avait aucun membre de sa famille dans les parages pour la juger à cause de cet oubli minuscule.

— Je suis désolé, Jirou.

Elle releva la tête, presque choquée. Il s'excusait? Mais pourquoi? C'était encore elle la fautive. Est-ce que c'est dans ses habitudes de tout prendre sur lui comme ça?

Apprenti princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant