Chapitre 40

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Toru Hagakure s'était arrangée pour faire le service lors de l'anniversaire pour garder un œil sur Kyoka. Et elle avait eu bien raison de le faire, car la jeune femme n'était pas en train d'essayer de parler au prince, mais d'engloutir tous les petits gâteaux aux fruits. Mais que faisait-elle? Non loin de là, des jeunes filles riaient à n'importe quelle phrase de Kaminari. C'était absolument affreux! À ce rythme, la soirée allait se terminer sans qu'ils n'aient pu se déclarer leur amour! Est-ce que Toru devrait agir?

Oui, elle le devait. Sinon, Kyoka allait faire craquer les coutures de sa robe en ne s'arrêtant pas de manger. Rapidement, la domestique rejoignit la professeure, un plateau en main. Et alors que la noiraude allait mettre un énième gâteau dans sa bouche, Toru arriva vite pour le lui prendre des mains. Étonnée, Kyoka avala ce qui restait dans sa bouche.

— Je ne te savais pas si gloutonne, Kyoka. Dit-elle, les sourcils froncés.

— Que fais-tu ici? Tu n'étais pas supposée être en cuisine?

— J'ai bataillé pour me retrouver ici, alors ne me fait pas perdre mon temps. Que fais-tu encore là à t'empiffrer de gâteaux?

— J'ai faim, ça se voit, non?

Hagakure soupira de désespoir. Si elle n'avait pas été en public, elle aurait crié sur Kyoka et l'aurait traînée jusque devant Denki. Il fallait que ces deux-là aient un moment intime. Mais comment faire?

— Excusez-moi!

Pour l'aider dans ses projets, le roi prit la parole pour commencer officiellement la soirée.

— C'est pour moi un grand honneur de cous accueillir ici ce soir, pour célébrer l'anniversaire de mon fils, le prince Denki.

Il fit un petit discours, auquel Toru ne s'était nullement intéressée. Bientôt, le roi Kaminari leva son verre à la santé de son fils unique, imité par tous les invités présents. Puis, il se tourna vers son fils, qui tentait vainement de s'échapper d'une horde d'hormones en furie.

— Dans ce cas, je l'invite à ouvrir le bal.

Denki s'excusa auprès des demoiselles pour ouvrir le bal. Comme certaines personnes n'avaient pas écouté le discours du roi, Kyoka n'arrêtait pas de manger et n'avait pas vu Denki se déplacer vers elle. Ce ne fut que quand Toru lui fit signe qu'elle lâcha immédiatement le gâteau. Le prince lui tendit la main alors qu'elle était occupée à chasser les miettes sur le coin de ses lèvres. La domestique avait vu des choses affreuses dans sa vie, mais Kyoka battait tous les records.

Finalement, la noiraude prit la main tendue du prince et tous deux s'élancèrent sur la piste de danse. Les musiciens avaient commencé à jouer et tous les regards étaient sur Denki et Kyoka. Surtout ceux des jeunes femmes. Elles avaient espéré que le prince choisisse l'une d'entre elles, mais ce fut une simple professeure qui avait eu le privilège de danser avec lui. Et Kyoka n'aimait pas être observée de la sorte. Elle n'arrivait pas à se concentrer sur la danse, sentant le regard haineux de toutes ces demoiselles.

— Tu te sens mal? Demanda le prince.

— Non. Non, c'est juste... un peu gênant de se retrouver au centre de l'attention.

— Tu ne danses pas souvent dans les soirées?

— Non, je préfère rester en retrait.

— Et manger des gâteaux?

La jeune femme rougit. Pendant l'espace d'un instant, elle avait oublié qu'elle engouffrait des pâtisseries dans sa bouche sans penser à ce que les autres invités allaient dire. Mais elle avait une bonne raison de faire ça! Kyoka était énervée. Et la seule chose qui pouvait la calmer, c'était la nourriture. Et quand elle se mettait à manger, elle ne se souciait plus du monde autour d'elle. Il n'y avait plus qu'elle et la nourriture. Et ce n'était sûrement pas très beau à voir.

Apprenti princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant