Chapitre 11

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Deux jours plus tard, la cheville de Kyoka était déjà rétablie. Les médicaments que lui avait conseillé l'herboriste avaient été vraiment très efficaces. Encore un peu, et elle aurait pu sentir ses tendons se remettre à leurs places. La jeune Jirou était de très bonne humeur. Et elle avait décidé d'épargner une journée de cours au pauvre Denki.

Quant à ce dernier, ces deux jours avaient été des vacances. Il n'avait pas eu à écrire des dizaines de pages sans rien comprendre, ni subir les hurlements rabaissants de sa professeure. Si seulement ça pouvait être comme ça tous les jours! Mais malgré tout, il avait pris des nouvelles de la jeune femme au moins deux fois pendant ces deux jours. Il était content que cette blessure n'ait pas été trop grave.

Le blond était alors divisé entre deux sentiments quand Kyoka reprit ses fonctions de professeur: il était content pour elle, car elle se portait mieux, mais malheureusement, il allait retourner dans cette salle d'études. Qui sait quel genre de cours elle allait encore lui donner. Denki avait mal à la tête avant même d'entrer dans cette maudite salle. D'entre toutes, c'était celle qu'il haïssait le plus, et cela, depuis son enfance. Après que sa perceptrice ait quitté le palais, il n'y était plus jamais retourné. Quand il y remit les pieds pour la première fois depuis des années, tout lui semblait plus petit.

Le tableau noir près du bureau de l'enseignant avait rétréci, tout comme les étagères remplies de livres. Tout ce qui semblait avoir une taille normale, c'était son bureau à lui. Le prince se rendit compte qu'il n'était pas entré dans la salle depuis des années. Il avait bien grandi et avait oublié à quel point il avait été petit par rapport aux étagères. Même à cette époque, il sentait qu'étudier, c'était énervant. C'était utile, mais énervant.

Le fil de ses pensées se coupa quand il vit Kyoka approcher. Et la voir avec un tel sourire, ce n'était pas habituel. Préparait-elle un cours encore plus sadique que les autres? Il n'y avait que cette seule hypothèse qui pouvait – peut-être? – la faire sourire à ce point. Denki redoutait déjà le pire. Il allait devoir échauffer ses mains ainsi que son audition pour la dictée infernale qui allait suivre. Ça se voyait que ce n'était pas elle qui devait écrire! Jirou s'arrêta en même temps que lui devant les portes de la salle d'études, toujours aussi souriante.

— Bonjour, Kaminari. Dit-elle avec entrain.

— Bonjour, Jirou. Tu vas bien? Ta cheville ne te fait plus mal?

— Oui, parfaitement. Et toi, as-tu étudié pendant que j'étais indisposée?

Oula, la question fatale!

— Euh... oui, oui! Mentit-il.

— Excellent! Nous n'aurons pas cours aujourd'hui.

— Non, vraiment?

— Oui, car tu as un examen.

— Quoi?!

Finalement, il y avait autre chose qui pouvait faire sourire Kyoka Jirou: les examens surprise. Quel malheur! C'était encore pire qu'un cours! Comment allait-il survivre à un examen sans aucune préparation? Est-ce qu'elle était sérieuse ou lui faisait-elle une plaisanterie? Il fallait absolument qu'il fasse quelque chose pour retarder cette évaluation, même pour une heure seulement. Il aurait le temps de réviser un minimum, en sachant parfaitement que ça ne servirait à rien. Mais au moins, il pourrait répondre à une ou deux définitions. Paniqué, il cherchait désespérément un moyen pour que Kyoka change d'avis.

— Mais... ce n'est pas encore la fin de semaine! Je n'ai d'évaluations qu'en fin de semaines! Ce n'est pas dans le programme, ce que tu dis!

— Heureusement, c'est moi qui fais le programme et pas toi. Sinon, tu ne feras les examens qu'à la fin de l'année. Allez, presse-toi, je n'ai pas de temps à perdre.

Apprenti princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant