Le prince tenait réellement à avoir ses récompenses qu'il avait décidé de travailler pour de vrai. Pour la première fois, Denki Kaminari était assis à son bureau, signant des demandes officielles et analysant des rapports, de son plein gré. Et quand il ne savait pas quoi faire devant quelque chose qu'il ne comprenait pas, il sortait ses notes sur la diplomatie. Ce n'était pas une mince affaire, mais il faisait de son mieux. Il y avait tellement de choses qu'il souhaitait avoir! Denki devait travailler dur pour obtenir ce qu'il voulait.
- Tiens, c'est rare qu'on te voit ici.
Shoto venait d'entrer dans le bureau et fut étonné de voir son prince en train de travailler. Il s'approcha de lui, curieux de connaître la raison de son soudain intérêt pour les affaires royales. Le blond leva ses yeux de ses feuilles et sourit à son conseiller.
- Où veux-tu que je sois à part dans mon bureau?
- Eh bien, avec Jirou ou en train de la fuir. Ou encore avec Eijiro.
- C'est vrai que je passe très peu de temps dans cette salle. Mais cette fois, je compte passer beaucoup de temps ici et à étudier. J'ai lancé un défi à Jirou et je compte bien gagner.
- Je ne veux même pas savoir de quoi il s'agit. Et pendant que j'y suis, tu ne trouves pas qu'Eijiro est étrange ces derniers temps?
- Étrange dans quel genre?
- Il est très distrait.
- Je ne sais pas. Je ne suis pas sorti depuis un moment, donc il n'a pas été avec moi. Peut-être que tu devrais lui demander.
Todoroki hocha simplement la tête avant qu'on ne frappe à la porte. Le prince autorisa cette personne à entrer et déposa sa plume. Un valet fit entrer sa tête dans l'entrebâillement de la porte.
- Excusez-moi, votre altesse, sa majesté le roi souhaite s'entretenir avec vous.
- J'arrive.
Il se leva et laissa le reste des dossiers à son conseiller. Denki traversa les couloirs tout en se demandant ce que son père pouvait bien lui vouloir. Ils n'avaient pas souvent discuté après le début de ses cours avec Kyoka. De plus, son père devait être en colère après les notes que la jeune femme lui avait rapporté. Le prince s'attendait déjà à un long sermon qu'il n'allait écouter que d'une seule oreille.
Il frappa à la porte du bureau de son père et entra après son autorisation. Comme le veut la loi, n'importe qui devait s'incliner devant le souverain du royaume. Et le prince n'en faisait pas exception. Denki se courba d'un geste gracieux et se redressa doucement. Son regard croisa celui de son père et il remarqua qu'il était pareil au sien. Il n'avait pas beaucoup hérité de sa mère. De son père non plus d'ailleurs, étant donné qu'il n'était pas très intelligent.
- Vous m'avez demandé, père?
- Oui.
- C'est pour mes résultats hebdomadaires?
- Non, mais on y reviendra. Hier, j'ai reçu une lettre de la part de la famille royale de Neko.
Neko... Après s'être promis d'étudier, Denki avait lu et relu ses leçons. Le royaume de Neko apparaissait quelque part dans ses cours de géographie. Restait à savoir dans quelle leçon figurait-elle. Son père brandit alors la fameuse lettre et le sceau rouge de ce royaume interpella le prince. C'était un chat. Le même que sur le drapeau dudit royaume. L'étendard de Neko était noir avec une tête de chat doré dessus.
- Le roi propose que tu rencontres sa fille.
- Pardon? Demanda-t-il, de peur d'avoir mal entendu.
Une rencontre? Il n'avait pas du tout envie de faire ce genre de chose. Il était encore trop jeune pour se marier. Mieux valait qu'il ne se case pas encore, car il laisserait beaucoup de cœurs brisés derrière lui. Tuer des jeunes femmes innocentes en mal d'amour n'était pas son intention. Et puis, que penserait son épouse de sa relation avec Jirou? Bien évidemment, elle n'était que son professeur, mais rien n'empêchait la jalousie de germer.
Pourquoi avait-il ce genre de pensée farfelue, soudainement? Et que venait faire la noiraude dans cette histoire? Denki avait vraiment besoin de vacances. Son père reprit la parole après un instant de silence malaisant.
- Eh oui, tu as bien entendu. D'ici une semaine, la princesse Himiko Toga viendra.
- Mais... Euh... Ce n'est pas un peu trop précipité? Je n'ai pas encore fini mes études et j'avais des plans pour l'avenir. Et se marier ne figurait pas dedans.
- Calme-toi, on ne te demande pas de l'épouser dans l'immédiat. Nous organiserons juste une simple rencontre pour voir si vous vous entendez bien. Et si c'est le cas, nous envisagerons un mariage.
- Oh.
- La princesse Toga est quelqu'un de... spécial. On ne peut pas simplement organiser un mariage arrangé quand la mariée est une fille comme elle.
Denki soupira discrètement, soulagé. Pendant que le roi continuait de discourir sur le fait qu'Himiko n'était pas comme les autres, le prince avait déjà perdu sa concentration. Puisque ce ne serait qu'un simple rencontre, il pourrait réclamer à Jirou ses récompenses sans avoir d'épouse dans les pattes. Mais jusque là, il ne savait pas quoi lui réclamer. Il y avait tellement de choses qu'il avait envie de lui faire faire, rien que pour l'embêter un peu.
- Tu comprends, mon fils?
- Oui oui, parfaitement.
- Dans ce cas, tu peux disposer. Je suis sûr que tu as beaucoup de choses à faire.
Kaminari s'inclina devant son roi avant de retourner dans son bureau. Quand il y arriva, Shoto lisait un livre, tranquillement assit sur un fauteuil. Denki s'assit lui aussi dans son siège et soupira bruyamment. Le bicolore leva les yeux de son livre et jeta un coup d'œil au prince.
- De quoi voulait-il te parler?
- D'une rencontre avec la princesse de Neko.
- Ah. Je suis désolé pour toi.
- Non, ne t'en fais pas. Mon père dit qu'elle est spéciale. Je ne vois pas trop en quoi, mais je dois juste discuter avec elle pour voir si je suis le mari idéal.
- En espérant que ça ne soit pas le cas.
- Pourquoi?
- Pour rien. Bon, je te laisse à tes occupations, j'ai des courses à faire.
Shoto se leva et s'en alla, fermant la porte derrière lui. Mais une feuille tomba du livre qu'il tenait dans ses mains et atterrit sur la moquette du prince. Quand Denki voulut appeler son conseiller pour qu'il ramasse sa feuille, la porte était deja fermée et Shoto était sûrement déjà loin. Il se leva alors de sa chaise et ramassa la feuille. Grande fut sa surprise quand il vit que c'était une affiche de théâtre. Shoto avait sûrement prévu d'y aller avec sa fiancée. Comme c'était romantique! L'amour changeait vraiment les gens. Le froid et calculateur Shoto Todoroki en était réduit à aller au théâtre pour faire plaisir à sa belle.
Et pourquoi ne pas emmener Jirou au théâtre? Non pas pour la séduire, mais pour la décrisper un peu. Cette femme avait vraiment besoin d'une journée pour s'amuser. Ce n'était pas une mauvaise idée... Il pourrait lui réclamer une sortie pour y aller, non? À condition d'avoir de bonnes notes, bien sûr. Et puis, il aimait le théâtre. Avec cela, il ferait d'une pierre deux coups. Une soirée d'amusement pour lui et Jirou. Alors, c'était décidé, il allait emmener Kyoka Jirou au théâtre!
Le soir venu, Denki avait terminé ses cours ainsi que ses travaux royaux. Il avait mérité une bonne nuit de sommeil. En marchant dans les couloirs, il regarda par les fenêtres. Le ciel était devenu rose et le soleil ne montrait plus que ses derniers rayons. Ils éclairaient les vitres du bâtiment d'à côté, ne laissant personne voir ce qu'il y avait à l'intérieur. Toutes les fenêtres ainsi que les portes-fenêtres étaient fermées, sauf une. Forcément, ça avait interpelé Kaminari. Un oiseau au plumage noir s'envola de cette fenêtre, laissant l'écho de son croassement être porté par le vent. Une jeune femme s'appuya alors sur le rebord de la fenêtre, regardant tristement l'oiseau s'en aller.
C'était Kyoka. Et en la regardant, il se rappela qu'il ne savait rien d'elle. Il ne connaissait pas ses passions, ses envies, ses rêves ni ce qui la rendait si triste. La professeure était un mystère à elle seule. Que pouvait-elle bien cacher sous ce masque de jeune femme parfaite? Mais qu'importe ce que c'était, elle avait besoin de s'amuser. Et pour cela, il devait étudier.
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Apprenti prince
Fanfic"- Soyons honnêtes, votre majesté. Votre fils n'a pas les épaules qu'il faut pour vous succéder au trône. - Je ne le sais que trop bien. mais que faire? - J'ai une solution." Évidemment, personne ne veut d'un prince incompétent. C'est pour cette r...