Chapitre 13

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Quelques jours plus tard, Kyoka se retrouva à contempler le carrosse sortir du domaine royal depuis son balcon. Elle espérait que les cours de danse qu'elle avait donné à Denki lui serviraient un minimum. Sinon, il pouvait toujours s'asseoir et discuter de la pluie et du beau temps s'il ne voulait pas danser. Mais elle espérait qu'il ne lui fasse pas honte, ainsi qu'à son père. Malheureusement, avec le blond, tout était possible.

Mais Denki se devait de rapporter de bonnes nouvelles. Elle avait travaillé tellement fort pour qu'il soit un minimum sortable pour une fête d'anniversaire. La jeune femme lui avait fait répéter des danses plusieurs fois et elle lui avait formellement interdit de toucher au violon, sous prétexte que ce n'était pas utile. Après tout, personne n'allait lui demander de jouer du violon à un anniversaire. Et si quelqu'un demandait cela, ce serait à la princesse Tsuyu Asui. Elle devait être au centre de l'attention pour le jour de son anniversaire.

Enfin une journée de repos! Kyoka avait déjà prévu tout ce qu'elle allait faire. D'abord, elle allait prendre une bonne tasse de thé devant un bon livre. Puis, elle allait...

— Avouez que vous aimeriez être dans ce carrosse à l'heure qu'il est.

La jeune jirou sursauta à ce commentaire. Elle n'avait même pas remarqué sa femme de chambre près d'elle, les coudes posées sur le rebord du balcon, la tête entre ses mains. C'était une jeune femme brune aux cheveux longs, avec qui elle n'avait jamais vraiment parlé. Les seuls moments où elle la voyait, c'était le matin, quand elle venait ouvrir ses rideaux. Kyoka avait l'impression que c'était une fille plutôt effacée. Elle ne l'avait jamais entendu prononcer une aussi longue phrase. D'ailleurs, elle ne l'a même pas entendu arriver près d'elle.

— De... depuis quand êtes-vous là? Demanda-elle.

— Depuis assez longtemps pour voir que vous auriez préféré aller avec le prince que rester ici.

— Mais non! Pas du tout!

— Oh, arrêtez, ça crève les yeux qu'il y a des étincelles entre vous deux.

— Je vous demande pardon?! S'écria Kyoka.

Elle ne put s'empêcher de rougir face à se commentaire. Des étincelles? Entre Kaminari et elle? Mais où était-elle allée chercher ça? C'était vraiment impensable! La domestique soupira et ferma les yeux, un sourire niais sur le visage.

— Comme c'est romantique!

— Excusez-moi, mais comment osez-vous vous permettre de me parler ainsi? Je ne connais même pas votre nom.

— Pardon, mademoiselle. Il est vrai que j'aurais dû me présenter plus tôt. Je m'appelle Toru Hagakure et je suis votre femme de chambre.

— Enchantée, mademoiselle Hagakure.

— Et je me permets de vous parler ainsi parce que je ne laisse jamais au grand jamais des amoureux tranquilles quand j'en vois.

— Qui vous dit que je suis amoureuse du prince?

— Mais c'est évident! Enfin, pas pour vous.

— Vous racontez n'importe quoi!

Kyoka croisa les bras et reporta son attention sur le carrosse. Ce dernier avait disparu de son champ de vision, ne laissant que les traces des roues sur le sol. Il ne lui restait plus que le paysage à admirer. Et c'était gênant, parce que Toru restait près d'elle, sans bouger. N'avait-elle pas autre chose à faire? Comme ranger la chambre, par exemple? Mais en jetant un coup d'œil dans cette dernière, Kyoka remarqua qu'elle était impeccablement rangée et propre.

— N'avez-vous pas d'autres occupations, Hagakure?

— Non, aucune. Étant votre femme de chambre, je n'ai que la vôtre sous ma responsabilité. Et comme vous n'êtes jamais dedans pendant la journée, je peux prendre tout mon temps et la ranger. Mais puisque vous êtes là, discutons!

Apprenti princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant