Apprenti prince

Chapitre 44

Dans la salle d'études, le prince de Kana se battait contre du papier, alors que son professeur essayait de l'aider. Avant de venir en cours, il avait insisté - auprès de son amoureuse et non de son professeur - pour apprendre à faire des origamis. Il avait usé de son charme auquel elle ne pouvait résister. Et comme prévu, la jeune fille céda, acceptant de lui enseigner l'art du pliage. Mais les cours ne se passaient pas comme il l'avait prévu.

— C'est compliqué de faire des onigiris. Marmonna-t-il.

— Ce sont des origamis, Denki.

— Origamis, onigiris, mochis, c'est du pareil au même.

— Je te rappelle que c'est toi qui a insisté pour qu'on fasse un cours d'art. Tu n'as pas le droit de te plaindre.

Le blond grogna et tenta de plier une énième fois sa feuille. Et il n'en était pas à son premier papier. Sa table était jonchées de feuilles blanches pliées de façon aléatoire, ainsi que de grues parfaites, faites pas Jirou. C'était un tel désordre! Denki se coupait souvent les doigts, sans qu'il n'y ait trop de sang. Mais il n'arrêtait pas de se plaindre, ce qui avait le don d'énerver Kyoka.

La jeune femme avait beau l'aimer, il restait encore son élève. Et un élève encore bien loin de l'accomplissement. Elle avait été trop gentille avec lui en autorisant ce cours complètement contre-productif. À quoi allait lui servir les origamis? Ce n'était pas comme si un roi avait besoin de savoir ce genre de choses. C'était plutôt aux dames d'apprendre cela, pour éviter qu'elles ne s'ennuient quand leurs maris discutaient politique avec d'autres hommes.

Énervé, Denki lança sa grue sur la table et soupira.

— C'est trop difficile...

Kyoka sourit et posa ses mains sur la table de son élève, puis se pencha vers lui.

— Faites preuve d'un peu de persévérance, votre altesse.

Denki esquissa un demi-sourire et se pencha également vers elle.

— Je n'ai pas l'énergie qu'il faut pour ça.

— Il te faut un remontant pour retrouver ton énergie de ce matin?

— Peut-être bien.

— Hm, je vois. Une pomme, ça ira?

— Je pense que je préfère ce remontant-ci.

Il se leva de sa chaise et son nez frôla celui de Kyoka, provoquant des frissons chez la jeune femme. Elle n'avait plus à fuir quand son corps faisait ce genre de réaction. La jeune Jirou n'avait plus à lui mentir et trouver des excuses absurdes pour éviter de faire n'importe quoi. Se sentir aimée était quelque chose de nouveau mais agréable pour elle. Il n'empêchait qu'elle sentait toujours une légère gêne quand elle était avec lui. Denki provoquait une avalanche de sentiments en elle. Tellement qu'elle ne pouvait pas tous les contrôler. Il faisait battre son cœur plus rapidement que d'habitude, et il faisait augmenter sa température, faisant qu'elle avait l'impression de suffoquer.

Denki éveillait aussi en elle quelque chose qu'elle n'oserait jamais raconter à qui que ce soit, même pas à Mina. Depuis son anniversaire, il était très entreprenant. Il osait prendre Kyoka à part et l'embrasser sans aucun préambule. Elle se laissait faire et quand sa température commençait à augmenter, il s'arrêtait. Un mélange d'excitation, de gêne et de colère la pétrifiaient complètement. Et le regard amoureux de Denki l'ébranlait entièrement.

Les lèvres chaudes du prince de posèrent contre les siennes et ils commencèrent ne danse synchronisée et...

— Kyoka, j'ai une...