2. 18 octobre

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Il y a un an

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Il y a un an

Inspirez...expirez.

Voilà, comme ça, vous tenez le rythme, mademoiselle.

Inspirez...

Tu marches où tu crèves.

Mon dernier souvenir ? Oh, et bien, je crois que c'est celui ou j'ai cessé de marcher.

Alors qu'est-ce que c'est que ce poids sur ma poitrine ? Cet air frais dans mes poumons qui gonflent, gonflent...avant de se vider.

Expirez.

C'est très bien. On continue.

La lumière crue du néon me fouette le visage, me tirant de mon néant. Autour de moi, des silhouettes s'affairent, masques blancs sur le visage, murmures indistincts à mes oreilles. Un poids oppressant sur ma poitrine, comme si un géant invisible s'était assis dessus. J'essaie d'inspirer, mais l'air est lourd, âcre, brûle mes poumons.

Je veux crier, hurler, leur demander de me laisser partir. Mais ma voix est coincée dans ma gorge, étouffée par un voile d'obscurité. Je suis une marionnette brisée, manipulée par des mains invisibles.

Inspirez, expirez...

...vous revoilà parmi nous, Eden.

— Mon cœur...regarde-moi.

C'est ce que j' ai entendu.

— Maman ?

C'est ce que j'ai dis.

Mes paupières sont lourdes et collantes lorsque je les ouvre pour la première fois. Les souvenirs sont encore derrières elles, sur leur tranche humide et frêle :

Des mois à garder de côté mes anxiolytiques.

430 comprimés.

Les avaler, les uns après les autres.

Fermer les paupières.

L'espoir s'éteindre lentement, puis le vide abyssal.

Et merde, je suis encore là.

Me voilà de retour, prisonnière de mon corps meurtri, confrontée au regard inquiet de ma mère. Ses yeux, remplis de larmes et de reproches, me transpercent le cœur. Je voudrais lui expliquer, lui faire comprendre la douleur qui m'a rongée, le désespoir qui m'a étouffée.

Mais les mots me font défaut.

La pièce blanche qui m'entoure se transforme en une cage, ses murs me pressent de toutes parts.

Je veux m'enfuir.

Hurler,

Disparaître.

Le personnel médical s'active autour de moi, leurs gestes précis et mécaniques me glacent le sang. Je suis un objet, un numéro, une simple statistique dans les méandres du système.

Inspirez...expirez.

Je ferme les yeux, pour tenter d'échapper à cette réalité étouffante. Mais les images me poursuivent, me tourmentent. Le regard suppliant de ma mère, le poids de sa déception, l'étau de la solitude qui se resserre autour de moi.

Un sanglot déchirant s'échappe de ma gorge, suivi d'une cascade de larmes brûlantes.

Ça ne va pas, non.

Car hier était censé être ma dernière bouffée d'air.

Car hier était censé être ma dernière bouffée d'air

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Sous l'étoffe de nos âmes [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant